Viola Davis développe un biopic de Barbara Jordan – réalisé par Paris Barclay – leader du mouvement des droits civils, figure importante de la conscience de la nation américaine et pionnière afro-américaine en politique et dans d’autres domaines.
La comédienne, nominée à l’Oscar pour sa prestation dans LA COULEUR DES SENTIMENTS (notre critique), interprétera Barbara Jordan, une forte personnalité politique des années 1960-1970 et produira le film avec son mari, Julius Tennon via leur société JuVe, aux côtés du réalisateur Paris Barclay (Sons of Anarchy) et des productrices Shelly Glasser (The Good Girl) et Diane Nabatoff (Dance with Me). Ces deux dernières ont initié le projet il y a quelques années et ont pris une option sur les droits de la biographie Barbara Jordan : American Hero, rédigée par Mary Beth Rogers. Elles ont ensuite proposé le projet à Viola Davis et Paris Barclay qui souhaitaient collaborer à nouveau ensemble après la série TV médicale en 2000 City of Angels. Il est apparu évident pour tous les protagonistes que Viola Davis disposait des capacités pour assumer un rôle aussi puissant. Selon Diana Nabatoff «Elle est autoritaire et elle dispose de la voix ». Le scénariste Paris Qualles, plus spécialisé dans les séries TV, a adapté le livre qui relate les origines humbles de Barbara Jordan dans un quartier pauvre de Houston, son élection comme membre du Congrès et son influence importante dans la politique. Elle est décédée en 1996 à l’âge de 59 ans des suites d’une leucémie.
Barbara Jordan a eu un destin hors du commun à une époque où la discrimination était établie. Elle a surpassé celle concernant les femmes, les Afro-Américains et est devenue avocate. Elle a fait les gros titres des journaux en 1966 en devenant la première femme Afro-Américaine élue au Sénat du Texas. En 1972, elle est devenue la première femme noire du Sud élue à la Chambre des Représentants américaine (et la seconde élue au Congrès après Shirly Chisolm en 1968). Elle était connue et reconnue pour ses talents oratoires et sa voix de stentor. En juillet 1974, lors d’un discours au Congrès – diffusé en primetime – elle a attiré l’attention de la nation, en mettant en cause la responsabilité pénale du Président Nixon à l’époque des écoutes du Watergate. Son discours a influencé l’opinion publique et fut primordial dans la prise de conscience des problèmes légaux et éthiques fondamentaux en jeu, dans des termes sans aucune ambigüité. Dans un passage souvent cité, Barbara Jordan déclare : « Ma foi dans la Constitution est entière, complète et totale. Et je n’ai pas voulu m’asseoir ici pour être une spectatrice passive face la réduction, la subversion et la destruction de la Constitution ». Elle a fait d’autres mémorables déclarations aux conventions nationales démocratiques de 1976 et 1992. Après sept ans passés à la Chambre des Représentants, Barbara Jordan est retournée au Texas, où elle a enseigné le fonctionnement du gouvernement à l’Université du Texas, alors qu’elle se battait parallèlement contre de multiples scléroses. Le Président Clinton l’a honoré de la Médaille de la Liberté en 1994. A sa mort elle est devenue la première femme Afro-Américaine enterrée au Texas State Cementary.