Frankenweenie de Tim Burton : critique

Publié par Nathalie Dassa le 27 septembre 2012

Après la mort soudaine de Sparky, son chien qu’il adorait, le jeune Victor se tourne vers le pouvoir de la science pour ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher sa création « faite main », mais quand Sparky s’échappe, les camarades de Victor, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…

 

♥♥♥♥

 

Après une décennie plutôt mitigée avec un Alice au pays des Merveilles en manque de caractère carrollien et un Dark Shadows en version comédie d’horreur vaudevillesque en demi-teinte, Tim Burton revient enfin en force avec l’adaptation en version longue de son court-métrage éponyme de 1984. Frankenweenie est une perle animée dans sa conception qui allie à la perfection la stop motion et une 3D immersive. Le résultat technique est non seulement prodigieux et efficace, mais l’histoire, qui rend hommage à l’âge d’or du cinéma d’horreur et d’épouvante des studios Universal et de la Hammer, est aussi réjouissante et regorge d’inventivité. A l’instar de L’Etrange Noel de Mr JackNoces Funèbres et récemment ParaNorman des studios Laika, Frankenweenie est un superbe travail d’orfèvre et propose un magnifique retour à l’enfance. S’il ravive l’étincelle du meilleur de la filmographie de Tim Burton, le film puise essentiellement dans la poésie et la splendeur sombre et triste d’Edouard aux mains d’argent ainsi que dans ses décors des années 50, et dans la mise en abyme d’Ed Wood. Car le cinéaste lance presque ici dans une déclaration d’amour à ce cinéma, qui a nourri son imaginaire si singulier, et se replonge avec délectation dans l’invention de son propre univers au travers du jeune héros solitaire Victor (voix de Charlie Tahan), dont la vie tourne autour de son adorable chien Sparky, sa caméra et sa passion pour les sciences.

 

 

Frankenweenie s’ouvre sur la famille Frankenstein savourant sur le petit écran, les lunettes 3D anaglyphes sur le nez, un movie monters conçu façon Ray Harryhausen par Victor, avec en vedette Sparky. Dès les premières minutes, Tim Burton nous plonge dans la nostalgie de son monde qui a fait de lui ce qu’il est devenu. Frankenweenie en devient un attendrissant film-hommage plein d’humour, de sensibilité et de clins d’œil à des oeuvres classiques référentielles comme La Fiancée de Frankenstein, Godzilla et même Gremlins, qui renoue avec l’expression de ses excentricités et ses bizarreries coutumières qu’il avait délaissées. Si le film offre l’une des plus belles résurrections canines réalisées avec le coeur dans l’histoire du cinéma, ce bijou horrifique animé propose également une touchante renaissance du cinéaste lui-même étoffé de toute son expérience. Dans son récit coécrit avec John August, il évoque plusieurs thèmes forts liés à la famille et au regard de l’autre tout en soulevant de manière détournée la question de la puissance et de la moralité de la science qui renvoie à l’orgueil du personnage dans le chef d’œuvre de Mary Shelley. Frankenweenie gagne une belle force dès le second acte, à la fois dans l’émotion, la dimension, la fluidité de la stop motion, l’intensité photographique du noir et blanc, le dessin si poétique et dans la conception des personnages, le tout magnifiquement rythmé par la bande son orchestrale sombre et imposante de Danny Elfman.

 

 

 

FRANKENWEENIE  de Tim Burton en salles le 31 octobre avec les voix de Winona Ryder, Martin Short, Catherine O’Hara, Martin Landau, Charlie Tahan, Atticus Shaffer, Robert Capron et Conchata Ferrell. Scénario : John August d’après une idée originale de Tim Burton. Producteurs : Tim Burton, Allison Abbate. Responsable de Marionnettes : Andy Gent. Photographie : Peter Sorg. Décors : Rick Heinrichs. Directeur Artistique : Tim Browing. Animation : Trey Thomas. Distribution : Walt Disney. Durée : 1h27.

.

Commentaires

A la Une

Cannes 2024 : Le Studio Ghibli sera récompensé d’une Palme d’or d’honneur

Pour la première fois de son histoire, le comité d’organisation du Festival de Cannes va décerner une Palme d’Or d’honneur collective à un studio de cinéma. Un choix audacieux pour …

Y a-t-il un flic : Pamela Anderson rejoint Liam Neeson dans le remake 

Le projet de remake de la saga Y a-t-il un flic va raviver la nostalgie de nombreux fans, avec l’arrivée de l’icône Pamela Anderson aux côtés de Liam Neeson.

Cannes 2024 : La Quinzaine des cinéastes dévoile sa sélection officielle

La 56e sélection de la Quinzaine des cinéastes se révèle avec des films indépendants, engagés et atypiques à travers le globe.

Cannes 2024 : La sélection de la Semaine de la Critique

La Semaine de la Critique, qui aura lieu entre le 15 et le 23 mai, a dévoilé sa sélection qui vise toujours à mettre en avant les premiers et seconds longs-métrages.

Cannes 2024 : La sélection officielle dévoilée

La sélection officielle de cette 77e édition du Festival de Cannes promet d’être intéressante. Un nouveau film de Yórgos Lánthimos avec Emma Stone, le retour de la saga Mad Max, un projet de Francis Ford Coppola vieux de presque 40 ans, et bien d’autres surprises…

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 S.O.S FANTOMES : LA MENACE DE GLACE 308 185 1 308 185
2 KUNG FU PANDA 4 300 396 3 1 460 893
3 GODZILLA X KONG : LE NOUVEL EMPIRE 245 400 2 688 104
4 NOUS, LES LEROY 204 366 1 204 366
5 DUCOBU PASSE AU VERT ! 163 343 2 394 526
6 LA MALEDICTION : L'ORIGINE 104 374 1 104 374
7 DUNE DEUXIEME PARTIE 92 500 7 3 957 190
8 LE MAL N'EXISTE PAS 69 187 1 69 187
9 PAS DE VAGUES 63 322 3 328 687
10 ET PLUS SI AFFINITES 58 491 2 208 240

Source: CBO Box office

Nos Podcasts