Synopsis : A partir de faits réels, Joy décrit le fascinant et émouvant parcours, sur quarante années, d’une femme dont la farouche détermination lui permettra, en dépit d’une famille excentrique et chaotique, de fonder un empire d’un milliard de dollars. Au-delà du portrait d’une femme d’exception, cette comédie dramatique s’inscrit tout droit dans le rêve américain, mêlant portrait de famille, trahisons, déraison et sentiments.
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L’équipe de HAPPINESS THERAPY (notre critique) et d’AMERICAN BLUFF (notre critique) revient avec Joy, l’histoire d’une femme ingénieuse, inventive, courageuse et battante. David O. Russell mise encore une fois sur le trio Jennifer Lawrence, Bradley Cooper et Robert de Niro pour transformer ce biopic en rêve américain. Inspirée d’une histoire vraie, cette comédie dramatique féministe suit Joy Mangano, une mère au foyer divorcée qui, à travers sa vie ordinaire, parvient à renouer avec ses rêves d’enfance, en créant le Miracle Mop (un balai-serpillière qui s’essore automatiquement) avant de devenir la présidente de Ingenious Designs, LLC. Quatre générations de femmes se croisent dans le récit situé dans les années 1990 : Joy, sa grand-mère Mimi (Diane Ladd), sa fille et sa mère (Viriginia Madsen), qui a fui la vie réelle pour les destins tragiques des soap operas. Le lien entre Mimi et Joy donne au récit une force vitale pleine d’optimisme. Alors que les parents entraînent au fil du temps Joy vers une existence médiocre et sans issue, Mimi lui transmet cette fameuse sagesse des anciens. Figure capitale dans la vie de la jeune mère de famille, elle représente rapidement le miroir d’elle-même, porteuse d’amour et de protection. David O. Russell magnifie pour la troisième fois Jennifer Lawrence qui, du haut de ses 25 ans, se dévoile encore une fois comme une star complète. Puissante, naturelle, pertinente et émouvante, Jennifer est Joy.
Face à elle, Bradley Cooper apporte sa pierre à l’édifice dans cette trajectoire initiatique, mais son rôle n’a pas assez de temps de présence à l’écran et manque donc un peu de consistance. Quant au duo Robert De Niro et Isabelle Rossellini, il procure une bonne dose d’hilarité et de chaos. Car le film de David O. Russell est aussi chaotique que la famille qu’il met en scène. Si les parents de Joy ont divorcé, ils vivent encore sous le même toit qu’elle, tout comme son ex-mari (Edgar Ramirez), un chanteur vénézuélien. De cette confusion surgira la catharsis finale. Joy nous renvoie à ces destins de femmes hors du commun portés sur grand écran, comme Erin Brockovich (Steven Soderbergh, 2000). David O. Russell dresse à nouveau quelques brefs parallèles avec Scorsese après American Bluff : la narration en voix off, les Rolling Stones et les Bee Gees, et la construction d’un empire. L’Amérique de la classe ouvrière des banlieues, les télé-achats, la frivolité des soap operas, les familles dysfonctionnelles et les grands empires se fondent ainsi habilement dans ce petit bijou rempli d’énergie, qui s’apparente à un beau conte de Noël.
- JOY réalisé par David O. Russell en salles le 30 décembre 2015
- Avec : Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Bradley Cooper, Isabella Rossellini, Edgar Ramírez, Virginia Madsen, Diane Ladd…
- Scénario : David O. Rusell en collaboration avec Annie Mumolo
- Production : Megan Ellison, Jonathan Gordon, Ken Mok, David O. Russell, John Davis,
- Photographie : Linus Sandgren
- Montage : Jay Cassidy, Alan Baumgarten, Tom Cross, Christopher Tellefsen.
- Décors : Judy Becker
- Costumes : Michael Wilkinson
- Musique : David Richard Campbell, West Dylan Thordson
- Distribution : 20th Century Fox
- Durée : 2h03
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