Synopsis : Maureen, une jeune américaine à Paris, s’occupe de la garde-robe d’une célébrité. C’est un travail qu’elle n’aime pas mais elle n’a pas trouvé mieux pour payer son séjour et attendre que se manifeste l’esprit de Lewis, son frère jumeau récemment disparu. Elle se met alors à recevoir sur son portable d’étranges messages anonymes…

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Personal Shopper - affiche

Personal Shopper – affiche

Après avoir remporté le César de la meilleure actrice pour Sils Maria, Kristen Stewart retrouve Olivier Assayas, reparti avec le prix de la Mise en scène au dernier Festival de Cannes, dans une œuvre fantomatique en demi-teinte sur la forme comme sur le fond. Le cinéaste multi-genre d’Irma Vep, des Destinées Sentimentales ou encore de Carlos aborde cette fois le cinéma fantastique, mais se perd dans les méandres d’un récit bancal pour le moins désincarné, elliptique, confus et sans grande consistance. Personal Shopper est un film à deux vitesses. Si l’angoisse et le suspense fonctionnent plutôt bien, le traitement narratif, toujours enveloppé de mystère, inhérent au cinéma d’Assayas, s’effrite au fur et a mesure de l’action. L’ennui s’installe par intermittence et donne même à l’ensemble une impression de mollesse cinématographique. Kristen Stewart, vue dans Café Society de Woody Allen en ouverture de la 69e édition cannoise, offre pourtant une palette de jeu plutôt intense, mais le cheminement et l’évolution de son personnage désamorcent tout le potentiel de base. D’autant qu’elle se glisse à nouveau dans la peau d’une assistante, en charge ici d’acheter la garde-robe d’une mannequin surbookée, après avoir été celle d’une comédienne au sommet de sa gloire dans Sils Maria. Personal Shopper démarre donc sur cette jeune Américaine à Paris, qui a des dons de médium, pénétrant dans une grande maison vide où elle tente de rentrer en contact avec l’esprit de son frère jumeau récemment disparu. Ce spectre, qui erre dans l’espace, bénéficie d’effets visuels dont la simplicité renvoie directement au cinéma d’horreur classique comme La Maison du Diable. Cette approche, avec une luminosité souvent basse, est très appréciable au début, mais finit par se réduire à des clichés surannés, comme de faire parler son héroïne dans le vide des lieux. Assayas poursuit son exploration surnaturelle en nous entraînant ensuite dans toutes sortes de directions qui contaminent quelque peu les promesses du genre, dès lors que cette dernière reçoit sur son téléphone portable d’étranges messages anonymes. Son récit laisse ainsi place à des interludes existentielles sur Victor Hugo, l’au-delà, le spiritisme et l’artiste Hilma Af Klint spécialisée dans l’art abstrait. Le tout est alimenté de longues discussions, particulièrement d’un échange de SMS interminables dans un train, d’appels Skype avec son petit ami et d’achats de vêtements de luxe en moto à travers Paris. Le cinéaste nous livre en prime les phobies bizarres de cette jeune femme qui craint de porter les tenues du mannequin, avec une scène de masturbation aussi brève que sans intérêt. Ce personnage, qui se perd progressivement, finit par nous perdre totalement. Quant aux seconds couteaux, ils deviennent inefficaces à faire avancer le récit. C’est dommage de manquer son approche du genre avec un sujet aussi riche, d’autant qu’Assayas aborde le deuil et le temps, l’une de ses thématiques de prédilection, avec toujours beaucoup de force et d’intérêt.

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  • PERSONAL SHOPPER écrit et réalisé par Olivier Assayas en salles le 14 décembre 2016.
  • Avec : Kristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz, Anders Danielsen Lie, Ty Olwin, Hammou Graïa, Nora Von Waldastätten, Benjamin Biolay, Audrey Bonnet, Pascal Rambert, Aurélia Petit…
  • Production : Charles Gillibert
  • Photographie : Yorick Le Saux
  • Montage : Marion Monnier
  • Décors : François-Renaud Labarthe
  • Costumes : Jürgen Doering
  • Son : Nicolas Cantin, Nicolas Moreau, Olivier Goinard
  • Distribution : Les Films du Losange
  • Durée : 1h45

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