Résumé : Héritières des serials cinématographiques et des magazines pulp, les séries de science-fiction accompagnent la production télévisuelle depuis ses débuts. Elles ont soutenu, et souvent même mené de front, l’évolution de la complexité narrative de ce format au fil des décennies, hier au sein de la production nord-américaine, aujourd’hui à travers le monde, participant ainsi largement au renouvellement du genre. Cet ouvrage remonte aux origines des séries de science-fiction et s’appuie sur plusieurs exemples représentatifs d’aujourd’hui pour présenter leurs grands prototypes narratifs et leurs principaux motifs. Il permet de comprendre ce que la science-fiction a apporté à la télévision, et ce qu’en retour le petit écran a offert au genre de l’imaginaire le plus à même d’interroger notre avenir et ses possibles. De Star Trek à X-Files, de l’utopie à la dystopie, il révèle comment, épisode après épisode, année après année, les séries de science-fiction explorent des mondes extraordinaires, reformulent et rendent plus concrets nos craintes et nos espoirs…
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En se focalisant sur la question du récit sériel, Florent Favard, docteur en études cinématographiques et audiovisuelles à l’université de Bordeaux Montaigne, propose un horizon assez complet de son objet d’étude, soulignant les prolongements et évolutions des séries de science-fiction. L’approche historique (de Flash Gordon à Sense8, en passant par X-Files ou l’infatigable Doctor Who), développée tout au long de l’ouvrage se voit ainsi traversée par de nombreux axes de recherche relevant tour à tour de l’analyse thématique, figurative, ou générique. L’écriture experte de l’auteur permet d’explorer à fond un corpus particulièrement dense qui s’appuie principalement sur des exemples anglo-saxons (américains et britanniques), mais aussi venus d’autres horizons (le Japon notamment, mais aussi l’Espagne ou la France avec El Ministerio del Tiempo ou Le Visiteur du futur). Si les incunables répondent bien présents (outre les titres déjà mentionnés s’ajoutent Stargate, Battlestar Galactica, L’armée des douze singes…), Favard s’attarde aussi sur des séries plus méconnues mais non moins intéressantes (ainsi de Babylon 5 qui en seulement 110 épisodes parvint à créer un véritable univers à travers une fiction ambitieuse). Au fil des pages, le lecteur rencontre des notions aux noms bien connus mais dont il ignore souvent la profondeur cachée. Le space-opera, le voyage dans le temps, la figure de l’envahisseur ou du robot, le cyberpunk et ses différentes variantes sont analysés à la loupe, l’auteur s’employant à décrire leurs mécanismes narratologiques (entre résurgence, réitération, reprise et rupture), tout en les distinguant de leurs modèles cinématographiques afin de souligner leurs singularités télévisuelles. Comme d’habitude chez Armand Colin, les annexes sont assez fournies, comprenant une bibliographie, un index des séries, mais aussi une recension très précise des notions techniques employées par l’auteur (un apport qui facilite grandement la lecture du chercheur). Après Le récit dans les séries policières de Dominique Sipière, et Le récit cinématographique (à la fois consacré aux films et aux séries) d’André Gaudreault et François Jost, ce nouvel opus saura, comme ses prédécesseurs, intéresser les cinéphiles convaincus comme les simples amateurs de ce genre devenu depuis plusieurs années un incontournable des petits écrans.
- LE RÉCIT DANS LES SÉRIES DE SCIENCE-FICTION, DE STAR TREK À X-FILES
- Auteur : Florent Favard
- Éditions : Armand Colin
- Date de parution : 5 septembre 2018
- Format : 208 pages
- Tarif : 22 €