Résumé Action! : Les réalisateurs sont les maîtres d’oeuvre d’un film. De Pedro Almodóvar à Zhang Yimou, en passant par Olivier Assayas, Susanne Bier ou encore Guillermo del Toro, dix-sept réalisateurs emblématiques se dévoilent et évoquent leurs méthodes de travail, leurs secrets de tournage, leur savoir-faire et leur vision, avec passion et générosité. Story-boards, carnets de notes et photos tirés de films qui ont jalonné leur carrière illustrent leur propos. L’ouvrage dresse en outre le portrait de cinq grands cinéastes qui ont marqué les générations : Ingmar Bergman, John Ford, Jean-Luc Godard, Alfred Hitchcock et Akira Kurosawa.

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Résumé Lumière! : Les directeurs de la photo créent le style visuel d’un film. De Barry Ackroyd à Vilmos Zsigmond, en passant par Michael Ballhaus, Ellen Kuras ou encore Peter Suschitzky, seize directeurs de la photo emblématiques se dévoilent et évoquent leurs méthodes de travail, leur savoir-faire et leur vision, avec passion et générosité. Plans d’éclairage, carnets de notes et photos tirés de films qui ont jalonné leur carrière illustrent leur propos. L’ouvrage dresse en outre le portrait de cinq grands chefs opérateurs qui ont marqué les générations : Jack Cardiff, Raoul Coutard, James Wong Howe, Sven Nykvist et Freddie Young.

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Action et Lumiere - Dunod

Action ! et Lumière ! – Dunod

On ne peut que se réjouir de voir aujourd’hui réédités les deux volumes Action ! et Lumière !, respectivement consacrés aux réalisateurs et aux directeurs de la photographie. Mike Goodridge, critique de cinéma et essayiste, et Tim Grierson, critique de cinéma et de musique, éludent habilement le classique « question-réponse » pour laisser la place libre à la seule parole des artistes. Dans les deux cas, ce choix méthodologique se révèle cohérent. D’abord biographiques voire récapitulatifs (éclairer les origines d’une passion, difficultés à pénétrer dans la profession), les monologues entrent progressivement dans la confidence. La réalisatrice danoise Susanne Bier évoque la présence de l’angoisse comme moteur de création devenu nécessaire, tandis que Nuri Bilge Ceylan rappelle l’importance de la minutie et du sens du détail sans oublier celui de l’improvisation. Si Pedro Almodovar se révèle autocratique, comparant son métier à celui d’un peintre ne cessant de revenir sur certains micro-détails, le directeur de la photographie italien Vittorio Storaro (Le dernier tango à Paris, Apocalypse Now, Le dernier Empereur) préfère quant à lui l’analogie littéraire, employant à son propos l’appellation d’ « écrivain de la lumière ». La plupart des interviewés soulignent l’importance de la collaboration comme première base du travail de groupe. On retrouve ainsi dans les propos de Guillermo Del Toro, de Clint Eastwood ou du chef-opérateur australien Chritopher Doyle (2046, Paranoid Park, La jeune fille de l’eau) une prédilection pour le contact rapproché avec l’acteur ; Terry Gilliam et Peter Weir rappelant de leur côté l’importance de l’étape du casting dans la chaîne de création du film. Dix-sept réalisateurs et seize directeurs de la photographie ont répondu à l’appel mais la liste n’est pas exhaustive tant les récits rapportés par ces derniers sont pleins de références aux cinéastes qu’ils ont pu côtoyer. Les rapports sont souvent harmonieux aboutissant à des accords parfaits portant la marque d’une solide amitié. Ainsi, de Peter Suschitzky et David Cronenberg, de Owen Roizman et Sydney Pollack, de Vittorio Storare et Bernardo Bertollucci. Très utilement, Javier Aguirresarobe revient sur quelques idées préconçues entourant la figure de Woody Allen. Loin de l’image souvent véhiculée d’un réalisateur plus soucieux des dialogues que des questions de mise en scène, le directeur de la photographie espagnol rappelle certaines caractéristiques de son style visuel qui n’a, selon nous, jamais été vraiment apprécié à sa juste valeur par la critique française (à l’exception notable de nos confrères de Positif). Parfois, les relations professionnelles sont conflictuelles aboutissant à des rapports singuliers et à des résultats non moins surprenants. Michael Ballhaus évoque ainsi le tempérament difficile du réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder, avant d’affirmer que c’est l’esprit de compétition de ce dernier qui lui permit de composer le célèbre panoramique à 360° de Martha.

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Certaines thématiques réapparaissent dans les propos de plusieurs intervenants – rapports avec les producteurs, utilité ou non du story-board, réticence ou goût pour la caméra portée à l’épaule, réaction vis-à-vis de l’apparition des nouvelles techniques du numérique – permettant de souligner l’art et la manière de chacun. Pour différentes que soient leurs approches, tous les interrogés partagent une certaine modestie qui les poussent à privilégier le discours du film sur leur propre personnalité. Cette mise en retrait est servie par une réflexion limpide, parfaitement retranscrite par les traductions de Jean-Louis Clauzier, Laurence Coutrot et Olivier Cotte, qui ne souffre jamais de l’usage de la langue de bois ou de la prédominance de l’ego.

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Au quatre coins des pages, des encarts se focalisent sur certains films en particulier, permettant aux auteurs de revenir sur les conditions de tournage ou d’en expliciter les enjeux thématiques et formels. Owen Roizman explique ainsi ses difficultés à accorder ses éclairages avec le maquillage composé par Dick Smith sur le tournage de L’Exorciste, tandis que Peter Suschitzky se remémore les contraintes que lui avaient imposées le costume de Dark Vador, ne cessant de refléter ses lumières, l’obligeant à disséminer des panneaux et différents objets un peu partout sur le plateau de tournage. Paul Greengrass explicite quant à lui les origines de son héros Jason Bourne, alors que dans le second volume, Barry Ackroyd revient sur les questions de forme posées par ses films.

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Il faut encore féliciter les éditions Dunod qui n’ont pas lésiné sur les moyens en matière d’illustrations. Photogrammes en noir et blanc et couleurs viennent renforcer les réflexions des artistes, tandis que des documents d’archive (story-boards) et des photographies de plateau documentent avec précision leurs propos. Ponctuant la lecture, Mike Goodridge et Tim Grierson proposent au lecteur de découvrir certaines figures emblématiques de la réalisation et de la photographie. Sur ce point, le cinéphile risque d’être plus intéressé par le second volume, connaissant sans doute déjà les carrières de John Ford ou de Ingmar Bergman sans pour autant forcément connaître les noms de Sven Nykvist ou de Freddie Young. Au vu des nombreuses qualités proposées par ces deux ouvrages, on se prend à rêver de la publication d’autres volumes consacrés aux décorateurs, aux ingénieurs du son, aux maquilleurs,… C’est dire si ces deux (premières) anthologies se révèlent indispensables.

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