Résumé : Ce livre fait suite, dix ans plus tard, à L’histoire-caméra. Le premier livre s’attachait au rapport étroit que le cinéma entretient avec l’histoire. Ce nouvel ouvrage s’intéresse au rapport que le cinéma entretient avec la mort. Deux fils se croisent sur ce thème général. Le premier est la mort proclamée du cinéma à chacun des bouleversements techniques du 7e Art, le second est la mort intrinsèque du cinéma portée par son principe même de faire vivre les morts. Et pour la première fois de l’histoire, en 2020, les salles de cinéma ont fermé… Or la mort du cinéma a toujours relancé ses renouvellements formels. Il n’est vivant que de penser la mort : « Le cinéma est mort, vive le cinéma ! »

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Le cinema est mort vive le cinema - livre

Le cinema est mort, vive le cinema ! – livre

Dix ans après la parution de L’histoire-caméra, Antoine de Baecque, historien, essayiste et professeur à l’École normale supérieure, revient sur la relation entre événements et images en mouvement. Fil rouge de ce second tome, la mort du cinéma, non pas prophétisée, mais envisagée comme l’annonce toujours réitérée de son inévitable corollaire : la renaissance et la poursuite de son existence selon des modalités transformées. Comme l’explique de Baecque : « il s’agit (…) de tenir ensemble vision des films, lectures des textes et études des différents contextes historiques dans lesquels s’ancrent les métamorphoses d’un art ». Ainsi posées, les bases théoriques de l’ouvrage s’ouvrent sur une diversité d’exemples qu’accompagne le caractère pluriel de leur approche. Car ce n’est pas seulement le cinéma comme art de son temps qui intéresse l’auteur. Au fil des pages, l’image en mouvement se présente comme un outil d’exploration et de suture, reliant la représentation fictionnelle ou documentaire du cinéaste à l’acte d’écriture de l’historien. Rejetant la rupture « entre culture et forme », de Baecque s’intéresse autant à ce qui anime les plans qu’à ce qui les raccorde et les sépare. D’abord donc l’aura funéraire qui ne cessa d’accompagner le cinéma, de sa naissance à ses multiples (r)évolutions. L’auteur y perçoit la forme d’un continuel recommencement qui permit à la technique cinématographique de se ressaisir des moments de rupture ou de trauma qui traversèrent l’Histoire de l’humanité.

 

Les tranchées de la Première Guerre mondiale ou l’horreur des camps de la mort posent communément la question de la figuration, de ses possibilités et de ses limites ; problématique qui rencontrent les propres préoccupation du cinéma, art en mutation par excellence qui dut s’adapter au développement de ses techniques (apparition du son) et au renouvellement de ses traditions.

 

On prend ici conscience de la valeur de la jonction décrite par l’ouvrage et de l’originalité scientifique de la démarche adoptée par son auteur. Se focalisant sur l’œuvre de réalisateurs (Jean-Luc Godard principalement, mais aussi Charlie Chaplin, Harun Farocki, Yervant Glanikian, Andrei Ujica ou James Cameron), c’est la question de la relativité, propice à la réflexion et à la mise en cause, qui anime la réflexion de De Baecque. À la traditionnelle interrogation, « comment filmer l’Histoire ? », l’ouvrage substitue un questionnement plus profond : « comment cinéma et Histoire s’affectent-ils l’un et l’autre ? ».

 

Les analyses des films, que soutient la présence de nombreuses illustrations, s’accompagnent d’un intérêt non moins important pour la place occupée par la théorie et la critique. Ainsi de ce retour, précis et approfondi, sur le célèbre article de Jacques Rivette, « De l’abjection », qui permet à l’auteur de poursuivre le débat sur l’infigurable des camps à partir d’un retour scrupuleux sur les différentes prises de position engagées par celui-ci.

 

À ce moment de notre existence où la crise sanitaire nous prive de nos salles de cinéma, la réflexion d’Antoine de Baecque a le double mérite de stimuler notre compréhension du présent et de nous faire entrevoir l’aube d’une nouvelle naissance.

 

 

 

  • LE CINÉMA EST MORT, VIVE LE CINÉMA ! L’HISTOIRE-CAMÉRA II
  • Auteur : Antoine de Baecque
  • Éditions : Gallimard
  • Collection : Bibliothèque illustrée des histoires
  • Date de parution : 13 mai 2021
  • Langues : Français uniquement
  • Format : 368 pages
  • Tarif : 28 €

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