Star hollywoodienne et chanteuse de jazz, célèbre pour son interprétation de « Que Sera, Sera », Doris Day est décédée des suites d’une pneumonie à l’âge de 97 ans. Inoubliable dans le classique d’Hitchcock L’Homme qui en savait trop et nommée aux Oscars pour Confidences sur l’oreiller (Pillow Talk) réalisé par Michael Gordon, elle incarnait l’Amérique des années 1950 et 1960.
Selon sa fondation consacrée à la défense des animaux, Doris Day, qui souffrait d’une pneumonie, est décédée ce lundi à son domicile de Carmel Valley en Californie. « Près de 300 fans se sont réunis à Carmel le mois dernier pour fêter l’anniversaire de Day. Elle était en excellente santé pour son âge avant de contracter une pneumonie qui a conduit à sa mort », a annoncé la fondation dans un communiqué.
Doris Day, archétype de girl next door made in Warner au même titre que Judy Garland à la MGM, s’est illustrée dans de nombreuses comédies musicales des années 1950 dont Lullaby of Broadway, On Moonlight Bay, Calamity Jane ou encore The Pyjama Game. Beauté américaine à la voix puissante et sensuelle, femme « glamourisée » pour incarner un nouveau modèle de sex symbol à la fois sexy et pur, Doris Day joue aux côtés de Rock Hudson et Cary Grant dans Confidences sur l’oreiller (1959) pour lequel elle reçoit une nomination aux Oscars, puis dans des comédies romantiques, notamment Lover Come Back (1962) et Send Me No Flowers (1964). Parmi ses autres rôles importants, figure celui de Josephine Conway McKenna dans L’Homme qui en savait trop (1956), célèbre thriller d’Alfred Hitchcock mettant en vedette James Stewart, dans lequel elle interprète l’inoubliable Que Sera, Sera (Whatever Will Be, Will Be). Le morceau, signé Jay Livingston et Ray Evans, décroche l’Oscar de la meilleure chanson originale en 1956.
The Girl next door
Née Doris Mary Ann Von Kappelhoff en 1922 à Cincinnati dans l’Ohio, Doris Day débute sa carrière de chanteuse à l’âge de 15 ans. Poussée par sa mère, elle devient la voix du groupe Les Brown et obtient son premier succès avec Sentimental Journey. Cette chanson populaire devint l’hymne des soldats américains à leur retour de la Seconde Guerre mondiale et fit de Day la chanteuse la mieux rémunérée en 1946.
Douce blondeur et garde-robe pastel
En 1948, Doris Day tourne son premier film, Romance à Rio de Michael Curtiz, qui sera suivi d’autres succès comme La Blonde du Far-West (Calamity Jane, 1953), Les Pièges de la Passion (Love Me or Leave Me, 1955) ou encore Ne mangez pas les marguerites (Please Don’t Eat the Daisies, 1960). Doris Day brille surtout dans le vaudeville, un genre qui culmine en 1959 avec Confidences sur l’oreiller, où elle joue aux côtés des immenses Cary Grant et Rock Hudson. Le film lui vaudra une nomination aux Oscars.
Héroïne hitchcockienne
En 1956, Hitchcock lui offre le rôle émouvant d’une mère dont l’enfant est enlevé par des espions venant du froid dans L’Homme qui en savait trop aux côtés de James Stewart et de Daniel Gélin.
Doris Day tourne avec les plus grands noms du cinéma : Kirk Douglas dans La Femme aux chimères (1950), Frank Sinatra dans Young at Heart (1954), Clark Gable dans Le Chouchou du professeur (1958). En 1967, l’actrice refuse le rôle de Mrs Robinson dans Le Lauréat de Mike Nichols.
Diva of Jazz
Doris Day a joué dans près de quarante films, des années 1940 à la fin des années 1960. Selon la célèbre critique américaine Molly Haskell, elle demeure « l’actrice la plus sous-estimée d’Hollywood ». Pourtant adulée par le public, elle décroche un unique Grammy pour sa carrière de chanteuse, avec près d’une vingtaine d’albums et 650 titres à son actif. Diva du box-office, Doris Day est la star qui rapporte le plus d’argent faisant jeu égal avec John Wayne et Shirley Temple. Elle enchaîne les duos avec les plus grandes vedettes américaines du music-hall telles que Frank Sinatra et Bing Crosby. Doris Day est couronnée par deux étoiles sur Walk of Fame à Hollywood.
Dans les années 1970, Doris Day se consacre à la défense des animaux. L’actrice produit sa propre série télévisée intitulée The Doris Day Show qui durera jusqu’en 1973, puis publie son autobiographie, Doris Day, Her Own Story. En 2004, elle reçoit la médaille de la Liberté, la plus haute récompense civile américaine, distinction décernée par le président des États-Unis George W. Bush pour avoir « ravi les cœurs des Américains tout en enrichissant leur culture ».
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