Massacre à la tronçonneuse (The Texas Chain Saw Massacre, 1974)
Tobe Hooper livre ici une réalisation sèche et ultra-réaliste, avec un budget dérisoire de 300 000 dollars. Le récit se concentre sur un groupe de cinq jeunes américains à bord d’un minibus perdu au Texas, qui vont devenir les proies d’une famille dégénérée, composée d’anciens ouvriers agricoles mis au banc de la société après fermeture des abattoirs. Le film s’inspire vaguement d’un fait réel avec les meurtres terrifiants du tueur en série Ed Gein, source de la création du personnage de Leatherface, joué par le géant Gunnar Hansen. Via le film original, les suites (dont une lui est entièrement consacrée) et les remakes, Leatherface est une figure marquante du cinéma d’horreur, au même titre que Jason ou Freddy. Pour Tobe Hooper, le film est le miroir cinématographique de l’époque (avec l’affaire du Watergate), qui montre les désillusions d’une jeunesse face à des médias et des politiques qui cachent la vérité. L’insoutenable scène finale du repas s’est déroulée dans une ambiance de tournage hystérique et offre le plus beau rôle de sa carrière à la comédienne Marilyn Burns, inoubliable en victime effarouchée plus vraie que nature. Après une sortie chaotique et une interdiction aux moins de 18 ans dans les salles françaises, Massacre à la tronçonneuse a la réputation d’être l’un des plus grands films gores, alors qu’il ne contient aucune scène frontale et sanguinolente. Le film a reçu le prix de la Critique au Festival Fantastique d’Avoriaz de 1976.
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