Synopsis : La quête permanente de Scrat pour attraper son insaisissable noisette le catapulte dans l’Espace, où il déclenche accidentellement une série d’événements cosmiques qui vont transformer et menacer le monde de l’Âge de Glace. Pour sauver leur peau, Sid, Manny, Diego et le reste de la bande vont devoir quitter leur foyer et embarquer dans une nouvelle aventure pleine de comédie, parcourant de nouvelles terres exotiques et rencontrant une galerie de personnages hauts en couleur.
♥♥♥♥♥
Depuis quatorze ans, la saga L’Âge de Glace, lancée par Blue Sky et la Fox, nous régale avec ses différentes aventures à deux niveaux de lecture. Une épopée préhistorique qui a su non seulement séduire le grand public, mais aussi s’imposer face aux grands studios, comme Disney et Pixar, grâce à une animation et un graphisme impressionnants et stylisés. Les quatre volets, sortis entre 2002 et 2012, ont également appréhendé avec ferveur des thèmes universels centrés sur la famille, le passage de l’enfance à l’adolescence, l’amitié et l’amour, tout en faisant écho à la pop culture. Ludique et lucrative, L’Âge de Glace comptabilise à ce jour trois milliards de dollars de recettes bien méritées dans le monde. Ce succès, on le doit bien sûr à Manny, Diego et Sid, un trio de personnages loufoques et attachants, qui s’est agrandi au fil des histoires. Et bien sûr Scrat, pure icône du cinéma d’animation et véritable manne financière pour les studios. Ainsi, après avoir fendu la banquise en déclenchant un nouvel Âge de glace, provoqué le début du réchauffement climatique, investi le monde des dinosaures et provoqué la dérive des continents, notre écureuil opiniâtre défie cette fois les lois de l’Univers. S’il servait de pont aux intrigues principales, il devient le véritable moteur de ce cinquième opus. Sa quête obsessionnelle pour récupérer sa noisette fétiche, son Saint Graal, provoque toujours autant les situations improbables. Il parvient notamment ici à remettre en marche, par accident, une soucoupe volante prisonnière des glaces, laquelle file droit vers l’Espace strikant les planètes comme des boules de billard. Ce phénomène déclenche dès lors un bouleversement cosmique qui entraîne irrémédiablement des répercussions sur l’existence de nos héros sur Terre. Manny, Diego, Sid et consorts doivent désormais survivre à une pluie de météorites mais surtout détourner un astéroïde de sa trajectoire pour sauver la planète bleue de son extinction totale.
.
.
Si La Dérive des Continents redonnait un véritable souffle épique, délaissé par Le Temps des Dinosaures, qui s’égarait dans un récit sans surprise et plutôt passif, cet épisode, toujours dans le respect de la dynamique et des codes de la franchise, montre hélas des signes de fatigue certains. Désordonné, survolté et répétitif, Les lois de l’Univers tourne en rond. Les blagues récurrentes finissent elles-mêmes par tomber à plat et les personnages deviennent de plus en plus nombreux. Si certains de nos héros fétiches sont justement relégués au second plan, d’autres comme Buck, la belette aventurière du troisième volet, s’avère particulièrement épuisant à suivre, en dépit de son entrée efficace à travers le premier plan-séquence de la saga. Du côté des nouveaux arrivants, notamment les dino-birds, ils s’avèrent des antagonistes prétextes et pas vraiment utiles à l’intrigue.
.
Derrière la caméra, on retrouve Mike Thurmeier, coréalisateur du Temps des Dinosaures et de La Dérive des Continents, et Galen T. Chu, un superviseur de l’animation qui a notamment signé les courts Cosmic Scrat-tastrophe et Surviving Sid. Rien ne change fondamentalement dans Les lois de l’Univers, c’est sans doute le reproche principal. Tout ce bestiaire incroyable et haut en couleur, que l’on suit depuis le départ, continue d’évoluer face aux grandes catastrophes naturelles. Manny et Ellie doivent maintenant repenser leur relation avec leur fille Peaches, prête à quitter le cocon familial avec son compagnon. Diego et Shira envisagent de fonder une famille. L’acariâtre grand-mère de Sid et les deux opossums restent de sympathiques doux dingues. Quant à Sid, il cherche encore et toujours l’âme-soeur, qui n’est donc plus très loin maintenant. La seule petite nouveauté dans ce récit paresseux est Geotopia, lieu magique avec ses cristaux de couleurs vives aux effets de cure de jouvence pour ses habitants. Malheureusement, cette nouvelle touche semble davantage relever d’un trip que d’un concept véritablement en phase avec le récit. Les Lois de l’Univers se révèle donc le moins exaltant de la franchise mais se regarde néanmoins sans déplaisir et devrait rencontrer son public.
.
.
.
- L’ÂGE DE GLACE : LES LOIS DE L’UNIVERS (Ice Age: Collision Course) de Mike Thurmeier et Galen T. Chu en salles le 13 juillet 2016.
- Avec les voix de : Ray Romano, Simon Pegg, John Leguizamo, Denis Leary, Stephanie Beatriz, Melissa rauch, Jennifer Lopez, Adam DeVine, Seann William Scott…
- Scénario : Michael J. Wilson, Michael Berg, Yoni Brenner et collaboration de Audrey Solomon
- Production : Lori Forte
- Photographie : Renato Falcao
- Montage : James Palumbo
- Son : Michael Silvers
- Concepteur storyboard : Didier Ah-Koon
- Musique : John Debney
- Distribution : 20th Century Fox
- Durée : 1h35
.