Alabama Monroe de Félix Van Groeningen: critique

Publié par CineChronicle le 2 septembre 2013

Didier et Élise vivent une histoire d’amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l’Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle.

 

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Alabama Monroe afficheLauréat du Label Europa Cinemas à la Berlinale et du meilleur scénario au Tribeca Film Festival, Alabama Monroe du Belge Félix Van Groeningen, qui réalise son quatrième long-métrage, est une de ces pépites d’or que seuls les avertis, les chercheurs d’un ailleurs meilleur trouveront. Une saga familiale, mi-punk, mi-campagnarde, tattoo friendly, envahie par un besoin de liberté et sublimée par une bande originale qui détient sa part entière dans chaque séquence. Tout droit venue des cordes des banjos du groupe The Broken Circle Breakdown Bluegrass band, la bande-son est interprétée par les acteurs eux-mêmes, comporte des influences country et bluegrass et qui connaît un succès fulgurant en Belgique. « La musique du film peut aussi bien être un élément narratif que servir d’ellipse », explique Felix van Groeningen. « A d’autres moments, nous l’avons choisie car elle permet de souligner les différentes émotions du film. Nous avons adapté les extraits tout au long du scénario. La chance de travailler avec un musicien comme Bjorn Eriksson est que vous vous trouvez face à quelqu’un qui est passionné de bluegrass depuis ses 16 ans ! ». Alabama Monroe, qui trouve d’emblée son rythme, nous offre alors pendant 1H30, des séquences chargées en émotion où chaque plan, chaque mouvement devient indispensable. L’histoire n’est pas joyeuse, pourtant tout résonne comme une ode à la vie. Les personnages sont des personnalités à part entière. La Belgique est le plat pays, mais ces héros ordinaires aux tempéraments de feu, qui se battent contre la maladie de leur fille, sont loin d’être lisses.

 

Alabama Monroe

 

Elise (Veerle Baetens), qui travaille dans un magasin avant de rejoindre Didier pour chanter, présente ses failles par ses tatouages. Rien n’est expliqué, tout est suggéré et tout se comprend. L’on devine une femme-enfant brisée mais qui y croit encore. La vie est une chienne, mais la roue tourne même si l’encre sèche. Didier (Johan Heldenberg) est un sauvage. Amoureux de son banjo et de sa Terre promise – le pays étoilé aux 50 états -, ce cow-boy barbu vit de campagne et de concerts, retiré de la ville, auprès de son chien, de ses poules et des oiseaux environnants. Leur couple est une idylle. Avant, pendant et au fil des drames que la vie leur largue, on suit ce duo qui devient trois. On les aime, comme s’ils étaient nos amis. Leur histoire est à l’origine une pièce de théâtre, écrite par Johan Heldenberg et Mieke Dobbels, qui rappelle La Guerre est Déclarée de Valérie Donzelli de par son thème avec un traitement tout autre. Bouleversé, le réalisateur en demande rapidement les droits d’adaptation. Ce qu’il obtient sans pour autant bénéficier d’aide à l’écriture du scénario. La raison du succès est finalement très simple. Félix Van Groeningen ne se contente pas du septième art, il s’occupe aussi des autres idéaux esthétiques, une apogée de l’ouïe et la beauté du graphisme dans le corps : le tatouage. Après avoir hurlé La Merditude des Choses en 2009 à grande brassée de bière et de concours salaces, Félix Van Groeningen pénètre dans la cour des grands avec ces adultes qui font des enfants, franchissent des étapes et redéfinissent leur origine. En cela, une affirmation est ancrée : Alabama Monroe vous tatoue le cerveau et laisse une place sur votre IRM.

 

Chloé Anyways

 

 

ALABAMA MONROE de Félix Van Groeningen en salles le 28 août 2013 avec Johan Heldenbergh, Veerle Baetens, Nell Cattrysse, Geert Van Rampelberg, Jan Bijvoet, Nils De Caster, Robby Cleiren, Bert Huysentruyt. Scénario : Felix Van Groeningen, Carl Joos d’après l’oeuvre de Johan Heldenbergh et Mieke Dobbels. Producteurs : Dirk Impens. Décors : Kurt Rigolle. Compositeur : Bjorn Eriksson. Costumes : Ann Lauwerys. Monteur : Nico Leunen. Distrubtion : Bodega Films. Durée : 1h52.

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