Pour son premier long-métrage, le scénariste James Lucas s’attaque à l’histoire derrière la collaboration entre la mannequin Kate Moss et l’artiste peintre, aujourd’hui décédé, Lucian Freud.
En 2002, Kate Moss est l’une des mannequins les plus célèbres et prisées au monde. Ayant débuté sa carrière à l’âge de 16 ans, son physique à contre-courant des standards de l’époque lui fait connaître une ascension fulgurante. Au sommet de sa carrière, et alors enceinte de son premier enfant, Kate Moss demande au peintre Lucian Freud de la peindre nue.
Petit-fils du fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud, Lucian Freud est considéré comme un peintre figuratif important. Peignant rarement des célébrités, à l’exception de la reine Elisabeth II à l’occasion de son jubilé en 2001, il acceptera cependant, à l’âge de 82 ans, d’accéder à la demande de Kate Moss.
Représentée en taille réelle, la mannequin est allongée sur un lit, le ventre légèrement arrondi, la tête inclinée sur son épaule et un bras posé sur l’oreiller. Intitulé Nu 2002, le portrait a été vendu en 2005 pour la coquette somme de 5,8 millions d’euros.
Cette collaboration entre Kate Moss et Lucian Freud donna naissance à une amitié qui dura jusqu’à la mort de celui-ci en 2011. James Lucas, scénariste du court-métrage The Phone Call de Mat Kirkby, récompensé par un Oscar en 2015, s’intéressera à celle-ci avec l’appui de Kate Moss à la production, elle-même soutenue par The Lucian Freud Archive.
La mannequin a déclaré son enthousiasme de voir le projet aboutir : « Pour avoir été impliquée dans le projet et le développement du scénario depuis le début, je suis très heureuse de voir le film prendre vie. Après avoir regardé « The Phone Call », je savais que James [Lucas] transmettrait l’émotion appropriée [et méritée]. »
« À bien des égards, je crois que tous les chemins m’ont amené à faire ce film », a partagé James Lucas. « J’ai symboliquement commencé à écrire le scénario dans l’atelier de Lucian [Freud], l’odeur de sa peinture à l’huile persistant encore dans l’air. Je suis reconnaissant à Kate Moss et à la succession de Freud de m’avoir confié cette histoire d’amour précieuse et non conventionnelle. »
Le producteur Matthew Metcalfe, de GFC Films, s’est également exprimé sur le projet : « Dès le moment où James [Lucas] m’a proposé cette idée, j’ai été intrigué. En tant qu’enfant des années 90, je me souviens de Kate Moss et de son profond impact culturel. Son ascension reflète celle de « Cool Britannia », son visage est devenu celui d’un Royaume-Uni nouveau et tourné vers l’avenir. Et en tant qu’amateur d’art, l’exploration de son histoire à travers l’Å“uvre puissante de Lucien Freud est quelque chose à laquelle je ne pouvais pas dire non. »
Emilie Bollache