Tobe Hooper, le réalisateur culte de Massacre à la Tronçonneuse et de Poltergeist, nous a quittés ce samedi 26 août 2017. Retour sur cinq de ses meilleurs films.
.
.
.
L’été 2017 est décidément bien meurtrier pour les légendes du cinéma d’épouvante. À peine plus d’un mois apres le décès de George A. Romero, c’est au tour de Tobe Hooper, autre grande figure du cinéma d’horreur, de tirer sa révérence ce samedi 26 août en Californie à l’âge de 74 ans. Né à Austin, Texas, le 25 janvier 1943, Tobe Hooper laisse en héritage une filmographie certes en dent de scie, mais orné d’un chef-d’œuvre qui a jeté les bases du slasher dans les années 1970.
.
Un début fracassant
.
Après une formation de caméraman dédié au documentaire et un premier long métrage à petit budget, Eggshells en 1970, Tobe Hooper change la face du cinéma d’horreur avec Massacre à la Tronçonneuse. Ce film charnière ouvre et démocratise à jamais le genre à sa sortie aux États-Unis le 1er octobre 1974. Suite à une interdiction en salles et aux moins de 18 ans, le public en France le découvre seulement à partir de 1979 grâce à l’avènement de la vidéo dans les foyers et à la mythique cassette VHS éditée par René Château dans sa collection « Les Films que vous ne verrez jamais à la Télévision ». C’est en 1982 qu’on peut enfin voir dans les salles obscures hexagonales le classique de Tobe Hooper. Un exploit qu’il ne parviendra pourtant pas à reproduire, même dans ses deux œuvres suivantes Le crocodile de la mort (1977) et Massacres dans le train fantôme (1981). Entre les deux, Tobe Hooper se voit proposer de réaliser pour la chaîne CBS Les vampires de Salem, minisérie en deux parties, adaptée d’un bestseller de Stephen King. Le succès revient outre-Atlantique avec Poltergeist, coécrit et produit avec Steven Spielberg. Ce film sorti en 1982 doit sa réussite aux deux hommes, mais le réalisateur légendaire de Duel et des Dents de la Mer appose son style dans l’histoire de cette famille américaine aux prises avec des évènements paranormaux. On est alors en pleine vague post-L’Exorciste, l’incontournable classique de William Friedkin, et Poltergeist s’avère un carton au box office mondial. Un cadeau finalement empoisonné pour son réalisateur, qui met trois ans avant de pouvoir signer un nouveau film.
.
Une suite de carrière difficile
.
En s’associant avec la Cannon Films pour un contrat de trois ans, Tobe Hooper met en quelque sorte un coup de frein à une carrière débutée sous les meilleurs auspices. Si Lifeforce, L’invasion vient de Mars ou encore Massacre à la tronçonneuse 2 avec Dennis Hopper, possèdent de belles idées et sont imprégnés du style de son auteur, on reste loin de l’inspiration géniale des débuts de Tobe Hooper. La faute à un manque de budget et des problèmes de montage qui handicapent l’ambition première de ses productions. Les années 90 sont un tournant encore plus difficile pour le réalisateur qui poursuit sa filmographie avec des œuvres aux qualités inégales, comme Nuit de la terreur et The Mangler, avec Robert Englund, les dispensables Crocodile ou encore le remake Toolbox Murders. C’est à la télévision que le réalisateur s’en tire le mieux avec quelques épisodes de la série Les Contes de la Crypte et le segment Œil pour œil de Body Bags, fait en collaboration avec John Carpenter.
Retour à un succès d’estime
.
En 2005, Tobe Hooper revient sur le devant de la scène avec le très bon Mortuary où il semble retrouver son style sec et percutant dans une histoire centrée sur une famille endeuillée autour d’une morgue et d’un cimetière. Mais le film souffre d’un scénario trop bancal pour en faire un classique. Dans la foulée, le réalisateur propose avec La Danse des Morts et Les forces obscures, deux des meilleurs épisodes de l’anthologie Masters of Horror. Son ultime long métrage, Djinn, réalisé en 2013, sort dans l’indifférence générale et seulement trois ans après sa réalisation. Aujourd’hui encore, Tobe Hooper reste à jamais l’un des grands Maîtres de l’épouvante. Un des rares artistes ayant fait entrer l’horreur avec Massacre à la Tronçonneuse dans l’Histoire du cinéma, aux côtés de Zombie de George Romero ou encore de Evil Dead de Sam Raimi. De nombreux réalisateurs, comme John Carpenter, William Friedkin, Eli Roth ou James Wan, et des écrivains tels Stephen King et Clive Barker, ont rendu hommage à Tobe Hooper sur Twitter. S’il y a un paradis où se retrouve les grands auteurs disparus du cinéma fantastique, Tobe Hooper y a une place de choix.