Synopsis : Après avoir été percutée et tuée par une semi-remorque, Eleanor se réveille dans ce qui semble être la vie après la mort. Lorsque Michael, l’Architecte des lieux, lui apprend qu’elle est au « Bon endroit » compte tenu ses bonnes actions, elle réalise qu’elle a été confondue avec quelqu’un d’autre. L’arrivée d’Eleanor pourrait bien mettre en péril l’équilibre de ce monde où personne ne jure ou ne boit de l’alcool à outrance. La jeune femme va devoir travailler sur elle-même afin de devenir une meilleure personne si elle souhaite conserver sa place dans l’au-delà. Bien entendu, elle sera épaulée par de nouvelles connaissances à l’instar de Chidi, son « âme soeur » qui voit toujours le bon côté des gens, ses voisins un peu trop parfaits Tahani et Jianyu, et enfin Janet, véritable source de savoir ambulante…
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Au bout de quatre saisons, The Good Place s’est achevée le 31 janvier 2020 sur un final de près d’une heure qui nous a bouleversés par le départ définitif de nos quatre morts préférés. Avant l’élévation d’Eleanor Shellstrop (Kristen Bell) au Bon Endroit, Michael Schur a été cocréateur de la sitcom sur le département des parcs et loisirs dirigé par Leslie Knope (Amy Poehler), puis de celle qui dépeint le quotidien loufoque d’un commissariat new-yorkais. Pour sa première série en tant qu’unique créateur, Schur pousse le curseur de l’imagination encore plus loin avec cette sitcom déjantée sur l’Au-delà où le Paradis se nomme The Good Place et l’Enfer, The Bad Place. À l’instar de Parks and Recreation et Brooklyn Nine-Nine, dont on retrouve également les visuels très colorés et un peu kitsch, on part d’un concept farfelu avec des personnages extravagants et un optimisme imparable pour faire passer un message sur la possibilité de s’améliorer soi-même, ainsi que son monde, grâce à l’entraide et au travail d’équipe. Encore plus marqué que dans ses deux prédécesseurs, ce propos est vraiment au centre de la comédie sur l’après-vie. Malgré son décor initial, un semblant de paradis, et une conclusion qui laisse entendre une nécessité de partir en paix avec soi-même, le thème principal n’est pas vraiment celui de la mort. Il y est plutôt question de la notion subjective de bien et du mal, et de la perception que nous avons de nos propres actions.
The Good Place est ainsi portée par Kristen Bell, ex-détective en herbe de Veronica Mars, puis voix-off de Gossip Girl. Elle y donne la réplique à Ted Danson (Michael). L’acteur, ex-tenancier de bar dans Cheers, qui fait d’ailleurs un clin d’œil à ce rôle lors d’une apparition sur Terre dans la saison 2, est connu pour avoir aussi tourné avec George A. Romero et Steven Spielberg. Le retour de ces deux têtes d’affiche qui ont marqué le petit écran fut un gros atout promo lors du lancement, contribuant à attiser la curiosité du public américain. De fait, le double épisode pilote a réuni plus de huit millions de spectateurs pour sa première diffusion sur NBC.
Michael, qui partage son prénom avec le créateur de la série, est l’architecte du quartier où est envoyée Eleanor après son décès sur un parking de supermarché. Là-bas, elle rencontre ses trois acolytes, présents jusqu’à l’épisode final. Il y a une alchimie extraordinaire entre les quatre ex-terriens, en dépit de leurs personnalités et modes de vie totalement opposés. Dès le pilote, Eleanor, une « Arizona Girl » fêtarde et égocentrique, se rend compte qu’elle est là par erreur après avoir été confondue avec une homonyme. Dans la foulée, elle fait la rencontre de Chidi (William Jackson Harper), universitaire de renom spécialisé en philosophie et éthique qui est supposé être l’âme sœur de l’anti-héroïne.
Entrent vite en scène ses nouveaux voisins, Tahani (Jameela Jamil), mondaine à l’accent british, et Jianyu/Jason (Manny Jacinto), un soi-disant moine bouddhiste qui a fait vœux de silence. Michael et son assistante Janet (D’Arcy Carden), une sorte de femme-Alexa ultraperformante d’outre-tombe qui a une infinité de sœurs jumelles dans les autres quartiers, à mesure qu’ils s’humanisent, sortent de leur fonction de surveillants et s’intègrent au groupe formé par le quatuor d’humains. Ainsi, on retrouve l’un des atouts indispensables à une bonne sitcom : une excellente écriture de personnages qui amène à l’écran une bande d’héros attachants et hauts en couleur.
Suite au twist inattendu, mais qui fait totalement sens au regard des épisodes précédents, à la fin de la première saison, la seconde salve d’épisodes propose une storyline mouvementée et pleine de rebondissements. Cette abondance de péripéties permet d’explorer différentes facettes des protagonistes par la diversité des circonstances dans lesquelles ils sont présentés, et de changer constamment de perspective sur les personnages et événements. C’est à partir de là que le visage plus humain de Michael se révèle. Au cours de la troisième saison, la série continue d’innover dans sa manière d’insérer des concepts philosophiques et éthiques, toujours de manière ludique, les rendant très accessible.