Synopsis : Maria et Jonathan se rencontrent après avoir été témoins d’un accident de la route. Malgré le coup de foudre immédiat, Jonathan va devoir composer avec un étrange compagnon qui envahit Maria depuis trop longtemps: “ELLE”
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Découvert grâce à son beau court-métrage NOCT (notre critique), récompensé du Méliès d’Argent, Vincent Toujas propose un nouveau film à l’aura fantastique qui dévoile son penchant affirmé pour la représentation du monstre à l’écran. Elle, présenté dans de nombreux festivals comme le BIFFF, Fantastic Planet, Mauvais Genre Tours ou encore le Boston Sci-Fiest, s’ouvre sur une scène d’accident renvoyant quelque peu à l’introduction d’À l’Intérieur de Julien Maury et Alexandre Bustillo. Magnifiquement réalisée, grâce à un effet de ralenti renforçant le côté dramatique de l’action, la séquence permet de confronter rapidement les deux protagonistes principaux. Jonathan (Théo Frilet) va donc à l’encontre de Maria (Annabelle Hettmann) dans le but de la réconforter et de lui apporter du soutien. À la suite de ce prélude, Elle se déroule à huis-clos dans l’appartement étrangement féerique de Maria. Le décor central est en outre sublimé par la photographie de Thomas Pantalacci et la musique de Ernst W. Meinrath. On se retrouve donc instantanément plongé dans une relation sentimentale qui va toutefois être perturbée par d’étranges bruits émanant de la chambre voisine de Maria. Naturellement intrigué par son nouvel environnement, Jonathan finit par s’aventurer dans la fameuse chambre rose, qu’il ne doit absolument pas ouvrir, pour découvrir l’origine de cette créature qui instaure un climat inquiétant. Si Noct reposait sur l’apparition surprenante d’une figure monstrueuse, Elle emprunte davantage les terres du conte fantastique intimiste et plein de délicatesse. Le motif fantastique se soumet ici à une thématique éminemment humaine, à savoir l’acceptation de l’autre. Vincent Toujas et Giles Daoust posent un regard plus doucereux et fragile, dévoilant en creux certaines influences comme Edward aux mains d’argent ou encore E.T. L’extraterrestre. Cependant, l’univers onirique et inspirant de l’appartement aurait vraiment gagné en intensité si le récit n’avait pas laisser place à une séquence de discussions trop explicatives. Quoi qu’il en soit, la mise en scène reste efficace, tout comme la direction d’acteur. Elle se dévoile au final comme un exercice de style qui a la principale qualité de confirmer le savoir-faire d’un jeune cinéaste. Il est temps que Vincent Toujas et son scénariste Giles Daoust mettent leur talent au service d’une longue intrigue véritablement complexe, énergique et surprenante. Et cela tombe bien car le duo, via leur société Title Media, planche sur Painkillers, leur premier long-métrage, un drame fantastique.
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- ELLE réalisé par Vincent Toujas disponible prochainement sur internet.
- Avec : Annabelle Hettmann, Théo Frilet, Camille Durand-Tovar
- Scénario : Giles Daoust
- Production : Giles Daoust, Vincent Toujas
- Photographie : Thomas Pantalacci
- Effets Spéciaux : Adrien Pennequin, Jacques-Olivier Morlon
- Design : Kevin Macio
- Musique : Ernst W. Meinrath
- Distribution : Premium Films
- Durée : 19 minutes
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