Maurice Sendak, l’auteur et illustrateur américain de ‘Max et les Maximonstres’ est décédé mardi 8 mai 2012 à l’âge de 83 ans.
Il est principalement réputé pour son livre Max et les Maximonstres (Where The Wild Things Are) qui a été adapté par Spike Jonze en 2009, avec Max Records dans le rôle-titre (notre critique film). Il s’agit d’un conte sur la mauvaise conduite d’un petit garçon qui puni, est envoyé dans sa chambre sans dîner. Mais dans un rêve, il devient le roi d’un pays peuplé de monstres avec « de terribles dents » et de « terribles rugissements ». Il les apprivoise d’un simple regard, fait « un chahut sauvage » avec eux et ensuite retourne chez lui, « où il trouve son dîner qui l’attend toujours chaud ». Lorsque le livre est paru en 1963, il a suscité de nombreuses critiques de la part des éducateurs et des psychologues qui le trouvaient trop effrayant pour les enfants. Sur ce point Sendak était d’accord, mais il pensait aussi que ces histoires les confrontaient à leurs peurs. Dans une interview accordée au Wall Street Journal, Maurice Sendak a raconté avoir été hanté, étant enfant, par le bébé Lindbergh qui avait été kidnappé en 1932. « C’est le plus grave danger qu’un enfant puisse connaître » a-t-il ajouté.
Selon le journal, Maurice Sendak est né à Brooklyn de parents immigrés polonais et était un enfant studieux, de santé fragile, qui aimait copier les personnages de Walt Disney. Alors qu’il était au lycée, il a trouvé un travail où il dessinait les arrière-plans du comics trip Mutt and Jeff. Il n’a jamais fréquenté l’Université mais a trouvé un job de décorateur de vitrines dans un grand magasin de Manhattan. Les nuits, il étudiait à The Art Students League of New York. En 1950, il travaillait comme illustrateur de livres d’enfants, et lorsque Max et les Maximonstres (Where the Wild Things Are) ont remporté la Caldecott Medal, la plus prestigieuse des récompenses pour livres d’enfants, il est devenu un phénomène. 20 millions d’exemplaires ont été imprimés. Il a continué à écrire et à illustrer ses propres livres, mais en a aussi dessiné des douzaines d’autres dont les contes des frères Grimm. Il a également travaillé comme décorateur pour des opéras et des ballets. En 1970, il a déménagé dans le Connecticut où il avait un studio et il a décoré sa maison avec les personnages de Disney.
De nombreux membres de sa famille sont morts lors de l’Holocauste. Il a illustré ce thème en 2003 dans le livre Brundibar écrit par Tony Kushner, tiré d’un opéra composé par Hans Kraza (Prague 1879, Auschwitz 1944) sur un livret d’Adolf Hoffmeister. Il fut joué à maintes reprises par les enfants et les femmes déportés dans le camp de concentration de Terezin, quelque part en République Tchèque. Il est devenu l’emblème d’un espoir de victoire du Bien sur le Mal. En 2011, il a publié Bumble Ardy, l’histoire d’un cochon qui fête son premier anniversaire à l’âge de 9 ans, un personnage issu de sa collaboration 40 ans auparavant, avec Jim Henson dans Sesame Street. Selon Maurice Sendak « Il était drôle. Il était robuste. Il était rusé. Il était faux-cul. Il était tout ce que j’aime ».
