Série/ Sons of Anarchy (l’intégrale) : critique

Publié par Guillaume Ménard le 5 janvier 2015

Synopsis : A Charming, ville fictive californienne, les Sons Of Anarchy, club de bikers criminels présidé par Clay Morrow, affrontent des gangs rivaux. Jax Teller est le fils de l’ancien président de l’organisation, tué dans un accident de la route. Jax découvre le journal de son père où il expose sa vision de Samcro (Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original) ou « Sam Crow ». Elle est en contradiction totale avec le mode de gouvernance de Clay. Jax s’engage alors dans un questionnement existentiel sur les dérives de son club, ce qui va le mener à une rivalité exacerbée avec son supérieur.

 

♥♥♥♥♥

 

Sons of Anarchy - poster

Sons of Anarchy – poster

« Qui meurt paye ses dettes ». C’est autour de cette citation de William Shakespeare que Kurt Sutter crée en 2008 Sons Of Anarchy sur FX, pendant 7 saisons, et qui s’est achevée en Octobre dernier. Le producteur de The Shield s’intéresse à l’évolution d’un groupe de bikers criminels sur 92 épisodes, menant un récit déséquilibré et souvent daté dans sa réalisation. En effet, elle reste ancrée dans un découpage tout droit sorti des années 90 et peine à innover malgré ses qualités de départ. Ce milieu très à part a été rarement observé sur le petit écran, tout était donc à concevoir sur ce sujet. Si le rythme inégal prédomine, on peut tout de même attribuer un certain mérite aux saisons 4 et 6, qui délivrent des moments justes et forts, émotionnellement puissants. Sons Of Anarchy parle de famille, d’amitié, de loyauté et surtout d’honneur. Le club est donc un microcosme sectaire contradictoire où les faux-semblants et les apparences règnent en maître. Tout est construit en porte-à-faux, au détriment des plus faibles. Au total, les aventures de Jax Teller ont réuni des audiences importantes pendant 7 saisons, avec plus de 4 millions de téléspectateurs en moyenne par saison. Elle a atteint son record d’audience (6,4M) lors du final, faisant de Sons la série la plus rentable pour FX, au-dessus de Justified et FARGO (notre critique), tout en rivalisant avec les chiffres d’AMERICAN HORROR STORY (nos critiques saisons 12 et 3).

 

Charlie Hunnam dans Sons of Anarchy

Charlie Hunnam dans Sons of Anarchy

 

L’épisode pilote marque le retour de l’ex-amie de Jax (Charlie Hunnam), le docteur Tara Knowles (Maggie Siff), alors que celui-ci devient père. La première saison nous dévoile le fonctionnement des Sons Of Anarchy qui renvoie à celui des Hell’s Angels, l’influence des bikers sur le trafic de drogue et d’armes ainsi que sur le marché de la pornographie. Leur code d’honneur au sein de l’organisation est mis en avant et une hiérarchie y occupe une place déterminante : un président, un vice-président, les membres, ainsi que les « prospects », futures recrues en cours d’initiation. Les vestes en cuir du club sont de véritables armures, objets de fierté de chaque membre, sur lesquelles figure la Faucheuse, emblème des Sons. Le groupe, pour chaque décision concernant le club, se réunit autour d’une table et vote, un coup de maillet du président Clay fait office de validation.

 

Le générique, qui ouvre les épisodes, paraît avoir traversé le temps. Une suite d’inserts, mains, bras et dos, sur lesquels apparaissent les noms des acteurs sous forme de tatouages, alterne avec des images de bikers écumant le bitume, au rythme de This Life de Curtis Stigers et The Forest Rangers qui signent la majorité de la bande originale. Cette introduction un peu anachronique restera pratiquement inchangée pendant sept années. La musique nous offre des reprises de standards rocks comme Gimme Shelter des Rolling Stones et certaines pépites sonores tels Opie Wake Song de Greg Holden, et le magnifique Come Join The Murder de White Buffalo.

 

Charlie Hunnam et Ron Perlman dans Sons of Anarchy sur FX

Charlie Hunnam et Ron Perlman dans Sons of Anarchy sur FX

 

Au fil de cette première saison, les Sons affrontent les gangs rivaux – des mexicains aux irlandais en passant par des suprématistes blancs – et aident les habitants de la ville en proie à des injustices, comme celle du viol d’une jeune fille. C’est avec cette vision manichéenne que Kurt Sutter offre un récit décousu où le fil rouge de la première saison peine à tenir la distance, dans la mesure où chaque épisode est pratiquement dissociable du précédent. Les criminels, malgré leur inclination à la violence, ont tous un très bon cœur, leur générosité se révèle à intervalle régulier, au moyen de phrases répétitives qui font la marque de la série. Ainsi, on ne compte plus les « I love you, brother », les multiples accolades fraternelles ou encore les blagues potaches de Tig (Kim Coates) et Bobby (Mark Boone Junior). L’arrivée de l’agent June Stahl (Ally Walker) va perturber les affaires des Sons. Ce personnage, présent dès la première saison, ne parvient pas à convaincre. Ally Walker livre une prestation à la limite du risible, roulant des yeux pour mieux souligner l’aspect psychotique de son personnage.

 

La menace que représente Walker pour le club révèle un autre problème de taille dans Sons of Anarchy : le manque de réalisme concernant les institutions judiciaires. Ici, le shérif du comté, Wayne Unser (Dayton Callie) a couvert le club pendant des années, permettant aux membres d’agir à leur guise, quelle que soit la portée des crimes. Le shérif adjoint David Hale (Taylor Sheridan), pourtant en désaccord avec son chef, a fini par laisser les Sons libres de leurs méthodes. Ceci crée un sentiment d’impunité pour les membres, mais aussi pour le téléspectateur qui craint de moins en moins de voir les protagonistes finir en prison, les incarcérations dans le commissariat se limitant à de simples vacances pénitentiaires.

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