Dans le Paris inondé de 1910, un monstre sème la panique. Traqué sans relâche par le redoutable préfet Maynott, il demeure introuvable… Et si la meilleure cachette était sous les feux de « L’Oiseau Rare », un cabaret où chante Lucille, la star de Montmartre au caractère bien trempé ?
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Après les deux productions animées DreamWorks, La Route d’Eldorado et Gang de Requins, le cinéaste Eric ‘Bibo’ Bergeron réalise sa première œuvre française avec son équipe BIBO production, coproduite et distribuée par Luc Besson via EuropaCorp. Un Monstre à Paris propose un voyage au cœur de la capitale parisienne pétillante, romantique et magique de 1910, l’année de la grande crue de Seine. Si l’intrigue revisite l’histoire de La Belle et la Bête, elle s’en échappe très vite pour offrir un récit original, frais et léger avec au casting deux artistes de la culture populaire hexagonale qui prêtent leurs voix chantantes aux personnages principaux : Vanessa Paradis (Lucille, la vedette du cabaret et star de Montmartre) et M (le monstre Francoeur). Un Monstre à Paris séduit par son animation inspirée des productions Pixar telle Ratatouille, son souci du détail, sa conception des personnages façon Les Indestructibles, ses costumes sophistiqués et à la mode de l’époque, sa reconstitution des décors majestueux parisiens et ses couleurs chaleureuses qui font briller les yeux. Mais la force de ce troisième long-métrage d’animation, avec un casting vocal français haut en couleurs complété par Gad Elmaleh, François Cluzet, Bruno Salomone, Julie Ferrier et Ludivine Sagnier, émane de sa bande originale composée par Mathieu Chédid – certes peu présente dans le film finalement mais entraînante et émouvante -; elle réside aussi dans son côté pittoresque, son hommage à George Méliès et à la naissance du cinéma, aux spectacles vivants et à ses clins d’œil aux artistes français tel Bourvil. Malheureusement, le reproche principal d’Un Monstre à Paris est son manque de dramatisation et de développement dans le scénario – coécrit par Eric Bergeron et Stephane Kazandjian – et le film s’en ressent dès les premières séquences, à la fois décousues et sans réelle fluidité.
Si le duo ornant l’affiche est le centre du récit, il est montré à l’écran tard. Bergeron prend le parti de débuter sur une scène ‘historique’ du Paris inondé sous la forme d’images d’archives, puis se focalise sur les personnages d’Emile, un timide projectionniste qui rêve de déclarer sa flamme à Maud (Ludivine Sagnier), une employée du cinéma, et Raoul (Gad Elmaleh), un inventeur exubérant et un tchatcheur patenté pas toujours très clair qui est épris de Lucille en secret. Tous deux deviennent les éléments déclencheurs à l’origine de l’apparition de ce monstre géant, et un plan montré dans lequel une vieille caméra de l’époque projette une image intriguante enregistrée lors de l’incident dans la serre d’un savant qu’on ne verra jamais, fera sourire les amateurs de SUPER 8 de JJ Abrams. Le scénario continue de pêcher par endroits au fil de l’histoire, au niveau des relations entre les personnages qui auraient gagner en profondeur et en émotion et par la façon trop expéditive de conclure l’intrigue avec un message plein de bons sentiments. Mais surtout par la soi-disant ‘terrifiante créature’ (noyau même du récit), hélas pas si effrayante que ça, – se destinant à toucher un public probablement plus jeune – face à un préfet (François Cluzet) opportuniste, assoiffé de pouvoir et complètement psychopathe qui va, quant à lui, plus ou moins jusqu’au bout de son objectif.
A l’arrivée, Un Monstre à Paris reste malgré tout un pur plaisir à découvrir dans les salles obscures et vient s’ajouter et enrichir la belle liste animée des dernières productions éclectiques françaises : L’ILLUSIONNISTE de Sylvain Chomet, Titeuf de Zep, LE CHAT DU RABBIN de Joann Sfar et Antoine Delesvaux, THE PRODIGIES d’Antoine Charreyron ou encore Les Contes de la Nuit de Michel Ocelot, l’un des pionniers du genre…
‘Un Monstre à Paris’ d’Eric ‘Bibo’ Bergeron, en salles le 12 octobre 2011, avec les voix françaises de Vanessa Paradis, Mathieu Chédid, Gad Elmaleh, François Cluzet, Julie Ferrier, Ludivine Sagnier, Philippe Peythieu et Bruno Salomone. Scénario : Stéphane Kazandjian, Eric Bergeron. Production : Luc Besson, Remi Burah, Nadia Khamlichi, Adrien Politowski, Gilles Waterkeyn. Compositeur : Mathieu Chédid. Distribution : EuropaCorp. Durée :
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