Synopsis : Justin Case, un touriste américain fraîchement débarqué à l’aéroport d’Orly, va se retrouver persécuté sans relâche par un agent de vidéosurveillance. Ce dernier va agir à distance, sans jamais entrer en contact direct avec l’américain, en se servant uniquement des moyens de surveillance vidéo, informatiques et électroniques qui sont devenus le commun de l’environnement urbain moderne. Isolé dans cette ville qu’il ne connaît pas, Justin Case va voir son état mental s’aggraver jusqu’à la psychose paranoïaque, à mesure que les attaques de l’agent de surveillance se feront plus pressantes et agressives. Il va devoir user de toutes ses ressources physiques et psychiques pour échapper à une mort programmée.
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En 2010, le réalisateur et scénariste Laurent Touil-Tartour signait une curiosité restée unique, une websérie consacrée à la hantise de la vidéosurveillance. Si le sujet s’est depuis glissé au cœur de nombreux scénarios, servant généralement des dystopies au regard plus fourni comme celles de la série Black Mirror, Urban Wolf et son minimalisme valent le détour. Bien accueillie, et proposée récemment sur l’Apple Store en format de quinze épisodes d’environ quatre minutes chacun, la petite fiction ressortie en 2020 suit un personnage, Justin Case (Vincent Sze), traqué à son arrivée sur le sol français par les caméras de la ville de Paris. L’homme se rend compte qu’il est observé depuis son détour par les toilettes de l’aéroport. Commence alors un duel urbain entre son mystérieux traqueur qui peut prendre le contrôle d’un arsenal de dispositifs, dont les caméras, mais aussi divers écrans, sites web, portes électriques, issues, jusqu’aux véhicules. Chaque chapitre est centré sur un défi différent auquel Case se voit confronté et doit s’échapper, l’action grimpant d’un cran à chaque nouveau compte-à-rebours enclenché. Une narration qui facilite l’entrée dans cette intrigue qui, de prime abord, paraît invraisemblable et poussive, entraînant le spectateur français dans les recoins les plus connus de la capitale. Mais l’impression de déjà-vu s’estompe rapidement pour laisser le charme de la réalisation formelle opérer. Le jeu de l’acteur principal, quasiment muet et réduit au stricte nécessaire, crée une certaine empathie avec l’audience, qui l’observe depuis l’étroitesse d’un écran de portable ou d’ordinateur.
Sans verser dans le spectaculaire à gros budget, la websérie Urban Wolf parvient à se faire intense et suffisamment addictive pour que l’envie de découvrir le dénouement des plus ironiques se fasse ressentir. En somme, si elle n’esquive pas les clichés, la série les exploite habilement et joue de sa sobriété pour faire valoir sa pointe d’audace et de créativité. Un petit plaisir qui s’agrémente d’une application sur IOS, où les possesseurs d’appareils Apple peuvent retrouver l’intégralité des épisodes et compléter l’expérience en ligne avec des photos et making-off du programme, ainsi que des interviews du cinéaste.
- URBAN WOLF
- Réalisation : Laurent Touil-Tartour
- Plateforme / Chaîne : 13 mai 2010 – 7 avril 2020 (Reprise)
- Avec : Vincent Sze…
- Durée: 15 épisodes de 4 min chacun
- Producteurs: Napoléon Première
- Distributeur: Apple Inc
- VOD : Apple Store
- Prix: 4,49 €