Synopsis : Un cambriolage tourne mal. Dave arrive à s’enfuir mais laisse son frère Kenneth derrière lui. Quatre ans plus tard, à sa sortie de prison, Kenneth, au tempérament violent, souhaite reprendre sa vie là où il l’avait laissée et est plus que jamais déterminé à reconquérir sa petite amie Sylvie. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’entre-temps, Dave et Sylvie sont tombés amoureux et mènent désormais une vie rangée ensemble. Avouer la vérité à Kenneth pourrait tourner au règlement de compte…
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Le premier long métrage du Belge Flamand Robin Pront démarre comme un drame familial et s’oriente progressivement vers un film social à la manière de deux de ses compatriotes, Luc et Jean-Pierre Dardenne. Mais c’est avec le cinéma de deux autres frères, Joel et Ethan Coen, époque Fargo, ou encore celui de James Gray, qu’il est plutôt tentant de faire un rapprochement. Deux références à laquelle il faut ajouter également Nicolas Winding Refn, que le réalisateur revendique bien volontiers. Cependant, malgré ses airs de film noir indépendant américain, les liens des Ardennes avec d’autres fictions en langue flamande sorties dernièrement sont plus évidents, notamment par ce côté sombre qu’ils ont en commun. On pense ainsi à Bullhead et à BELGICA (notre critique), lequel met aussi en scène deux frères qui empruntent des chemins différents mais ne peuvent éviter la descente aux enfers. On retrouve au casting Jeroen Perceval et Jan Bijvoet (vus dans l’inquiétant Borgman) ou encore Veerle Baetens (ALABAMA MONROE – notre critique) ; Robin Pront a su donc s’entourer de comédiens expérimentés, pour les premiers comme pour les seconds rôles. Ils sont tous crédibles, avec une mention particulière au duo Jeroen Perceval/Kevin Janssens – les deux frères -, dont la présence crève l’écran. Bien qu’il nous réserve à la fin quelques surprises et rebondissements, le scénario est assez classique et manque néanmoins d’originalité. Après tout, il n’est que la énième version de l’histoire de Caïn et Abel transposée dans une Belgique contemporaine, avec des décors urbains sinistres et les Ardennes en toile de fond. Mais le massif forestier de Wallonie n’a plus grand chose de touristique et les paysages proposés n’ont plus rien à voir avec des cartes postales. Tout est froid et grisaille. Ils ne font qu’évoquer avec nostalgie les souvenirs, heureux mais lointains, de l’enfance et des vacances en famille. La mise en scène reste dynamique et rythmée par une musique techno parfois trop envahissante. Quant à la photo, elle nous offre toute une palette de couleurs et de nuances de gris, de noir, de bleu nuit et de vert bien glauque, à l’image de l’atmosphère. Si ce premier essai souffre de quelques défauts, Robin Pront n’en demeure pas moins un réalisateur vraiment prometteur et l’on suivra avec intérêt son prochain film.
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- LES ARDENNES (D’Ardennen) de Robin Pront en salles le 13 avril 2016.
- Avec :Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Veerle Baetens, Jan Bijvoet, Viviane De Muynck, Sam Louwyck, Eric Godon, Rachid Appa…
Scénario : Jeroen Perceval, Robin Pront
Producteur : Bart Van Langendonck
Photographie : Robrecht Heyvaert
Montage: Alain Dessauvage
Musique: Hendrik Willemyns
Décors : Geert Paredis
Costumes : Catherine Van Bree
Distribution : Diaphana
Durée : 1h33
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