Résumé : Cet ouvrage met en lumière le lien établi entre l’art pictural et le cinéma d’Alfred Hitchcock. Les tableaux sont mis en scène et dynamisent la narration, mais s’asservissent-ils aux récits ? Sous quelles formes et jusqu’où s’étend l’impact de la peinture sur le cinéma hitchcockien ? L’auteur décrit les décors, les toiles de fond, les tableaux qui habitent et structurent les images du réalisateur, tout en faisant appel à la mémoire collective.

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peinture cinema Alfred Hitchcock

La peinture à l’œuvre dans le cinéma d’Alfred Hitchcock

Dans le long entretien qu’il a accordé à Peter Bogdanovich (à paraître en avril chez Capricci dans le tome 2 des Maîtres d’Hollywood), Alfred Hitchcock expliquait qu’il ne pensait jamais la mise en scène de cinéma en termes d’espace, ni n’appréhendait le tournage comme l’exploitation tridimensionnelle d’un décor. « Le point important à ne jamais perdre de vue », confie-t-il « c’est que vous travaillez sur un médium en deux dimensions. Il ne faut pas l’oublier. Il y a un rectangle à remplir. Remplissez-le. Structurez-le. » C’est sur cet aspect pictural du travail du réalisateur anglais que se penche Lydie Decobert dans son livre paru en janvier chez L’Harmattan, La peinture à l’oeuvre dans le cinéma d’Alfred Hitchcock. Elle séquence son étude en trois parties : l’utilisation de la peinture comme élément narratif (quand la présence d’un tableau à l’écran joue un rôle dans l’intrigue, à l’instar de Sueurs froides ou de Chantage) ; la référence picturale dans la composition des plans (la référence au Cri d’Edvard Munch notamment, qui traverse le cinéma d’Hitchcock, des Cheveux d’or aux Oiseaux) ; et le rôle de la peinture comme outil de mise en scène (Hitchcock a souvent utilisé la méthode du matte painting, qui consiste à filmer un plan à travers un panneau de verre sur lequel on peint un décor qui se substitue au décor construit sur le plateau). Ces trois parties éclairent chacun un aspect de la mise en scène hitchcockienne, en approfondissant tel ou tel élément, comme l’utilisation de la couleur, qui devint l’un des aspects les plus fascinants des films d’Hitchcock à partir des années 50. La riche iconographie du livre, qui présente vis-à-vis du texte les nombreux tableaux évoqués par l’auteur ainsi que des captures d’écran des films du maître, permet au lecteur de mieux visualiser le rapport peinture/cinéma et de suivre la pensée ici développée. Comme souvent dans les ouvrages universitaires, tous les lièvres soulevés dans ce livre ne sont pas toujours intéressants, mais certaines pistes suivies aboutissent à des analyses parfois éclairantes. La peinture à l’œuvre dans le cinéma d’Alfred Hitchcock souffre toutefois du peu de soin que l’auteur apporte à son expression. En effet, il est parfois difficile de comprendre le sens de certaines phrases, comme « Le tableau prend vie et va faillir prendre la vie de l’héroïne mise en représentation sous son empire ». Mais le lecteur, qui passera outre cet écueil, trouvera dans ce livre de quoi satisfaire sa curiosité quant au travail d’un des plus grands cinéastes de l’histoire.

 

 

 

  • LA PEINTURE À L’OEUVRE DANS LE CINÉMA D’ALFRED HITCHCOCK
  • Auteur : Lydie Decobert
  • Éditions : L’Harmattan
  • Collection : Champs Visuels
  • Date de parution : 4 janvier 2018
  • Format : 230 pages
  • Tarif : 23,50 €

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