Résumé : Rescapé d’une histoire familiale sordide qui l’a laissé manchot et l’âme meurtrie, le Bouncer n’hésite pas à tuer pour survivre et défendre ce qu’il croit juste. Videur du saloon de Barrow City, le Bouncer se trouve confronté à l’extrême brutalité d’un monde où seule compte la loi du plus fort. Étranger aux convenances et à l’ordre établi, défenseur presque malgré lui de la veuve et de l’orphelin, le Bouncer appartient à cette catégorie de héros complexes et fascinants qui renouvellent le genre sans le dévoyer.

♥♥♥♥♥

 

Bouncer - tome 1 - couverture

Bouncer (tome 1) -couverture

Dans la nouvelle livrée quotidienne des Humanoïdes Associés à destination des confinés, Bouncer vaut indéniablement le détour. Troisième collaboration d’Alejandro Jodorowsky et François Boucq après Face de Lune (Casterman, 1992-2004), et Le Trésor de l’ombre (Les Humanoïdes Associés, 1999), cette série en dix volumes (dont les neuf premiers furent scénarisés par Jodorowsky) déploie un univers digne des meilleurs westerns du Nouvel Hollywood. Située au lendemain de la Guerre de Sécession, l’histoire de Jodorowsky associe lutte fratricide, récit d’initiation et épopée naturaliste. Sang et sueur se répandent entre chaque case, François Boucq prenant soin de caractériser avec précision chaque physionomie et sévices imaginés par le scénariste franco-chilien. Entre attrait pour le grotesque et marquage constant de la griffe du crayon, le style de Boucq oscille entre maîtrise et dispersion vivifiante, une approche double qui n’est pas sans rappeler le trait singulier de Moebius.  Au fil des pages, les références, quoique souterraines, se multiplient. On songe évidemment au El Topo de Jodorowsky, à la violence baroque de Sergio Leone, mais aussi aux westerns des seventies de Clint Eastwood, la légende prenant forme autour de la vision subjective de l’anecdote. La part symbolique contenu par le récit westernien n’est pas en reste. Le personnage du pré-adolescent devient le véhicule d’un absolu et d’une absence de concession qui reflète l’ambition artistique et dramaturgique de l’album. Entre paysage solaire du désert et obscurité des saloons, le décor participe à l’atmosphère ambivalente de cette bande dessinée. La jouissance pulsionnelle et nauséabonde répond aux corps dont les membres amputés convoquent une mémoire empreinte de douleurs. Ces dernières ne signent pourtant pas l’enseignement d’une morale, mais se prolongent sous une forme renouvelée. Dans l’Ouest de Jodorowsky et Boucq, le passé ne meurt jamais, continue toujours.

 

 

 

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