It Follows de David Robert Mitchell
Récompensé dans de nombreux festivals de cinéma (Deauville, Gerardmer), IT FOLLOWS (notre critique) de David Robert Mitchell est une réelle pépite du genre, qui se distingue par sa conception de l’horreur en tant que force évanescente. Elle permet d’instaurer un climat de tension constant.
Le film s’ouvre sur une jeune fille terrifiée par une force imperceptible pour le spectateur. Assez fascinante de prime abord, cette logique évolue rapidement lorsque la représentation du Mal prend réellement chair et devient une figure humaine aux multiples visages (ce « It »), destinée à poursuivre la victime. La malédiction n’est affranchie que si la créature est tuée, ou si elle est transmise sexuellement à une nouvelle proie.
It Follows aborde ainsi un des fondements du cinéma d’horreur en explorant la thématique de la sexualité au travers d’un groupe d’adolescents. La question de l’amour et des sentiments dresse le portrait d’une jeunesse en perte de repères et d’ambitions. Minimaliste dans sa construction, le récit de Mitchell est porté par des choix de mise en scène efficaces : la caméra reste braquée sur la victime, laissant inopinément venir le Mal, et un environnement fantastique magnifiquement photogénique.
La représentation des banlieues américaines rappelle la griffe de John Carpenter mais aussi l’atmosphère onirique d’un David Lynch, permettant à It Follows de surpasser son récit. Faute d’explications, les interrogations subsistent lors du final et entretiennent volontairement le mystère. À l’image de Michael Myers se faisant tirer dessus par le docteur Loomis, l’esprit de It Follows s’écroule pour mieux s’évaporer.