L’Étoile du Jour de Sophie Blondy : critique

Publié par CineChronicle le 16 septembre 2016

Synopsis : Un cirque itinérant est échoué sur une plage de la Mer du Nord. Les spectateurs se font rares mais la magie du cirque oeuvre toujours. Chaque interprète de la troupe répète et propose de nouveaux numéros. Mais cet équilibre fragile va vite se briser pour dévoiler leur réelle nature et leurs sentiments les plus obscurs. Le cirque deviendra alors le lieu de toutes les convoitises amoureuses où chacun usera de ces pouvoirs pour satisfaire ses désirs. Cet espace confiné deviendra le terrain de jeu d’un quatuor amoureux: alors qu’Elliot le clown et Angèle la ballerine vivent une histoire d’amour idyllique, Heroy le directeur du cirque use de son autorité pour conquérir à son tour la jeune femme. De son côté, la Gitane tente d’ensorceler le clown. La vie du cirque va alors prendre une toute nouvelle tournure.

♥♥♥♥♥

 

LEtoile du Jour de Sophie Blondy - affiche

LEtoile du Jour de Sophie Blondy – affiche

Après une tournée dans plusieurs festivals de cinéma à travers le monde (Turin, Sao Paulo, Montréal, Rotterdam…), L’Étoile du Jour de Sophie Blondy arrive sur nos écrans français. Hélas, si la réalisatrice a voulu retranscrire les lieux de son enfance, comme la sublime Mer du Nord et les plages du Nord-Pas-de-Calais, ce second long-métrage, après Elle et lui au 14ème étage, ne parvient pas à atteindre ses objectifs. Le récit, centré sur un cirque ambulant coincé entre la mer, la plage et le ciel, se révèle un conte artificiel désespéré et désespérant, dont l’approche artistique se détache étrangement du reste. Les personnages – une troupe de cirque – s’enfoncent ici dans des relations alambiquées et mélodramatiques. Elliot le Clown, le héros incarné par l’excellent Denis Lavant, subit une pression permanente de toutes parts. Le patron Heroy (Tchéky Karyo), la Gitane (Béatrice Dalle) et le Prestidigitateur (Bruno Putzulu) le harcèlent constamment ; leurs actes d’une violence émotionnelle sont souvent très égoïstes. Malgré l’amour attentionné de sa femme, la céleste Angèle (Natacha Régnier), Elliot souffre de ses propres indécisions dont les causes ne se révèlent finalement jamais. On ressent ici un profond décalage entre les situations des personnages et le propos de la réalisatrice. Car en dépit des expériences des acteurs, à l’instar de Denis Lavant qui a débuté sa carrière artistique en tant que clown, tous les protagonistes se perdent dans un traitement narratif curieusement paresseux. Et la présence de Iggy Pop ne change pas la donne. La rockstar, qu’on a pu voir dans Coffee and Cigarettes, Dead Man ou qu’on découvrira en février prochain dans le documentaire GIMME DANGER de Jim Jarmusch, projeté au dernier Festival de Cannes, incarne La Conscience du héros. Un fantôme. Il nous jette ici un regard solennel, disparaît, puis revient combattre les démons intérieurs d’Elliot. Iggy Pop nous livre une prestation baroque qui sied à son rôle, mais lorsqu’on s’interroge sur les motifs et l’existence de cette Conscience, la réponse est inexistante. Il manque des éléments sur le passé d’Elliot pour que le spectateur puisse saisir son « moi suprême ». Les quelques scènes d’Iggy Pop deviennent dès lors dénuées de sens. L’approche artistique est en revanche appréciable. La délicatesse des images, gérée par sa directrice de la photographie Nathalie Durand, les cadrages inattendus et l’excellente musique créent en effet une ambiance parfaitement poétique. Mais s’il est question de destin, de forces qui nous dépassent et de secret caché sous cette histoire, la valeur de toutes ces interrogations dans ce conte kitsch ne ressort guère à l’écran.

.

Wei Lan

.

.

.

  • L’ÉTOILE DU JOUR réalisé par Sophie Blondy en salles le 28 septembre 2016.
  • Avec : Denis Lavant, Iggy Pop, Tchéky Karyo, Béatrice Dalle, Natacha Régnier, Bruno Putzulu, Laura Favali…
  • Scénario : Sophie Blondy et Philippe Benkemoun
  • Production : Héloïse Films
  • Photographie : Nathalie Durand
  • Montage : Anaïs Enshalan
  • Décors : Pascale Peuvrel
  • Costumes : Clémentine Dupret 
  • Musique : Steve Mackay, Jim Peuvrel et Mathieu Gauriat
  • Distribution : Wide Distribution
  • Durée : 1h39

.

Commentaires

A la Une

Cannes 2024 : Le Studio Ghibli sera récompensé d’une Palme d’or d’honneur

Pour la première fois de son histoire, le comité d’organisation du Festival de Cannes va décerner une Palme d’Or d’honneur collective à un studio de cinéma. Un choix audacieux pour …

Y a-t-il un flic : Pamela Anderson rejoint Liam Neeson dans le remake 

Le projet de remake de la saga Y a-t-il un flic va raviver la nostalgie de nombreux fans, avec l’arrivée de l’icône Pamela Anderson aux côtés de Liam Neeson.

Cannes 2024 : La Quinzaine des cinéastes dévoile sa sélection officielle

La 56e sélection de la Quinzaine des cinéastes se révèle avec des films indépendants, engagés et atypiques à travers le globe.

Cannes 2024 : La sélection de la Semaine de la Critique

La Semaine de la Critique, qui aura lieu entre le 15 et le 23 mai, a dévoilé sa sélection qui vise toujours à mettre en avant les premiers et seconds longs-métrages.

Cannes 2024 : La sélection officielle dévoilée

La sélection officielle de cette 77e édition du Festival de Cannes promet d’être intéressante. Un nouveau film de Yórgos Lánthimos avec Emma Stone, le retour de la saga Mad Max, un projet de Francis Ford Coppola vieux de presque 40 ans, et bien d’autres surprises…

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 S.O.S FANTOMES : LA MENACE DE GLACE 308 185 1 308 185
2 KUNG FU PANDA 4 300 396 3 1 460 893
3 GODZILLA X KONG : LE NOUVEL EMPIRE 245 400 2 688 104
4 NOUS, LES LEROY 204 366 1 204 366
5 DUCOBU PASSE AU VERT ! 163 343 2 394 526
6 LA MALEDICTION : L'ORIGINE 104 374 1 104 374
7 DUNE DEUXIEME PARTIE 92 500 7 3 957 190
8 LE MAL N'EXISTE PAS 69 187 1 69 187
9 PAS DE VAGUES 63 322 3 328 687
10 ET PLUS SI AFFINITES 58 491 2 208 240

Source: CBO Box office

Nos Podcasts