Synopsis : Pietro est un garçon de la ville, Bruno est le dernier enfant à vivre dans un village oublié du Val d’Aoste. Ils se lient d’amitié dans ce coin caché des Alpes qui leur tient lieu de royaume. La vie les éloigne sans pouvoir les séparer complètement. Alors que Bruno reste fidèle à sa montagne, Pietro parcourt le monde. Cette traversée leur fera connaître l’amour et la perte, leurs origines et leurs destinées, mais surtout une amitié à la vie à la mort.

♥♥♥♥♥

 

Les Huit montagnes - affiche

Les Huit montagnes – affiche

Séduits par le roman de Paolo Cognetti, Félix Van Groeningen et sa compagne, Charlotte Vandermeersch, embarquent le spectateur dans une adaptation qui met l’accent sur la beauté et l’authenticité des Alpes italiennes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, pour la première fois de sa carrière, Van Groeningen co-réalise. À l’image du duo derrière la caméra, Les Huit Montagnes est une ode à l’amitié, dans ce qu’elle a de pur et d’inconditionnel. Selon la réalisatrice, il s’agit avant tout d’une « histoire d’amour ». Non pas que le film évoque ponctuellement un Brokeback Mountain alpin, mais parce qu’il met en scène une relation que ni les années ni la distance et encore moins les choix de vie des deux protagonistes, ne sont à même d’altérer. Les Huit Montagnes débute comme un récit d’enfance, plongeant le spectateur dans l’Europe des années 80, telle qu’il n’a plus l’habitude de la voir à l’écran. L’image, carrée, nous remet à l’esprit la télé d’alors et les films de famille. Puis l’on bascule dans la chronique entremêlée de la vie des deux amis : Pietro, le garçon de la ville, et Bruno, celui de la montagne. D’abord lieu d’émerveillement, de jeux et de découvertes, le paysage devient progressivement la métaphore filée du chemin de vie des deux hommes. Pietro et Bruno cherchent leur voie, tantôt en gravissant les pentes rocheuses, tantôt en contemplant les flancs enneigés à travers la fenêtre ou la porte ouverte, depuis la pénombre du logis. La montagne pousse Pietro à découvrir le monde, à rechercher au Népal la nostalgie de la découverte. Elle invite à l’inverse Bruno à l’enracinement, à l’isolement. Elle est le centre du monde fictif où leurs chemins se recoupent, une année après l’autre, et où ils débattent de leurs expériences respectives.

 

Les Huit montagnes de Félix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch

Les Huit montagnes de Félix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch

 

Van Groeningen et Vandermeersch ne filment pas l’immensité de la nature en cinémascope. Ils saisissent à hauteur d’homme le sentier, le rocher, le ruisseau, le sommet. Le format 4/3 replace les personnages au centre d’un environnement avec lequel ils interagissent en permanence et qui contribue à leur construction. Ainsi resserré, l’espace ouvert, quasi sauvage, perd son statut de carte postale et participe, au contraire, à instaurer une atmosphère intimiste. Toutefois, cela n’entache en rien la fascination et les quelques vertiges que provoquent les plans vacillants, inclinés ou aériens des massifs alpins.

 

Une fois encore, Félix Van Groeningen offre au long-métrage une bande originale de qualité. Les rares chansons qui parsèment Les Huit Montagnes tombent toujours à point et transforment les ellipses en véritables emphases émotionnelles. Seul point noir du film, sa durée vertigineuse égarera sûrement en chemin les spectateurs les moins sensibles à l’immersion calme à laquelle invite l’ensemble. Mais, fort de ses plans à couper le souffle, de l’écriture des personnages et de leur sublime banalité, Les Huit Montagnes mérite amplement le prix du jury reçu au festival de Cannes.

 

Aésane Geeraert

 

 

 

  • LES HUIT MONTAGNES (Le Otto Montagne)
  • Sortie salles : 21 décembre 2022
  • Réalisation : Charlotte Vandermeersch et Félix Van Groeningen
  • Avec : Luca Marinelli, Alessandro Borghi, Filippo Timi, Elena Lietti, Cristiano Sassella, Lupo Barbiero, Andrea Palma, Francesco Palombelli, Elisabetta Mazzullo…
  • Scénario : Charlotte Vandermeersch Félix Van Groeningen
  • Production :  Mario Gianani, Olivia Sleiter, Hans Everaert, Felix Van Groeningen, Louis Tisné, Lorenzo Gangarossa, Charlotte Vandermeersch, Stephane Parthenay, Robin Boespflug-Vonier
  • Photographie : Ruben Impens
  • Montage : Nico Leunen
  • Décors : Massimiliano Nocente
  • Musique : Daniel Norgren
  • Distribution : Pyramide Distribution
  • Durée : 2 h 27

 

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