Synopsis : Au Libéria, pays d’Afrique ravagé par la guerre, le docteur Miguel Leon, médecin humanitaire, et le docteur Wren Petersen, directrice d’une ONG, tombent passionnément amoureux l’un de l’autre. S’ils sont tous les deux engagés corps et âme dans leur mission, ils n’en sont pas moins profondément divisés sur les politiques à adopter pour tenter de régler le conflit qui fait rage. Ils devront surmonter leurs clivages et le chaos qui menace d’emporter le pays tout entier – sous peine de voir leur amour voler en éclats…

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The Last Face - affiche

The Last Face – affiche

Devant ou derrière la caméra, Sean Penn a toujours été un homme très investi et engagé avec un militantisme chevillé au corps, pour les causes politiques et les catastrophes naturelles. Le choix de ses films est souvent fait avec sensibilité et engagement. The Last Face l’est sans doute davantage – si ce n’est plus frontalement – que ses précédents longs métrages. Mais ce cinquième film qu’il réalise aujourd’hui s’avère à l’évidence une mascarade narrative et visuelle, voire un total incident de parcours. Il signe ici un drame politique, ravagé par la guerre en Afrique, où se mêle une histoire d’amour entre un médecin humanitaire (Javier Bardem), déterminé à sauver chaque vie, et la directrice d’une ONG (Charlize Theron), qui trouve sens à son existence sur le terrain mais remet en question les vies encore à sauver dans cette guerre qui endoctrine les enfants face à l’Occident impassible. Le réalisateur de The Indian Runner, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 1991, de The Pledge, sélectionné en compétition en 2001, et surtout de Into the Wild, est revenu donc sur le sol cannois avec une œuvre au casting prestigieux, mais considérée comme la pire de la compétition. Pourtant, on retient quelques éléments poignants, notamment cette violence viscérale bien dépeinte (la pile de cadavres d’enfants, cette milice rebelle gérée par une femme qui pousse un jeune garçon à se suicider) et les scènes brutales d’opérations chirurgicales. Mais aussi la photographie intensifiée de Barry Ackroyd ou encore ces moments sur la rencontre entre ces deux êtres, à l’instar de leur querelle passionnelle. Mais si tous ces instants détachés peuvent peut-être fonctionner, l’ensemble se révèle un gloubi-boulga de compassion parfaitement inutile, qui court-circuite littéralement le propos, dans sa volonté de dénoncer l’atrocité des conflits, tout en voulant la comparer à la rage d’un amour impossible.

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The Last Face

The Last Face

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The Last Face aurait gagné en crédibilité et en réalité dramatique si Sean Penn n’avait pas troqué son côté engagé pour un délire artistique et onirique mené tout au long de l’intrigue. Le drame politique côtoie ainsi le mélo à outrance, plombé par les déchirures larmoyantes de ce couple, et se perd dans trop d’effets stylistiques superflus. Le cinéaste multiplie les flous artistiques, les ralentis, les décadrages et les allers-retours dans le temps. Le tout narré en voix off par les réflexions languissantes du personnage de Charlize Theron. Si la technique de mise en scène renvoie à la patte de Terrence Malick, avec lequel il a collaboré pour The Tree of Life, d’autres passages, vers la fin, nous évoquent étrangement Personnel et Confidentiel de Jon Avnet dans son dénouement. Un gâchis, donc, qui touche aussi le casting, à l’instar des deux comédiens français, Adèle Exarchopoulos et Jean Reno. Le problème ne réside pas dans leurs prestations, assez brèves, mais bien au niveau des dialogues risibles – la réplique la plus improbable étant celle de Jean Reno, « It’s not grabbing, it’s loving » – et de la psychologie de leurs personnages – celle consacrée à Adèle est grotesque, à travers cette liaison cachée et le virus du sida. Quant à Jared Harris, il reste ici totalement sous-exploité. Ainsi, avec The Last Face, Sean Penn s’embourbe dans un discours trop passionné face à la réalité historique qui perd vraiment tout intérêt.

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  • THE LAST FACE réalisé par Sean Penn en salles le 11 janvier 2017
  • Avec : Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos, Jean Réno, Jared Harris, Sibongile Mlambo, Bronwen Reed…
  • Scénario : Erin Dignam
  • Production : Bill Pohlad, Bill Gerber, Matt Palmieri
  • Photographie : Barry Ackroyd
  • Montage : Jay Cassidy
  • Décors : Andrew Laws
  • Costumes : Diana Cilliers
  • Musique : Joseph Vitarelli
  • Distribution : Mars Films
  • Durée : 2h11

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