Résumé : Gwénaëlle Le Gras, maître de conférence en études cinématographiques à l’université de Bordeaux Montaigne et Geneviève Sellier, historienne du cinéma, publient les résultats de leur programme de recherche qui a réuni près de 17 spécialistes internationaux. Cette investigation, qui a duré 3 ans, offre une analyse des genres cinématographiques et des stars de l’après-guerre, via la lecture notamment de magazines en vogue tel Cinémonde.
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Le cinéma dissimule bien des symboles. Il est depuis sa création un témoin de l’Histoire. Gwénaëlle Le Gras et Geneviève Sellier se proposent de nous faire découvrir les dessous du cinéma d’après-guerre de 1945 à 1958, et font paraître aux éditions Nouveau Monde, les résultats d’une recherche sur le cinéma de genre et la presse qui l’accompagne. Recherche qu’elles ont menée trois ans durant en compagnie d’une vingtaine de maîtres en cinéma internationaux (Susan Hayward, Camille Beaujeault  Delphine Chedaleux, Sandrine Dubouilh…). Explorateurs des soubassements de l’industrie cinématographique qui vit l’éclosion de stars telles Edwige Feuillère, Martine Carol ou Jean-Claude Pascal, ils ont compilé de l’information ad libitum au cours d’un travail de fourmi. Cela va de la configuration des salles de théâtre, adaptées pour les projections sur grand écran, aux débats des lecteurs de Cinémonde à propos du rôle d’Anouk Aimée dans Les mauvaises rencontres d’Alexandre Astruc (1955) évoquant l’avortement. Certes, tout sujet mérite son analyse, mais elle est souvent plombée ici par le nombre d’intervenants, chacun y allant de sa thèse ou de son mémoire universitaire. La multiplicité des sujets ajoute à la complexité du propos, aucun n’étant véritablement relié à l’autre par une réflexion ombrelle. Destiné à un public très restreint, ce travail très, (trop?) technique, intéressera particulièrement les grands passionnés, les érudits, les monomaniaques du genre, car il manque une vision holistique. Les deux auteures principales auraient pu y remédier en donnant un éclairage à dimension historique au lieu de mettre bout à bout la liste de courses des chercheurs. Dommage. Si la culture cinématographique au sens large y aurait gagné, de nombreuses références et une importante bibliographie sauvent cependant l’ensemble.
- CINÉMAS ET CINÉPHILIES POPULAIRES DANS LA FRANCE D’APRÈS-GUERRE 1945-1958 de Gwénaëlle Le Gras et Geneviève Sellier, disponible aux éditions Nouveau Monde depuis le 20 juillet 2015.
- 384 pages
- 26 €