Un Américain à Paris (An American in Paris) de Vincente Minnelli (1951)
Le jeune artiste-peintre Jerry Mulligan (Gene Kelly) vit sous les toits de Montmartre avec un ami pianiste (Adam Cook), dans l’attente de jours meilleurs. Milo Roberts (Nina Foch), une riche héritière, s’éprend de Jerry alors que ce dernier n’a d’yeux que pour Lise Bouvier (Leslie Caron), elle-même promise à un autre homme, Henri Baurel (George Guétary). Chassés-croisés et quiproquos s’ensuivent sur fond de charme parisien.
Leslie Caron, remarquée à l’âge de dix-huit ans par Gene Kelly lors d’un ballet au théâtre des Champs-Elysées devient sa partenaire dans cette production d’Arthur Freed. La musique composée par George Gershwin intègre différentes oeuvres, notamment la réorchestration du poème symphonique Un Américain à Paris datant de 1928, ainsi que plusieurs chansons écrites sur les paroles de son frère, Ira.
Un Américain à Paris est notamment célèbre pour son apothéose finale : Jerry rêve de retrouver Lise et parcourt avec elle les rues de Paris dans un ballet magistral en Technicolor de dix-huit minutes. Cette dernière séquence, ayant coûté quatre cent cinquante mille dollars, rend hommage à une ribambelle de peintres : Dufy, Rousseau, Utrillo, Toulouse-Lautrec, Renoir ou encore Van Gogh. Certes tourné en studio, le film évoque, par ses décors et toiles peintes, de nombreux lieux de la capitale : les quais de Seine, les fontaines de la Concorde, la façade de l’Opéra Garnier et enfin Montmartre.
Un Américain à Paris, qui reçoit six Oscars dont celui du meilleur film de l’année 1951, est pensé comme un ballet filmé. Gene Kelly déclare à ce propos : « Si la caméra doit apporter quelque chose à la danse, la mise au point doit être faite sur l’arrière-plan pour donner au spectateur une vision globale des danseurs et du décor. La caméra doit bouger avec le danseur afin que l’objectif devienne l’oeil du spectateur. Nous avons essayé de faire un ballet, pas juste de la danse, mais un ensemble riche d’émotions à partir des différents arts qui, une fois réunis, constituent le ballet, que ce soit à l’écran ou sur scène ». Kelly obtient un Oscar d’honneur pour récompenser l’ensemble de sa contribution au musical.