Light of My Life de Casey Affleck : critique

Publié par Joanna Wadel le 12 août 2020

Dans un futur proche où la population féminine a été éradiquée, un père tâche de protéger Rag, sa fille unique, miraculeusement épargnée. Dans ce monde brutal dominé par les instincts primaires, la survie passe par une stricte discipline, faite de fuite permanente et de subterfuges. Mais il le sait, son plus grand défi est ailleurs : alors que tout s’effondre, comment maintenir l’illusion d’un quotidien insouciant et préserver la complicité fusionnelle avec sa fille ?

♥♥♥♥

 

Light of My Life - affiche

Light of My Life – affiche

Un père raconte une histoire à sa fille. Les dix premières minutes de Light of My Life, un plan fixe sur les deux personnages allongés dans une pénombre partielle suffisent à introduire le propos du film de Casey Affleck, l’éducation et sa transmission alors que tout s’effondre. Neuf ans après son premier long-métrage, I’m Still Here, un faux documentaire déjanté porté par Joaquin Phoenix, le frère de Ben Affleck emboîte le pas à son aîné en repassant derrière la caméra pour un projet des plus inattendus. Avec l’errance d’un jeune père (Casey Affleck) et de Rag (Anna Pniowsky), son adorable brin de fille mature et éveillée, l’acteur aborde la dystopie post-apocalyptique sous un angle peu commun, en combinant virus et disparition de la population féminine. Deux thèmes croisés qui raisonnent avec les événements de ces dernières années, marquées par la pandémie et la résurgence de débats féministes. Contraint d’élever sa fille seul, qu’il fait passer pour un garçon, le père se voit confronté aux problématiques sur l’éducation d’une femme dans un monde qui lui est hostile et traque ses semblables pour en faire des éprouvettes destinées à la conception. L’enjeu traditionnel de ce type de canevas (ici moins sombre que celui de La Route) s’en trouve donc modifié, centré la survie de l’enfant, et la garantie de son autonomie plutôt que sur l’utopie d’une vie à deux paisible dans un refuge, bien que l’idée soit évoquée. Cet ancrage dans l’immédiat se ressent dans la réalisation, et les choix de plans fixes plutôt qu’en caméra portée, détails évoqués en marge de la sortie par le directeur de la photographie Adam Arkapaw (Macbeth, Le Roi). En résulte un temps long, monotone, fait de répétitions, d’escales, puis de stratégies de secours inlassablement ressassées. Le duo arpente de grands espaces dépeuplés, et se trouve menacé par la moindre interaction avec des riverains. Une existence fragile, vécue au jour le jour, qui les empêche de se projeter.

 

Light of My Life

Light of My Life

 

Si le périple ne s’écarte pas des sentiers battus, s’autorisant quelques rebondissements éculés du genre, et s’attardant parfois dans une démonstration morale propre à la veine des films bienveillants à message, Light of My Life ne sombre pas pour autant dans le sentimentalisme et la naïveté. Casey Affleck livre ici un drame touchant, à la fois éclairé et pragmatique, conscient des thèmes sociaux qu’il porte – natalité, maternité, ou encore écologie, sujets omniprésents outre-Atlantique – et aborde en douceur, sans en faire complètement le tour, ce qu’on peut regretter.

 

Un récit délicat, épuré, de l’amour filial qui unit un père à sa fille, – un schéma rare qui fait sens – prunelle de ses yeux dont il souhaite faire un individu indépendant et responsable, en pleine possession de son libre-arbitre. Une expérience émouvante pour rafraîchir ces chaudes journées de canicule du mois d’août dans les salles obscures .

 

 

 

  • LIGHT OF MY LIFE
  • Sortie salles : 12 août 2020
  • Réalisation : Casey Affleck
  • Avec : Casey Affleck, Anna Pniowsky, Elisabeth Moss, Tom Bower, Timothy Webber…
  • Scénario : Casey Affleck
  • Production : Teddy Schwarzman, Casey Affleck, John Powers Middleton
  • Photographie : Adam Arkapaw
  • Montage : Dody Dorn et Christopher Tellefsen
  • Décors : Sarah K. White
  • Costumes : Malgosia Turzanska
  • Musique : Daniel Hart
  • Distribution : Condor
  • Durée : 1h59

 

Commentaires

A la Une

Beetlejuice Beetlejuice : Michael Keaton de retour dans la peau du bio-exorciste dans une première bande d’annonce

Il aura fallu attendre plus de 35 ans, mais voici enfin Beetlejuice Beetlejuice. La suite du classique de Tim Burton, avec Michael Keaton dans le rôle-titre, se révèle dans une première bande d’annonce.

Alien – Romulus : Le retour de la saga Alien dévoile sa première bande-annonce courte mais prenante

Alien – Romulus marque un retour aux sources avec ce septième opus, dont l’histoire se déroule entre les deux premiers volets de la franchise de science-fiction horrifique.

Furiosa : L’histoire se dévoile un peu plus dans une nouvelle bande d’annonce

La sortie de Furiosa : Une Saga Mad Max approche à grands pas et une nouvelle bande d’annonce nous laisse entrevoir un peu plus l’histoire.

Carrousel Studios : Omar Sy, Louis Leterrier et Thomas Benski lancent une société de production

Cette nouvelle société de production, cofondée par le trio, développera et produira des films et séries pour le marché mondial et s’entourera de talents émergents et confirmés. 

Scream 7 : Neve Campbell fera son grand retour dans le prochain opus de la saga horrifique

Neve Campbell absente du sixième opus retrouvera également le scénariste Kevin Williamson qui réalisera ce septième volet de la franchise.

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 DUNE DEUXIEME PARTIE 560 780 3 2 945 105
2 UNE VIE 176 881 4 1 209 828
3 IL RESTE ENCORE DEMAIN 145 340 1 145 340
4 HEUREUX GAGNANTS 136 628 1 136 628
5 BOLERO 89 612 2 267 336
6 MAISON DE RETRAITE 2 86 021 5 1 397 402
7 BOB MARLEY : ONE LOVE 77 941 5 1 787 658
8 COCORICO 68 696 6 1 810 401
9 14 JOURS POUR ALLER MIEUX 58 195 2 184 873
10 SCANDALEUSEMENT VOTRE 51 921 1 51 921

Source: CBO Box office

Nos Podcasts