Synopsis : Le film raconte le voyage de 15.000 kilomètres du phénomène climatique le plus dévastateur sur notre planète : l’ouragan. Force à la fois destructrice et indispensable à l’équilibre de la vie sur Terre. Son existence est brève mais dramatique : né en Afrique, il grandit au-dessus de l’Atlantique et meurt un mois plus tard en Amérique. Les survivants se confient. Leurs vies sont dévastées, jeunes et anciens livrent leurs peurs, et pourtant acceptent leurs pertes. Avec un regard qui passe du divin au terrestre, l’ouragan brise les équilibres, mais il ramène la lumière.
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Cyril Barbançon, Andy Byatt et Jacqueline Farmer ont éprouvé le désir commun de concevoir ici leur première œuvre en 3D sur un phénomène invisible : le vent. Celui-ci commence par une simple brise, puis se transforme, avant de devenir un véritable monstre dévastateur : l’ouragan. Le récit se concentre sur Lucy, gigantesque tourbillon qui a ravagé les Caraïbes et la Louisiane il y a quelques années. Le phénomène est personnifié avec la voix off de Romane Bohringer ; le commentaire qu’elle lit tire son inspiration d’un texte de Victor Hugo, La Mer et le Vent, issu des Proses Philosophiques. Le film est issu d’un travail titanesque. Il a fallu cinq années pour tourner les images spectaculaires du « monstre météorologique » et pour achever le processus de post-production. Les séquences, tournées dans le monde entier, ont nécessité une énorme logistique. Il en résulte une œuvre saisissante de vérité, à l’esthétique éblouissante. On se situe à mi-chemin entre un documentaire, avec un côté pédagogique fourmillant d’informations passionnantes, et une vraie fiction cinématographique soutenue par un scénario captivant. On suit ainsi au plus près la trajectoire de Lucy en trois étapes : sa naissance, son apogée, lorsqu’elle souffle à son maximum, et enfin sa disparition. C’est alors l’heure d’établir un bilan, de constater les dégâts, mais aussi d’ouvrir de larges perspectives. Les questions sont posées avec justesse. Grâce à cette chronologie millimétrée, Ouragan nous tient en haleine et convainc grâce à sa grande richesse d’informations et aux réactions des survivants à Lucy. Les témoignages des habitants touchés par la catastrophe sont pertinents et précieux. En parallèle, les textes inspirés d’Hugo apportent une touche poétique et ravissent l’oreille. La musique de Yann Tiersen ponctue à merveille l’action et souligne la force les images. Quant à la 3D, elle est optimale et ne s’apparente nullement à un simple gadget. La vision en relief permet en effet de nous plonger en plein cœur de la tempête, nous emportant presque avec elle. L’apothéose de Lucy, au moment où elle frappe Cuba, constitue le temps fort du documentaire. Le bruit assourdissant des rafales et les maisons qui s’envolent comme des morceaux de papier marquent profondément les esprits. Malgré quelques longueurs et certaines scènes un peu répétitives, Ouragan se révèle spectaculaire et surtout du cinéma de haute qualité qui se combine harmonieusement à l’aspect didactique de son format initial.
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Notons que l’ouvrage du film, Ouragan, l’Odyssée, sera disponible dès le 18 mai chez Actes Sud Junior. Destiné essentiellement à un jeune public, il évoque donc dans un langage poétique la vie de Lucy, avec des visuels du documentaire et une série d’encadrés scientifiques illustrés par le peintre naturaliste Alexis Nouailhat.
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Christophe Binet
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- OURAGAN réalisé par Cyril Barbançon, Andrew Byatt et Jacqueline Farmer en salles le 8 juin 2016.
- Avec la voix de : Romane Bohringer
- Scénario : Frédérique Zepter, Philippe Blasband, Olivier Lorelle
- Production : Jacqueline Farmer
- Photographie : Cyril Barbançon
- Montage : Luc Plantier, Philippe Ravoet
- Son : Yves Bemelmans, Fabrice Osinski
- Musique : Yann Tiersen
- Distribution : Océan Films
- Durée : 1h23
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