Coco réalisé par Lee Unkrich : critique

Publié par CineChronicle le 29 novembre 2017

Synopsis : Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel…

♥♥♥♥

 

Coco Pixar - affiche

Coco Pixar – affiche

L’une des forces du studio Pixar est de ne pas gommer la complexité de ses thèmes, d’assumer les sujets difficiles et de les mener jusqu’au bout. C’était déjà le cas pour Toy Story 3, réalisé déjà par Lee Unkrich, ainsi que pour Vice-Versa de Pete Docter. Après le monde curieux des jouets et le monde des émotions, le studio trouve une nouvelle bonne idée : le monde des morts, coloré et festif à l’occasion d’ « El dia de los Muertos ». Miguel, le personnage principal âgé de 12 ans, se retrouve dans ce monde suite à une mésaventure. Fuyant la pression familiale qui veut faire de lui un cordonnier tout en poursuivant son ambition personnelle, à savoir devenir un grand chanteur-guitariste à l’image de son idole Ernesto de la Cruz, il en vient à voler l’instrument de son modèle. Pour avoir dérobé l’objet d’un mort, il se retrouve immédiatement puni et il est projeté dans un univers inconnu. Il y vit une aventure initiatique. S’il y recherche un accomplissement et une affirmation individuelle, il y trouve également une compréhension, littérale, de ses origines, de son passé familial. Il apprend donc à s’inclure dans sa famille sans pour autant renoncer à sa personnalité. Le thème de la famille est un classique du film d’animation, et évidemment c’est l’enfant qui parvient à raisonner les adultes par son aplomb, mais surtout par son talent.Son parcours sinueux est parsemé de chansons. On retrouve une influence Disney sur ce point précis, cependant la musique faisant partie de l’intrigue, les chansons ne sont pas gratuites. Malgré l’inévitable Ne m’oublie pas surproduit, donc assez plat, le reste accorde quelque moments uniques comme une oraison funèbre touchante ou une interprétation guitare/voix de Ne m’oublie pas bien plus juste sous cette forme. Ici plus qu’ailleurs, les chansons sont des pensées, elles traduisent un état intérieur, et cela en toute simplicité.

 

Coco - Pixar

Coco – Pixar

 

Le personnage d’Hector apporte beaucoup à ce récit, son histoire creuse le thème du souvenir et permet de mettre en perspective, et donc d’approfondir, l’arc narratif de Miguel. Ce squelette dégingandé et haut en couleur est à l’image même du Pays des Morts. Difficile de ne pas penser aux moments de fêtes des Noces Funèbres de Tim Burton, le gothique en moins. Quant à Dante, le chien qui accompagne Miguel chez les Morts, il n’est pas sans rappeler son homonyme, qui lui aussi a fait un tour chez les morts, un clin d’œil simple et bienvenu. Coco est un film de bonne facture, presque inattaquable tant il est honnête et généreux, mais auquel il manque une petite étincelle pour devenir un classique. Il reste difficile de ne pas prendre de plaisir devant cette histoire, qui a le mérite de se situer dans un univers rarement mis en scène – même si l’on pense à La Légende de Manolo (The Book of Life) de Jorge Gutiérrez. L’ultime beauté du film est de ne pas avoir pris le nom de son protagoniste comme titre, mais celui de l’arrière grand-mère, signe touchant qui confirme que Pixar ne méprise ni ses personnages ni son public.

 

Alexandre Pierzak

 

 

 

  • COCO
  • Sortie salles : 29 novembre 2017
  • Réalisation : Lee Unkrich
  • Avec les voix de : Anthony Gonzalez,  Benjamin Bratt, Gael García Bernal, Edward James Omos, Alanna Ubach, Jaime Camil, Luis Valdez, Selene Luna,…
  • Scénario : Matthew Aldrich, Adrian Molina, Lee Unkrich, Jason Katz
  • Production : Darla K. Anderson
  • Photographie : Matt Aspbury, Danielle Feinberg
  • Montage : Steve Bloom
  • Décors : Harley Jessup
  • Musique : Michael Giacchino
  • Distribution : The Walt Disney Company
  • Durée : 1h45

 

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