Série / Euphoria (saison 1) : critique

Publié par Erica Farges le 22 septembre 2020

Synopsis : À 17 ans, Rue Bennett, fraîchement sortie de désintox, cherche à donner un sens à son existence. Elle se lie très vite à Jules Vaughn, une fille trans récemment arrivée en ville après le divorce de ses parents. Dans leur sillage gravitent Nate Jacobs, un sportif dont les problèmes de colère masquent des complexes sexuels ; Maddy Perez, la petite amie de Nate; Chris McKay, star de l’équipe de football qui peine à suivre les cours ; Cassie Howard, dont le passif sexuel continue de la poursuivre ; Lexi Howard, jeune sœur de Cassie et amie d’enfance de Rue ; et Kat Hernandez, en pleine exploration de sa sexualité.

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Euphoria - affiche

Euphoria – affiche

L’année dernière, Euphoria avait beaucoup fait parler d’elle au moment de la diffusion de la première saison. Suite à son succès, accompagné de nombreuses polémiques, la seconde salves d’épisodes, retardée à cause de la pandémie de Covid-19, est depuis très attendue. Aujourd’hui, la série de HBO créée par Sam Levinson (Assassination Nation, Another Happy Day) et produite par Drake revient momentanément sous les feux des projecteurs avec les Emmys 2020. Une cérémonie virtuelle marquée par l’attribution de la statuette de Meilleure actrice dans une série dramatique à Zendaya. L’actrice, également chanteuse et mannequin, qui a fêté ses vingt-quatre ans au début du mois est la plus jeune comédienne de l’Histoire des Emmys à décrocher cette récompense et la deuxième d’origine afro-américaine après Viola Davis en 2015 pour Murder. Son interprétation convaincante et touchante de Rue Bennett, une lycéenne qui retourne à sa vie quotidienne après avoir passé les vacances d’été en cure de désintoxication, est une réelle surprise. Ici, on découvre l’ex-égérie de chez Disney dans un rôle bien plus mature, complexe et sombre que tous ceux qu’elle avait joué auparavant. Cette performance et sa consécration marquent sans doute un tournant pour la carrière de Zendaya devant les caméras. Pourtant, malgré quelques nominations et récompenses dans les sous-catégories techniques (musique, maquillage, costumes…), Euphoria n’a pas été sélectionné dans son intégralité pour cette édition des Emmy Awards. L’ATAS (Academy  of Television Arts and Sciences) a préféré privilégier des œuvres comportant déjà plusieurs saisons pour la liste des concurrentes à la Meilleure série dramatique.

 

 

En dépit d’une classification TV-MA (programme inapproprié pour les moins de dix-sept ans) aux États-Unis, elle est considérée comme la première série adolescente de HBO en raison de l’âge des personnages principaux et du lycée comme décor central. Adaptation de son éponyme israélienne, elle est du même niveau que les autres productions cultes de la chaîne. La BO electro hip-hop majoritairement élaborée par Labirinth, omniprésente pour raconter les histoires des personnages, marque une forte identité musicale automatiquement associée à l’univers de la série. Outre ses multiples clins d’œil aux séries et films teen des années 1990 et 2000, elle reprend de nombreux codes du genre pour les détourner ou les mixer à des éléments improbables. Le résultat final est un OVNI visuel et narratif avec un fil conducteur qui tient la route du début à la fin.

 

Filmé de manière quasi-cinématographique, la photographie sophistiquée révèle une esthétique particulière qui mêle un réalisme cru à la Larry Clark et un graphisme évoquant une cyber rave. Une claque visuelle qui s’accompagne d’un scénario bien ficelé et immersif. À l’instar du procédé utilisé par son aînée britannique Skins, chaque épisode est consacré à un personnage. Ceci permet de couvrir facilement un vaste panel de sujets tout en maintenant une certaine unité scénaristique et de donner une dimension plus intime à ce qui se déroule à l’écran. Sam Levinson exploite encore davantage ce dispositif. Chaque épisode débute par des flashbacks allant de l’enfance, voire de la naissance pour la partie consacrée à Rue, jusqu’aux années lycée.

 

 

À travers eux, on comprend mieux comment se sont construites ces personnalités, quelles ont été leurs influences et les évènements qui les ont marquées. Le tout narré par la voix-off de la protagoniste. Une narration hors-champ qui laisse planer une part de mystère sur le sort de cette dernière, contribuant même à l’élaboration de théories autour de la série par les fans. Si Euphoria se distingue en ce moment grâce à la victoire de Zendaya pour son interprétation surprenante et exceptionnelle de Rue Bennett, elle est dans son ensemble un chef-d’œuvre de mise en scène qui s’est érigée en tant qu’une des références de la pop culture dès sa première saison.

 

 

 

  • EUPHORIA
  • Diffusion : Depuis juin 2019
  • Chaîne / Plateforme : HBO et OCS
  • Création : Sam Levinson
  • Réalisation : Sam Levinson, Jennifer Morrison, Pippa Bianco, Augustine Frizzell
  • Scénario : Sam Levinson
  • Avec : Zendaya, Hunter Schafer, Jacob Elordi, Maude Apatow, Sydney Sweeney, Alexa Demie, Barbie Ferreira, Algee Smith, Storm Reid, Nika King, Eric Dane, Angus Cloud, Alanna Ubach, Austin Abrams, Keean Johnson
  • Saison 1 de 8 épisodes de 51-62 minutes

 

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Source: CBO Box office

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