Paul Exben a tout pour être heureux : une belle situation professionnelle, une femme et deux enfants magnifiques. Sauf que cette vie n’est pas celle dont il rêvait. Un coup de folie va faire basculer son existence, l’amenant à endosser une nouvelle identité qui va lui permettre de vivre sa vie.

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Quatre ans après la comédie à succès Prête moi ta main avec Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg, Eric Lartigau revient derrière la caméra avec l’adaptation d’un des romans populaires de l’écrivain américain Douglas Kennedy, L’homme qui voulait vivre sa vie. Le cinéaste livre une réinterprétation, coécrite avec Laurent de Bartillat, aussi bouleversante que le livre, produite par l’acquéreur des droits, Pierre-Ange Le Pogam, cofondateur d’EuropaCorp.

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De son contexte américain initial se déroulant à Wall Street et dans le Montana, Lartigau transpose son récit à Paris, en Bretagne et au Monténégro et élabore un changement de cap dans le dénouement. Cela ne déflore en rien le thème central et porteur de l’intrigue : « Qui suis-je réellement ? », question fondamentale posée comme un leitmotiv tout au long du film, tout comme dans la plupart des romans de Kennedy. La force du film réside essentiellement dans le jeu émotionnel des personnages. Romain Duris – une nouvelle fois au sommet de son art – personnifie Paul Exben, cet homme en quête de lui-même, avocat d’affaires au destin tout tracé, marié et père de deux enfants, bien établi dans cette société. Duris, dont l’interprétation très forte passe essentiellement au travers du regard, révèle une gamme de peurs et dévoile un jeu tripal.

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Dans la première partie, Lartigau place les pions sur une structure scénaristique classique qui répond fidèlement aux codes de la narration littéraire de l’écrivain : la vie ordinaire avec ses mariages au bord de l’échec, l’élément déclencheur, le libre-arbitre, la seconde vie, les conséquences et la rédemption. Il dresse le portrait de ce personnage qui vit à Paris dans le déni de sa propre existence et qui rêve de devenir photographe. Malgré son apparente gaité au sein de sa famille et de ses amis, il sent que rien ne cadre autour de lui et redoute la cassure. Sa femme, interprétée par Marina Foïs (Darling) – incroyable actrice dramatique, qui retrouve Lartigau après Un ticket pour l’espace – décide de prendre les devants. Mais la situation prend une tournure tragique et sa décision prise à l’instant T avant qu’il ne touche le fond, face à un événement extrême inattendu, entraîne précipitamment le récit vers un thriller haletant, dynamique et accrocheur de bout en bout.

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Lartigau n’hésite pas à resserrer l’étau de cet individu en pleine introspection dans la seconde partie de son cheminement mental. On est au Monténégro, « une des terres d’Europe de l’Est où l’on peut se perdre et disparaître » selon Lartigau. Ce protagoniste hanté par un choix irréversible tente de renouer avec une vie dans un contexte à l’opposé de tout le confort. Tourné caméra à l’épaule avec de courtes focales, le cinéaste inscrit alors pleinement son héros dans le cadre. L’arrivée d’un personnage plutôt énigmatique et fureteur, incarné par l’imposant et charismatique Niels Arestrup – qui retrouve Duris après De battre mon cÅ“ur s’est arrêté – suscite à son tour l’inquiétude dans le prisme inextricable du protagoniste. Pourtant, ce dernier révèle un véritable talent de photographe et retrouve un nouvel amour, Ivana (Branka Katic – Chat noir, Chat blanc). Mais au contact de cette réussite naissante inattendue, son identité part en fumée. D’homme nanti, il devient un fugitif anonyme presque clandestin. Partant d’un même thème et d’une même problématique, Lartigau s’écarte de tout cliché, de tout pathos et livre une Å“uvre ambitieuse différente, plus sombre, plus européenne, qui amène à d’autres niveaux de réflexions dans ce périple mental.

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‘L’homme qui voulait vivre sa vie’ d’Eric Lartigau, distribué par EuropaCorp, est prévu en salles le 3 novembre 2010.

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  1. Exposition photos de ‘L’homme qui voulait vivre sa vie’ à la Galerie GZ à Paris

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