Synopsis : Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby ne compte que sur lui-même pour être le meilleur dans sa partie. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, il cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu…
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Edgar Wright est un styliste au sens où l’on reconnaît dans ses films sa marque personnelle si rafraichissante par rapport à la norme du cinéma d’action hollywoodien dont il s’amuse à reprendre les figures et les codes. Ce n’est pas un esthète – et il serait facile de voir en quoi son Baby Driver n’est pas la version rock et teenage du Drive de NWR – même si la musique, ou plutôt sa trentaine de tubes pop-rock, semble présider l’agencement de séquences clipesques. Mais les deux films ont en commun le speech – film de braquage avec un as du volant qui tombe amoureux – et une forte tendance à la fétichisation qui renforcent forcément leur parenté. Ce sont également des cinéastes très référencés (Michael Mann, Martin Scorsese, Arthur Penn, Walter Hill), qui boostent leurs films via un écart plastique, thématique ou narratif vis-à-vis de leur modèle. Un peu à la manière de ce que Matthew Vaughn a pu faire sur Kingsman (2014), sorte de James Bond teenage et cartoonesque. Chez Wright, tout y est affaire de récup’, plus ou moins pop’ ou geek, plus ou moins cool ou rétro. Mais on peut par exemple enregistrer une phrase d’un gangster et en faire une mixtape rigolote, ou encore prendre des surnoms débiles et les rendre badass. C’est tout l’art de Wright, qui n’est pas sans rappeler un certain Tarantino, surtout à ces débuts. Le scénario est souvent leur meilleur atout. Excellent dialoguiste, Wright sait y faire en matière de comédie, burlesque ou référencée, sa palette est très large, bien qu’elle fonctionne ici à un degré moindre que lors de ses précédentes réalisations (Shaun of the dead, Hot Fuzz, Scott Pilgrim). C’est aussi un excellent pasticheur, capable de surpasser la scène à laquelle il souhaite rendre hommage. Les scènes de courses-poursuites sont ainsi magistralement montées et cadrées, rythmées par des choix musicaux ô combien nostalgiques, mais pertinents, qui donnent un souffle unique à chacune d’entre elles. Il s’évite alors la redondance de son expérimentation musicale, même si l’envie d’aller plus loin dans la comédie musicale se fait par instants très grande.
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Et si le scénario a beau rester dans les clous jusqu’au bout – chaque personnage ne dépassant pas sa condition initiale –, le choix d’insuffler un rythme soutenu, où seule la romance nous laisse quelque instants de repos, permet de ne pas s’attarder trop longuement sur les stéréotypes visités, et ce, malgré une dernière séquence d’action qui s’étire en longueur avec d’interminables retournements, et surtout sa violence, qui n’est plus suivie hors-champ – comme c’était le cas pour les scènes de braquage -, mais retombe dans un vacarme sonore et visuel que Wright avait jusqu’alors su éviter. Avec une partie du casting en totale roue libre dans un registre presque auto-parodique (Kevin Spacey, Jamie Foxx, Jon Hamm), la souplesse et l’énergie du jeune Ansel Elgort, étonnamment bon, apportent l’insouciance, l’irrévérence et même une certaine délicatesse à l’ensemble. C’est vrai que Wright aime les héros qui n’en sont pas, à première vue, et s’entoure généralement d’acteurs qui n’entrent pas dans les standards (Simon Pegg, Michael Cera) et créent un premier écart comique. C’est évidemment très vivifiant dans le paysage restreint du cinéma d’action où les mêmes visages reviennent inlassablement (Tom Cruise, Vin Diesel, Johnson, Jason Statham…). Baby Driver reste ainsi un divertissement de haute volée, doté d’un montage soigné et de cascades spectaculaires qui raviront les fans de courses-poursuites et les amateurs de comédie d’action.
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- BABY DRIVER écrit et réalisé par Edgar Wright en salles le 19 juillet 2017.
- Avec : Ansel Elgort, Kevin Spacey, Jamie Foxx, Jon Hamm, Lily James, Eiza Gonzalez…
- Production : Tim Bevan, Eric Fellner, Nira Park
- Photographie : Bill Pope
- Montage : Jonathan Amos, Paul Machliss
- Décors : Marcus Rowland
- Costumes : Courtney Hoffman
- Musique : Steven Price
- Distribution : Sony Pictures
- Durée : 1h53
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