Synopsis : Transylvanie, 1893. Une photo de Mina et Jonathan prise le jour de leur mariage déclenche l’irrésistible convoitise du comte Dracula, qui voit en Mina la réincarnation de sa bienaimée morte quatre cents ans plus tôt. Avec la promesse d’un emploi en qualité de bibliothécaire pour Jonathan, le comte parvient à faire venir le couple dans son château situé dans le village de Passburg. Confronté à la personnalité mystérieuse de son hôte, Jonathan ne tarde pas à découvrir la véritable nature du comte et le danger qu’il représente, notamment pour sa femme. Alors que les morts violentes s’accumulent, seul Abraham Van Helsing, qui a déjà croisé la route de Dracula, semble à même de pouvoir l’empêcher de poursuivre son sinistre dessein…
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Oh mais quel beau nanar ! Jadis, Dario Argento aurait fait le bonheur des cinéphiles avides de fantastique et d’épouvante. Mais ça, c’était avant. Dracula 3D, vingt-quatrième long-métrage du réalisateur transalpin et premier tourné en relief, est absolument horrible. Il faut le voir pour le croire. Coécrite par quatre scénaristes, dont le cinéaste lui-même, cette énième version cinématographique du mythe du vampire transylvanien, créé par Bram Stoker, repousse les limites de la laideur. Il n’est pas nécessaire de comparer cette version à celles de Murnau et de Coppola. La « chose » de Dario Argento ne rentre pas du tout dans cette catégorie. L’histoire de l’immortel le plus célèbre de la littérature et du septième art est plus ou moins respectée, mais le reste est consternant. S’il avoue s’être inspiré du Cauchemar de Dracula de Terence Fisher (1958), avec Christopher Lee dans le rôle-titre, qu’il considère comme étant la meilleure adaptation, Dario Argento se rapproche plutôt des Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Vergne ou encore de Dracula, mort et heureux de l’être de Mel Brooks. Sauf qu’ici, tout est à prendre au premier degré, l’humour reste involontaire. Thomas Kretschmann, le seigneur des vampires Dalaskinos dans Blade 2 de Guillermo Del Toro, qui avait déjà tourné chez Argento dans Le Syndrome de Stendhal, est ici parfaitement ridicule sous la cape du vampire. Asia, qui tourne pour la septième fois avec son paternel, nous gratifie de très belles scènes topless comme elle en a l’habitude. Idem pour Miriam Giovanelli. Un seul acteur parvient à tirer son épingle du jeu dans tout ce marasme, Rutger Hauer. Ce dernier semble être le seul à croire à toute cette soupe et campe un Abraham Van Helsing convaincant, ce qui crée un décalage complet avec le ton nanardesque. Bien que signée par le chef opérateur Luciano Tovoli, à qui l’on doit les images mémorables de Suspiria et de Ténèbres, la photo de Dracula 3D est vraiment repoussante. Il en est de même pour les décors en animatique, la mise en scène digne d’un sketch de Groland, la post-synchronisation anglaise au rabais, les effets numériques hideux et fauchés, tout droit sortis d’une production télévisuelle des années 90 (mention spéciale à la mante religieuse géante), ainsi que pour la partition insipide de Claudio Simonetti, qui livre ici sa septième bande originale pour l’ancien maître de l’horreur. Ainsi, hormis Rutger Hauer et les belles actrices dénudées, rien n’est donc à sauver dans Dracula 3D. Si certains nanars sont vraiment sympas, celui-ci s’avère ennuyeux et interminable. Comment un tel cauchemar a pu se retrouver en Sélection officielle de Cannes en 2012 et surtout être salué par une standing ovation ? La question reste entière…
TEST DVD : Sortie sous la bannière d’Artedis Films, cette édition propose seulement le synopsis, la bande-annonce, une fiche technique et artistique, quelques filmographies et une interview écrite du réalisateur. En revanche, ce master, tourné en numérique, ne déçoit pas. Son point fort demeure la gestion des contrastes, bien équilibrés. La netteté est de mise, tout comme la clarté, les « partis pris esthétiques » sont respectés, le piqué ciselé, les détails agréables, les noirs denses. Les plans rapprochés impressionnent aussi. Seule la version 2D est proposée. Deux pistes stéréo anglaise et française sont au menu. Les mixages font la part belle à la musique de Claudio Simonetti, la balance frontale est habilement exploitée et les dialogues corrects. Certaines séquences manquent un peu de mordant, quelques résonances sont notables, la version originale est plus aiguë et la piste française mise avant tout sur le report des voix. Dans les deux cas, le confort acoustique est amplement suffisant.
- DRACULA 3D (Dario Argento’s Dracula) réalisé par Dario Argento, disponible en DVD depuis le 6 octobre 2015.
- Avec : Thomas Kretschmann, Marta Gastini, Unax Ugalde, Rutger Hauer, Asia Argento, Miriam Giovanelli, Maria Cristina Heller, Augusto Zucchi…
- Scénario : Dario Argento, Enrique Cerezo, Stefano Piani, Antonio Tentori d’après le roman de Bram Stoker
- Production : Enrique Cerezo, Roberto Di Girolamo, Giovanni Paolucci, Sergio Gobbi
- Photographie : Luciano Tovoli
- Montage : Daniele Campelli, Marshall Harvey
- Décors : Marina Pinzuti Ansolini, Silvia Guglielmetti
- Costumes : Monica Celeste, Massimo Antonello Geleng
- Musique : Claudio Simonetti
- Editeur : Artedis Films
- Tarif : 16,89 €
- Durée : 1h46
- Distribution salles : Panoceanic Films
- Date de sortie initiale : 22 novembre 2012 (Italie), 27 novembre 2013 (France)
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