Synopsis : Patricia Dombrowski, alias Patti Cake$, a 23 ans. Elle rêve de devenir la star du hip-hop, rencontrer O-Z, son dieu du rap et surtout fuir sa petite ville du New Jersey et son job de serveuse dans un bar miteux. Elle doit cependant s’occuper de Nana, sa grand-mère qu’elle adore, et de Barb, sa mère, une chanteuse ratée et totalement instable. Un soir, au cours d’un « battle » sur un parking, elle révèle tout son talent de slammeuse. Elle s’embarque alors dans une aventure musicale avec Jheri, son meilleur ami et Basterd, un musicien mutique et asocial.
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Nouveau film Sundance à la Quinzaine des Réalisateurs, Patti Cake$ de Geremy Jasper a failli être le versant féminin du 8 Miles de Curtis Hanson avec Eminem. Presque, car au-delà de l’excellente première demi-heure, le film retombe rapidement dans les travers d’une écriture dramatique et emphatique que se doit de résoudre tous les conflits dans un grand élan de réconciliation bienveillant. Si le scénario de la success-story est parfaitement maîtrisé, jalonnant le parcours de cette jeune rappeuse de moments d’humiliation, d’amour et de doute, les effluves sentimentaux qu’engendre ce genre de scénario sont si convenues et prévisibles qu’ils nuisent à la qualité d’ensemble du film. Et pourtant, les qualités sont là. Il y a déjà la formation de ce groupe improbable constitué d’une jeune blanche à la forte corpulence, d’un pakistanais fluet et drôle à la Aziz Ansari et d’un noir anarchiste, fan de métal. En somme, des personnages attachants et atypiques. Certaines séquences rendent particulièrement compte des étranges sacrifices qu’il faut être prêt à faire pour parvenir au succès, comme celui de jouer dans un strip-club avec des danseuses qui se trémoussent autour ou encore lorsque l’héroïne doit fumer pour gagner le respect des autres. Mais ce sont surtout ses rêveries qui restent en tête, ses fantasmes « verts fumants » où elle se voit devenir l’égal d’un dieu, personnifié par un rappeur local qui se trouvera n’être qu’un ersatz de plus, un simple mouton dans la bergerie. Si les passages obligés sont présents, tous répertoriés dans le « manuel Sundance » (battle dans la rue, le dernier gros concert, les petits boulots sous-payés, la mère alcoolique, la grand-mère malade…), Patti Cake$ reste néanmoins plaisant dû en grande partie à ces comédiens, à leurs lyrics et à leurs flow, qu’ils déversent avec une candeur et une générosité rafraîchissantes.
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- PATTI CAKE$
- Sortie salles : 30 août 2017
- Réalisation : Geremy Jasper
- Avec : Bridget Everett, Cathy Moriarty, Danielle Macdonald, Mamoudou Athie, MAcCaul Lombardi, Patrick Brana, Dylan Blue…
- Production : Chris Colombus, Michael Gottwald, Dan Janvey, Noah Stahl, Daniela Taplin Lundberg, Rodrigo Teixeira…
- Photographie : Federico Cesca
- Montage : Brad Turner
- Décors : Sally Levi
- Costumes : Miyako Bellizzi
- Musique : Geremy Jasper, Jason Binnick
- Distribution : Diaphana
- Durée : 1h48
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