Gaumont fête ses cent vingt ans de carrière au CentQuatre, jeune centre d’exposition artistique parisien dont c’est la première incursion dans le domaine du cinéma. CineChronicle a eu l’occasion, lors d’un petit déjeuner presse, de visiter l’événement, qui se déroule du 15 avril au 5 août 2015. Passionnant.
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Que de chefs-d’œuvre ont vu le jour grâce à Gaumont : Fantômas (1913), La Belle et la Bête (1946), La Traversée de Paris (1953), Les Tontons Flingueurs (1963), Le Grand Bleu (1988) ou plus récemment Intouchables (2012). Depuis cent vingt ans que le cinéma existe, Gaumont fait partie intégrante de son histoire. Crée par Léon Gaumont en 1895 dans le but de vendre et de promouvoir des appareils de projection, la société a gagné des galons émérites et représente aujourd’hui la plus ancienne compagnie cinématographique du monde.
L’exposition 120 ans de Cinéma était jusqu’ici une manifestation privée réservée aux journées du patrimoine. Mais la voici ouverte – gratuitement – à un plus large public et agrémentée d’une petite touche d’interactivité bienvenue qui plaira aussi bien aux petits qu’aux grands cinéphiles.
Le commissaire Dominique Païni et Gaumont ont choisi d’exposer ce petit musée ambulant, scénographié par Nathalie Crinière, au cœur du IXe arrondissement de Paris, rue Curial, dans l’enceinte du 104, jeune espace d’expression culturel qui reçoit son premier projet en relation avec le cinéma. Véritable temple composé de plusieurs salles, le 104 offre son espace et son savoir faire à cette exposition peu commune, mêlant cinéma et arts forains. Des débuts du muet jusqu’aux plus grosses productions du XXIe siècle – « Le cinéma populaire d’aujourd’hui est le cinéma d’auteur de demain, a déclaré Dominique Païni -, les exposants offrent aux visiteurs un véritable musée interactif à défaut d’être parfaitement exhaustif.
Toujours en compagnie de Dominique Païni, nous voyageons ainsi dans les allées d’une vraie œuvre d’art, conçue pour être admirée sous plusieurs angles. D’abord, celui de l’amusement grâce à la salle dite de la « cueillette des Marguerites », où les miroirs confiés aux visiteurs reflètent les visages des stars du grand écran. Puis, celui du Gaumontrama où les « épaulards des ténèbres » (terme employé par Gaumont lui-même pour désigner les spectateurs) se fient à leurs sens pour découvrir le film de leur choix au gré d’extraits et de costumes emblématiques. Et enfin, celui du travail de mémoire grâce à la salle du Trésor, où dioramas, affiches, accessoires et vieux engins de projections raviront les cinéphages et artistes les plus nostalgiques et assidus. Au centre de l’espace sont également présents une tente de projection de films muets, où les pianistes en herbe peuvent venir comme dans les gares, accompagner les œuvres de leurs mélodies personnelles, un stand de vente d’affiches et un photomaton – onéreux -, qui nous permet de repartir avec son portrait en photographie vintage de star de cinéma.
Volontiers gardienne et témoin du passé, l’exposition n’oublie pas non plus l’importance de ce que nous propose l’avenir, en particulier l’exploitation de son catalogue par le numérique qui « ne tronque pas les œuvres et les préserve », souligne de nouveau monsieur Païni. L’occasion pour les spectateurs de venir jusqu’en août 2015 pour (re)découvrir certains chefs-d’œuvre remasterisés pour le grand écran. De même, les plus jeunes ont droit à de bien belles activités et ateliers : bruitages, effets spéciaux, décors ou étude de l’image. De quoi forger une nouvelle génération de créateurs et de rêveurs hors pair. Bien souvent relégué à des lieux tels que la Cinémathèque, ce type de manifestation procure un plaisir rare et original, ainsi qu’un enrichissement tout personnel à un pan trop discret de notre patrimoine qui tend pourtant à beaucoup s’élargir. Notre cinéma hexagonal se porte toujours mieux à être aussi bien et aussi souvent exposé aux yeux de tous. On peut probablement reprocher un temps d’exploration un peu court et quelques gadgets superflus, mais l’exposition reste passionnante et surtout libre d’accès. C’est un moindre écueil afin de totalement « cueillir le spectateur ».
- Infos pratiques : 120 ans de Cinéma, exposition Gaumont depuis que le cinéma existe
- CentQuatre (5 rue Curial, 75019 Paris)
- Métro : Riquet ou Crimée (ligne 7)
- www.104.fr
- Horaires d’ouvertures : du mercredi au Dimanche de 14h à 19h.
- Du mardi au dimanche de 14h à 19h (visites scolaires).
- Entrée gratuite.
- www.gaumont.fr
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