Jean-Jacques Beineix, la Lune ne brille plus

Publié par Jacques Demange le 15 janvier 2022
Jean-Jacques Beineix

Jean-Jacques Beineix

Jean-Jacques Beineix nous a quittés des suites d’une leucémie ce 13 janvier 2022 à l’âge de 75 ans. L’originalité de son œuvre marqua les esprits autant qu’elle nourrit les débats cinéphiliques de toute une génération.

 

 

 

Diva

Diva de Jean-Jacques Beineix

Maniériste pour les uns, maniéré pour les autres, Jean-Jacques Beineix a longtemps divisé la critique et les cinéphiles avant de tomber dans un relatif oubli. La parution de ses mémoires en 2006 (Les Chantiers de la gloire : mémoires chez Fayard) rappelait pourtant la reconnaissance dont avait profité son nom au début des années 1980.

 

Les quatre César raflés par Diva (1980), son premier long métrage, mit en lumière un nouveau style de mise en scène fortement influencée par l’esthétique du clip vidéo. Les élégants mouvements d’appareil associés à l’utilisation de lumières et d’une palette chromatique délibérément artificielles s’émancipaient de l’héritage de la Nouvelle Vague pour faire revenir le cinéma français à la grande époque des tournages en studio.

 

Aux côtés de Luc Besson et Arthur Joffé, Beineix a longtemps alimenté les discours théoriques sur la contamination télévisuelle du langage cinématographique. La Lune dans le caniveau (1983), 37°2 le matin (1986) et Roselyne et les Lions (1989) virent le réalisateur persister dans cette voie malgré les sifflets d’une grande partie de la critique et le désintérêt croissant du grand public pour son œuvre.

 

37°2 le matin

37°2 le matin

De quoi faire de Beineix un poète maudit ? Pas vraiment, même s’il faut s’accorder pour reconnaître la cohérence dont bénéficia sa filmographie jusqu’à Mortel Transfert (2001), son dernier long métrage de fiction.

 

Au-delà de l’attention accordée à la forme, Beineix se distinguait par son goût pour les marginaux, les coupés du monde et les exclus qui souvent prenaient la route pour chercher à retrouver la beauté de leurs univers intérieurs.

 

De Jules (Frédéric Andrei), le postier de Diva, à Thierry (Gérard Sandoz), l’employé du zoo de Roselyne et les Lions, en passant par Gérard (Gérard Depardieu), le docker de La Lune dans le caniveau, Beineix montrait comment l’amour fou pouvait sublimer la normalité la plus prosaïque.

 

Ce goût pour les mondes parallèles, le réalisateur le retrouvera à travers son cinéma documentaire. Otaku : fils de l’empire du virtuel (1993) ou Assigné à résidence (1997) consacré à Jean-Dominique Bauby, l’auteur du Scaphandre et le Papillon, soulignait l’accointance de Beineix pour le beau et le bizarre, l’altérité et la subjectivité créatrice.

 

Son œuvre aussi stable qu’inégale n’empêche de reconnaître son indéniable intérêt au regard de l’Histoire du cinéma français. 

 

 

 

 

 

Commentaires

A la Une

The Boys : Premier trailer plein de tension pour la quatrième saison de la série phare de Prime Video

La série des anti super-héros, adaptée des comics éponymes, revient pour une quatrième saison, se dévoilant à travers une bande-annonce… Lire la suite >>

Furiosa : Le prequel de Mad Max Fury Road se dévoile dans une première bande-annonce flamboyante

Près de neuf ans plus tard, la saga Mad Max fait son grand retour, avec ce nouvel opus, toujours dirigé… Lire la suite >>

Drowning : Paul Greengrass va adapter un roman catastrophe sur un crash d’avion

Le réalisateur de Jason Bourne et de Capitaine Phillips dirigera pour Warner l’adaptation du bestseller Drowning : The Rescue of… Lire la suite >>

Le calendrier festif de l’épouvante en dix films

Halloween, Krampus, Carrie, Les Dents de la Mer, Serial Mother… Ces films ont un point commun. Tous célèbrent des moments… Lire la suite >>

Jason Bourne : Un nouveau film en préparation pour la saga d’espionnage culte 

Si la présence de Matt Damon est incertaine, le réalisateur Edward Berger, connu pour À l’Ouest rien de nouveau, serait… Lire la suite >>

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 WISH - ASHA ET LA BONNE ETOILE 628 897 1 628 897
2 NAPOLEON 381 238 2 1 145 657
3 LA TRESSE 306 073 1 306 073
4 HUNGER GAMES : LA BALLADE DU SERPENT ET DE L'OISEAU... 252 869 3 1 236 335
5 LE TEMPS D'AIMER 118 783 1 118 783
6 PERFECT DAYS 103 232 1 103 232
7 LE GARCON ET LE HERON 79 338 5 1 448 366
8 THANKSGIVING : LA SEMAINE DE L'HORREUR 75 871 1 75 871
9 L'ABBE PIERRE - UNE VIE DE COMBATS 71 823 4 738 318
10 THE MARVELS 63 995 4 724 643

Source: CBO Box office

Nos Podcasts