Synopsis :Pauline, 15 ans, est la seule de la fratrie à vivre encore avec ses parents. Entre sa mère, une ancienne reine de la nuit, et son père qui se travestit, son quotidien est explosif. Pauline est filmée pendant deux ans par sa demi-soeur Emilie, qui mélange des archives familiales et des images prises sur le vif… On y découvre une jeune fille pleine de vie, parfois agaçante mais au charme désopilant, très amoureuse d’un musicien. Pendant les deux années où la caméra la suit se joue une question fondamentale : quand et comment devient-on adulte ? Quel est le bon moment pour quitter le giron familial, pour «s’arracher»…
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Cela démarrait plutôt bien, avec des personnages dessinés pour présenter à la manière d’un conte de fées la famille de Pauline. Il était une fois donc, un roi, une reine, leurs enfants, un château et tout le reste, y compris un second mariage dont Pauline est le fruit. Malheureusement, quelques minutes plus tard, les situations se gâtent et ce, dès que Pauline, personnage central, apparaît à l’écran. Dès lors, Pauline s’arrache, projeté à l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) au dernier Festival de Cannes, sombre dans l’agacement et le désintérêt. Le conte se défait et laisse place à la réalité de la vie quotidienne mouvementée d’une adolescente de 15 ans filmée par sa demi-sœur Emilie Brisavoine, la cinéaste. Pauline vit chez ses parents dans un appartement de Paris ou bien est-ce de sa banlieue, rien n’est vraiment défini. Elle semble poursuivre ses études, probablement dans un lycée professionnel. On n’en sait pas davantage non plus. Quoi qu’il en soit, l’essentiel, c’est Pauline dans son environnement familial. Comme tous les adolescents, elle a les problèmes de son âge. Elle se cherche et elle souhaite une certaine indépendance. Elle n’accepte pas l’autorité parentale, surtout celle de son père. Elle se chamaille aussi fréquemment avec Anaïs, sa sœur. Mais lorsque cette dernière part vivre chez la grand-mère dans un autre « royaume », Pauline s’ennuie. Heureusement, côté cœur, tout va bien. Elle a son copain, un jeune musicien qu’elle surnomme « sa viande » avec beaucoup de poésie. C’est le grand amour, au moins pendant un temps.
La caméra d’Emilie Brisavoine ne la quitte que pour donner la parole à sa mère, qui confie son angoisse de vieillir et de ne plus plaire à un mari plus jeune. Le film comprend également quelques images des archives familiales, comme cette séquence « Pauline à la plage » qui n’a rien de rohmérienne et qui a été filmée par papy pendant les vacances. Figure aussi curieusement un extrait d’une émission de télévision dans laquelle le père de Pauline raconte à Jean-Luc Delarue, quelques années en arrière, les traumatismes de sa jeunesse. Pauline passe par tous les états possibles et ne nous donne pas le temps de souffler. Si elle est parfois drôle et voire même attachante, elle est surtout parfaitement crispante et agaçante, notamment lors de ses crises de nerfs. Pauline s’arrache n’est pas tant un documentaire qu’un docu-fiction. Car si la caméra capte parfois de très rares moments d’intimité, Pauline n’ignore pas sa présence la plupart du temps faisant très souvent son numéro devant l’objectif. Finalement, le spectateur, lassé de ces engueulades à répétition, est fortement encouragé à partir, à vraiment s’arracher avant la fin. Entre temps, on plaint les voisins, témoins involontaires de ces disputes fréquentes.
- PAULINE S’ARRACHE écrit et réalisé par Emilie Brisavoine en salles le 23 décembre 2015.
- Avec : Pauline Lloret-Besson, Meaud Besson, Frédéric Lloret, Emilie Brisavoine.
- Production : Nicolas Anthomé
- Photographie : Emilie Brisavoine
- Montage : Karen Benainous
- Son : Simon Apostolou
- Distributeur : Jour2fête
- Durée : 1h28
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