Résumé : Avant d’être une immense actrice et une femme engagée, Jane Fonda a d’abord été la » fille de « . La fille d’Henry Fonda. Mais si elle avait un nom, elle s’est fait un prénom dans les années 1960. Elle a assumé le « génie » familial. Elle aurait pu se contenter de n’être qu’une héritière du star-system. Elle a été tellement plus que cela. Dans ce monde à part qu’est Hollywood, Jane a elle-même été une étoile à part.
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À l’instar de ses récents Steve McQueen. King of Cool (Hugo Image, 2018) et Audrey Hepburn (Casa Éditions, 2020), le journaliste indépendant Guillaume Evin a choisi de raconter l’histoire de Jane Fonda en texte et en images. Ce bel album se propose donc de revenir sur les grands moments de la carrière et de la vie de l’actrice. Car le succès de Fonda ne se limite pas à la popularité de son patronyme. La fille du célèbre Henry Fonda fut en effet une comédienne travailleuse, douée et persévérante, mais aussi pourvue d’une conscience sociale. Activiste politique durant la guerre du Vietnam, elle milite par la suite pour défendre l’environnement. Son tempérament de vedette engagée n’empêche la présence du glamour. Dans les années 1980, Jane Fonda devient l’une des premières égérie du monde du fitness, mettant en scène sa plastique sculpturale dans différentes vidéos d’aérobic. Evin décrit l’actrice comme une star à part dans la constellation d’Hollywood, n’hésitant pas à capitaliser sur sa renommée pour défendre ses idéaux. Authentique femme d’affaires, Fonda n’oublie pas pour autant son goût pour l’authentique qui l’a suivie tout au long de carrière artistique. C’est justement celui-ci que l’auteur perçoit comme le principal moteur de ses relations amoureuses. Rejetant la futilité des flirts sans lendemain, l’actrice cherche à soutenir le tempérament de ses compagnons (le réalisateur français Roger Vadim, le politicien et activiste Tom Hayden, le magnat des médias Ted Turner) sans pour autant s’oublier et se perdre.
Luttant pour ses convictions, l’actrice n’a pas été épargnée par les peines de cœur. C’est en définitive un portrait composite mais sans contradiction ni concession (à l’image même de Fonda) que dépeint Evin. Si l’auteur a pris soin de suivre une chronologie précise proposant un panorama biographique relativement complet, on regrette que certaines facettes artistiques de l’actrice n’ait pas été souvent prises en compte. Car si sa persona de vedette vaut évidemment le détour, ses capacités techniques sont tout aussi importantes et étonnantes. Son engagement révolutionnaire rejoint sur ce point l’originalité d’un style de jeu que Evin relègue un peu trop souvent dans le hors-champ.
Reste qu’on ne peut bouder son plaisir face à un portfolio aussi fourni. Photographies de tournage, images d’archives et promotionnelles auxquelles s’ajoutent les affiches qui accompagnent la filmographie commentée par l’auteur. Les illustrations s’étalent en pleine page et permettent d’apprécier dans le détail la beauté mutine de Fonda. Ses traits physionomiques s’accordent à la somptuosité de ses tenues et de ses coiffures (étudiées par Evin) pour ravir le regard du lecteur. Une noble ambition que concrétise avec panache et élégance cet ouvrage.