Synopsis : Musicalement accompagné de la « Awesome Mixtape n°2 » (la musique qu’écoute Star-Lord dans le film), Les Gardiens de la galaxie 2 poursuit les aventures de l’équipe alors qu’elle traverse les confins du cosmos. Les gardiens doivent combattre pour rester unis alors qu’ils découvrent les mystères de la filiation de Peter Quill. Les vieux ennemis vont devenir de nouveaux alliés et des personnages bien connus des fans de comics vont venir aider nos héros et continuer à étendre l’univers Marvel.
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Après une première aventure réussie, Les Gardiens de la Galaxie vol.2 revient en force – et gagne en muscle – avec l’arrivée remarquée de Kurt Russell et celle, plus prémonitoire, de Sylvester Stallone, sans toutefois avoir perdu une once de l’énergie et de l’irrévérence qui faisait leur charme. Les présentations étant déjà faites, James Gunn a tout le temps d’explorer l’univers, aux contours toujours aussi chatoyants, et les relations entre les principaux protagonistes. Faisant le choix d’une structure duelle très efficace (Rocket/Yondu, Drax/Mantis, Star-Lord/Ego, Gomora/Nébula), Les Gardiens de la Galaxie vol.2 réussit quelques très beaux passages dans un registre beaucoup plus intime et dramatique qu’à l’accoutumée. Par-delà l’humour référencé et les vannes à gogo, le film n’hésite pas à ralentir son rythme, à sortir de ses pirouettes numériques et des blagues potaches, pour livrer des portraits contrastés de ses différents stéréotypes héroïques. Ainsi, Gunn déconstruit l’assurance arrogante de Rocket, complexifie la destinée de Star-Lord, approfondie la filiation entre Gomora et Nébula et, surtout, plus surprenant, donne les plus belles partitions à deux personnages que l’on attendait guère à ce niveau : Drax, étonnamment drôle, et Yondu étonnamment émouvant. En termes de caractérisation et d’empathie, Gunn réussit là où échouent souvent ces collègues au sein de l’écurie Marvel y préférant une implication sensorielle rendue très vite redondante par un manque d’ambition de plus en plus criant (cf. la pauvreté de la séquence de l’aéroport dans Captain America : Civil War). Véritable concept postmoderne, sorte de pot-pourri de culture populaire, Les Gardiens de la Galaxie vol.2 trouve donc un équilibre rare entre l’approfondissement des héros pour une meilleure implication émotionnelle.
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Tout cela, on le doit évidemment beaucoup au choix des morceaux musicaux (Sam Cook, Cat Stevens, Looking Glass…), un humour à la fois parodique et ironique au regard de notre culture de masse ainsi que des investigations visuelles et technologiques placées sous une étiquette pop-art. C’est dans ce mélange entre sérieux et autodérision, entre ambition narrative (faire coexister quatre ou cinq héros sans en sacrifier un seul) et thématiques bienveillantes et universelles (famille, amitié) que se situe l’inexorable quête du projet marvelien. Mais c’est bien la première fois qu’elle prend une forme aussi simple et aussi limpide à l’écran, que l’aspect patchwork du comics n’est pas réduit à une vocation purement ludique, synonyme de duel intergalactique entre superhéros.
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Ces Gardiens n’ont rien à envier aux Avengers, bien au contraire. Ils sont à la fois plus attachants et plus drôles (car ils le sont tous à un moment ou un autre), bien moins coincés par leur responsabilité superhéroïque et surtout davantage concernés à faire vivre un esprit de camaraderie, via leur choix et leur action, plutôt qu’à en parler. L’assemblage des caractères antithétiques des Avengers paraît alors plus forcé, moins libre, déterminé par un style d’écriture automatique où chacun est à sa place, sans pouvoir y déroger. Ici, les places permutent, les personnages évoluent en fonction des rencontres et des situations. Et pour que ces éléments basiques de l’écriture scénaristique hollywoodienne (drame, comédie, action) trouvent une telle cohérence et symbiose cinématographiques, il faut un seul maître à bord. Quelqu’un qui soit capable d’assumer la portée tragique d’un combat (avec ce beau final) autant que d’amuser la galerie dans les moments plus attendus (la romance entre Star-Lord et Gomora, les frasques de Baby Groot). À ce sujet, le choix de poursuivre avec le fantasque James Gunn s’avère le plus important, artistiquement parlant, que Kevin Feige, le big boss chez Marvel, ait pris depuis la première étape de son immense chantier superhéroïque.
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- LES GARDIENS DE LA GALAXIE vol. 2 (Guardians of the Galaxy Vol. 2) écrit et réalisé par James Gunn en salles le 26 avril 2017.
- Avec : Chris Pratt, Zoe Saldana, David Bautista, Bradley Cooper, Michael Rooker, Karen Gillan, Kurt Russell, Sylvester Stallone, Pom Klementieff, Elizabeth Debicki…
- Production : Kevin Feige…
- Photographie : Henry Braham
- Montage : Fred Raskin Craig Wood
- Décors : Scott Chambliss
- Costume : Judianna Makovsky
- Musique : Tyler Bates
- Distribution : The Walt Disney Company France
- Durée : 2h13
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