Résumé : Fourmiz, Le Prince d’Égypte, Shrek, Chicken Run, Dragons… Au premier coup d’œil, il peut être difficile de trouver le dénominateur commun à tous ces films. C’est pourtant cet éclectisme qui fait la richesse de DreamWorks Animation. Parmi les films du studio, chaque spectateur peut en trouver un qui saura toucher son cÅ“ur, tant le catalogue est diversifié aussi bien dans ses thématiques que dans son esthétisme. Tout au long de ses 25 années d’existence, il a réussi à faire trembler l’empire Disney et s’est imposé comme un des acteurs les plus importants du cinéma.
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Après leur Hommage au studio Disney (2018), les éditions Ynnis, en partenariat avec la revue AnimeLand, ont eu la bonne idée de renouveler l’expérience avec la maison DreamWorks Animation. Continuant à profiter de la forme hybride du mook, ce collectif développe ses arguments à travers une certaine liberté de ton (et de rédaction) qui lui permet de dégager les grands axes historiques du studio tout en adoptant une attitude critique concernant ses productions. Séquencé en quatre grand chapitres, l’ouvrage offre un panorama complet de son objet d’étude : portraits de ses fondateurs (Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg, et David Geffen), enquête sur les aléas commerciaux de la société (entre rachats, indépendance, et collaborations avec les autres majors ou studios d’animation comme Aardman Animations), questions relatives à la distribution ou au merchandising, problématiques transversales (le rapport aux mythes, l’anthropomorphisme, l’importance de la musique, la représentation de la figure du méchant) et bien sûr retour sur la totalité des longs métrages DreamWorks. Des grandes sagas (Shrek, Kung Fu Panda, Dragons) aux séries (Voltron, Le Défenseur légendaire, She-Ra et les Princesses au pouvoir…) en passant par les succès majeurs et mineurs (Fourmiz, Gang de requins, Bee Movie, Madagascar, La Route d’Eldorado, Le Prince d’Égypte…) du Studio, l’exhaustivité prime et s’accompagne d’une belle mise en page agrémentée de nombreuses illustrations. Ponctuées d’anecdotes et de citations des maîtres d’œuvre de la société de production (on notera sur ce point la présence d’un instructif entretien inédit avec Dean DeBlois et Brad Lewis, réalisateur et producteur du nouveau Dragons 3 : Le monde caché), les contributions assurent la qualité de l’ensemble. On regrettera néanmoins que les textes relatifs aux études film par film manquent ponctuellement d’une certaine objectivité, la passion cinéphile l’emportant parfois sur la mise à distance préconisée par la forme essayiste. La présence d’une bibliographie, ne serait-ce que succincte, aurait par ailleurs été souhaitable. Reste que ce nouvel opus s’inscrit bien dans la perspective promulguée par Ynnis Éditions : révéler de façon ludique les arcanes de l’animation mainstream.