Sortie Blu-ray/ Le Venin de la peur de Lucio Fulci: critique

Publié par Franck Brissard le 12 septembre 2015

Combo DVD-Blu-ray Le Venin de la Peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci - Le Chat qui fume

Combo DVD-Blu-ray Le Venin de la Peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci – Le Chat qui fume

 

 

 

Le Venin de la Peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci

Le Venin de la Peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci

SUPPLÉMENTS BLU-RAY (plus de 3h)

 

  1. Le Venin de Fulci par Anita Strindberg (13′) : La comédienne suédoise, qui compte seulement une vingtaine de films à son actif, tournés de 1957 à 1981, a répondu au miaulement du Chat qui fume pour évoquer Le Venin de la Peur. Anita Strindberg aborde les débuts de sa carrière, ses premiers films, son arrivée en Italie, sa rencontre avec Lucio Fulci, le tournage du Venin de la peur et sa deuxième collaboration avec le cinéaste pour Obsédé malgré lui.
  2. Le Venin de Fulci par Jean Sorel (16′) : Découvert en 1959 dans J’irai cracher sur vos tombes de Michel Gast, le comédien Jean Sorel a très vite partagé sa carrière entre la France et l’Italie. Il a ainsi collaboré avec les plus grands, d’Alberto Lattuada à Mauro Bolognini, en passant par Carlo Lizzani, Luchino Visconti, Dino Risi et Sergio Corbucci. Sans oublier Claude Autant-Lara, Sidney Lumet, Yves Allégret, Roger Vadim, Luis Buñuel. Un beau CV donc. Jean Sorel parle à son tour du Venin de la peur. À l’instar d’Anita Strindberg, il aborde ses premiers longs métrages et sa rencontre avec Lucio Fulci. Il nous dresse un très beau portrait du cinéaste et croise habilement l’homme dans la vie et celui sur les plateaux.
  3. Le Venin de la peur par Lionel Grenier (22′) : Spécialiste et auteur de Lucio Fulci – le poète du macabre, écrit avec Jean-François Rauger, mais aussi rédacteur en chef du site luciofulci.fr, Lionel Grenier nous propose une fabuleuse présentation, analyse et critique du Venin de la Peur. Il replace le film dans la carrière du maître, évoque son équipe technique, le casting, les conditions de tournage, la polémique autour de la séquence des chiens éventrés. Dans un second temps, il se penche davantage sur l’aspect psychologique tout en mêlant le fond et la forme.
  4. Le Venin de la peur par Jean-François Rauger (21′) : Critique de cinéma et directeur de la programmation de la Cinémathèque Française, Jean-François Rauger s’intéresse à la carrière du réalisateur italien, indiquant notamment les moments-clés et tournants dans sa filmographie. Il indique ainsi que Fulci a su utiliser les conventions d’un genre pour les détourner afin de se les approprier et en faire quelque chose d’inédit. Rauger n’oublie pas la dimension psychanalytique, tout comme le thème de la sexualité à travers plusieurs films du maître italien.
  5. Le Venin de la peur par Olivier Père (26′) : C’est au tour du journaliste, critique de cinéma et directeur du cinéma sur Arte de nous parler de Lucio Fulci et de son Å“uvre. Notre interlocuteur aborde le genre du giallo, tout en évoquant le parcours du cinéaste transalpin, ses thèmes récurrents et obsessions.
  6. Le Venin de la peur par Christophe Gans (38′) : Voici assurément la pièce maîtresse de cette impressionnante et passionnante interactivité. Christophe Gans apporte sa pierre à l’édifice et livre une fascinante présentation du Venin de la peur. Il évoque tout d’abord sa rencontre avec Lucio Fulci, à l’époque où il rédigeait un article pour L’Ecran Fantastique. Une entrevue qui l’a marqué à vie. Gans nous parle de l’homme attachant, cultivé, complexe et sophistiqué qu’était Lucio Fulci, désirant être reconnu et non plus considéré comme l’éternel second de Dario Argento. Notre interlocuteur évoque le parcours du maestro, dresse un parallèle entre les carrières de Fulci et d’Argento. Il aborde également les personnages, le giallo, la dimension sociale, sexuelle et psychologique et signe une analyse personnelle du Venin de la peur. Le bonus immanquable de cette sublime édition.
  7. Le Venin de la peur par Alain Schlockoff (23′) : Il est l’un des pionniers du genre fantastique en France. Créateur et rédacteur en chef de la revue L’Ecran Fantastique, il propose une présentation plus légère du Venin de la peur et évoque principalement sa rencontre avec Lucio Fulci à travers quelques anecdotes vécues.
  8. Les chiens eventres dans Le Venin de la Peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci

    Les chiens éventrés dans Le Venin de la Peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci

    Le Venin des censeurs (8′) : Le titre est explicite, ce module présenté par Lionel Grenier dresse l’inventaire des problèmes rencontrés dans la filmographie de Lucio Fulci avec la censure de l’époque. Il se focalise notamment sur les films du maître au Royaume-Uni au début des années 1980, purement et simplement massacrés et charcutés. Si cette partie a déjà été évoquée dans les suppléments précédents, Grenier insiste sur les démêlés avec la SPA quant à la séquence des chiens éventrés. Une scène qui a conduit Fulci devant les tribunaux. Le responsable des effets spéciaux a d’ailleurs été obligé de venir avec l’une de ses marionnettes afin de prouver qu’aucun animal n’avait été utilisé pour la scène.

  9. Les Vies de Fulci (14′) : Lionel Grenier nous propose cette fois un portrait rapide, mais complet, de Lucio Fulci, l’homme et l’artiste. Ce segment complète tous les éléments qui ont pu être abordés au cours des entretiens.
  10. Les Versions du Venin (3′) : Ce bonus complète également le précédent puisque Stéphane Bouyer, le grand manitou du Chat qui fume, met en parallèle les trois versions du film de Lucio Fulci, à travers ses montages anglais, français et italien. C’est ici que l’on apprend qu’il n’existe pas de version dite « intégrale » : la version française est la plus « courte » même si elle comporte toutes les scènes gores ou de nu, deux séquences apparaissent dans le montage italien mais sont absentes dans la version française, les scènes de nu apparaissent en « nu artistique » dans le montage italien. Le montage proposé par Le Chat qui fume est aujourd’hui le plus complet à ce jour.
  11. Scène supplémentaire (1′) : Oui, une seule. Les versions italienne et française comprennent une séquence en plus, celle du dîner chez les Hammond. Elle oppose le mode de vie bourgeois, calme, silencieux des Hammond, avec celui orgiaque de leur voisine Julia Durer. Un carton en introduction nous indique que ce passage avait été incorporé dans le montage anglais au moment de sa sortie en DVD en 2010, mais ne correspondait à aucune version connue du film. Ne disposant pas de cette séquence en HD, Le Chat qui fume a fait le choix de ne pas l’insérer, mais de la proposer en bonus.
  12. Génériques alternatifs (5′) : L’éditeur joint un petit montage constitué des génériques de début et de fin réalisés pour la sortie américaine, ainsi que celui d’ouverture disponible en Italie.
  13. Le Venin de la peur en mode VHS (95′) : Le Chat qui fume propose de (re)découvrir ce chef-d’Å“uvre comme à la bonne époque de la VHS, mais encodé en AVC et disponible en 1080i. Disponible en version française et dans un montage légèrement plus court, Le Venin de la peur ne perd rien de sa force avec une image sale et instable. Une très bonne surprise.

 

 

Affiche anglaise de Le Venin de la Peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci

Affiche anglaise de Le Venin de la Peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci

TEST BLU-RAY (images et sons) : Le Chat qui fume livre sans aucun doute la plus belle édition Blu-ray de l’année 2015. Pour sa première incursion dans le monde de la Haute-Définition, l’éditeur a concocté un magnifique (doux euphémisme) Digipack à trois volets, composé du Blu-ray, du DVD et du CD de la bande originale composée par Ennio Morricone (75′). Sur le verso du Digipack figurent trois sublimes visuels issus des affiches et de la jaquette VHS ‘Hollywood Vidéo’. Le tout est glissé dans un fourreau cartonné du plus bel effet, élégant, attractif, superbe, avec le titre dans sa version originale, écrit en caractères plus conséquents que le titre français. N’oublions pas la beauté du menu principal, animé sur le thème central du film. Merci donc au Chat qui fume, qui fête ses dix ans en 2015, de nous permettre de voir et revoir Le Venin de la peur dans une copie de qualité et en Haute-Définition. D’emblée, l’image de ce master fourni par StudioCanal, au format respecté 1/85 (16/9 compatible 4/3), affiche une propreté jamais prise en défaut, la clarté est de mise, les couleurs retrouvent une vivacité bienvenue, le grain cinéma est bien géré, les contrastes plutôt riches, le piqué agréable sur les séquences « acidulées » pimpantes. Certains pointilleux peuvent noter un point blanc ici et là ou de très légers moirages, tout comme certains flous inhérents aux conditions techniques d’origine, mais cela reste anecdotique. La définition flatte les mirettes, la compression demeure discrète, c’est vraiment du très bon travail. Le Blu-ray est au format 1080p. Propre et dynamique, le mixage italien DTS HD Master Audio Mono ne fait pas d’esbroufe et restitue parfaitement les dialogues, laissant une belle place à la musique d’Ennio Morricone. Elle demeure la plus dynamique du lot. Si la version française DTS HD Master Audio Mono est également restaurée, elle pousse un peu trop les dialogues au détriment des effets annexes. Aussi au programme, une piste anglaise DTS HD Master Audio Mono aux dialogues légèrement chuintants. Rien de rédhibitoire ceci dit. Par ailleurs, l’éditeur annonce que Le Venin de la peur a été tourné en anglais, mais que les trois pistes ont, par moments, des dialogues et des ambiances différents. L’occasion de tester les trois versions! L’interactivité se clôt sur une fantastique galerie de photos et d’affiches, des bandes-annonces.

 

 

Lucio Fulci

Lucio Fulci

NOTRE BIO EXPRESS : Lucio Fulci, qui se destinait d’abord au monde de la médecine, décide de se tourner vers le cinéma et intègre le Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome, en suivant les cours de Michelangelo Antonioni et de Luchino Visconti. Il devient l’assistant du réalisateur Marcel L’Herbier pour Les Derniers Jours de Pompéi en 1950. Mais c’est avec le cinéaste Steno, de son vrai nom Stefano Vanzina, que Fulci fait réellement ses premières classes. Il s’agit de comédies, principalement avec Totò, aux titres aussi évocateurs que Totò et les femmes, L’uomo, la bestia e la virtù, Où est la liberté. Progressivement, Lucio Fulci devient scénariste et signe Une fille formidable de Mauro Bolognini, Un Americano a Roma de Steno avec l’immense Alberto Sordi. Il passe enfin derrière la caméra en 1959 avec I Ladri, une comédie interprétée par… Totò. La boucle est bouclée. Dans les années 1960, Lucio Fulci enchaîne moult comédies avec le duo célèbre en Italie, Franco Franchi et Ciccio Ingrassia. Si le succès est au rendez-vous, il commence sérieusement à vouloir changer son fusil d’épaule et démontrer qu’il est capable de réaliser autre chose que des comédies. Il signe un western avec Franco Nero (Le Temps du massacre, 1966), une comédie policière intitulée (Au diable les anges, 1967), un drame (Liens d’amour et de sang, 1969). Mais le véritable tournant s’opère en 1969 avec le giallo Pervertion Story – La Machination (Una sull’altra). Si Dario Argento et Mario Bava sont fréquemment annoncés comme étant les réalisateurs phares du giallo, ce genre italien de film d’exploitation, cocktail de cinéma d’horreur, de film policier et d’érotisme soft, il est grand temps aujourd’hui de réhabiliter Lucio Fulci.

 

 

 

  • LE VENIN DE LA PEUR (Una lucertola con la pelle di donna) réalisé par Lucio Fulci, disponible en combo Blu-ray/DVD/CD en exclusivité dans les Fnac et sur leur site depuis le 1er septembre 2015.
  • Avec : Florinda Bolkan, Stanley Baker, Jean Sorel, Silvia Monti, Alberto de Mendoza, Penny Brown, Mike Kennedy, Ely Galleani, George Rigaud, Ezio Marano…
  • Scénario : Lucio Fulci, Roberto Gianviti, Ottavio Jemma, José Luis Martínez Mollá, André Tranché
  • Production : Edmondo Amati, Renato Jaboni
  • Photographie : Luigi Kuveiller
  • Montage : Giorgio Serrallonga
  • Décors : Roberto Granieri
  • Costumes : Maurizio Chiari
  • Musique : Ennio Morricone
  • Editeur : Le Chat qui fume
  • Tarif : 29,99 €
  • Durée : 1h42

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