Synopsis : Tralala Bang Bang est une tragi-comédie musicale fantastique qui raconte l’histoire de Victorine et Chrysaldo, deux pantins polymorphes qui vont s’aimer et se rebeller contre leur créateur marionnettiste au côté obscur : Dark Vador.
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Série ovni ! À ceux qui pensaient avoir fait le tour de ce que la fiction française avait à proposer, Tralala Bang Bang pourrait bien vous contredire. Coécrite et réalisée par Julien Lahmi, cette série mashup en 21 épisodes d’une dizaine de minutes sort des sentiers battus des codes classiques du format. Si l’art du mashup est surtout connu dans le monde de la musique, il est aussi présent dans l’audiovisuel. Le concept est simple, à partir de plusieurs Å“uvres préexistantes qu’il superpose et mélange, l’artiste en crée une nouvelle. Particulièrement populaire sur YouTube, où les internautes redoublent d’inventivité pour détourner des films et séries, le mashup n’est pourtant pas la chasse gardée du net et il a parfois donné naissance à des Å“uvres plus ambitieuses, comme le cultissime film La Classe américaine de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette. Sur la base d’un principe similaire, Julien Lahmi exploite l’imagerie du cinéma comme une « matière première », selon ses propres mots, répétés dans le générique de fin de chaque épisode, pour raconter une histoire pour le moins azimutée. Celle de deux pantins polymorphes, Victorine et Chrysaldo, amoureux l’un de l’autre et épris de découvertes et de libertés, qui vont devoir faire face à leur créateur marionnettiste, Dark Vador.
Si l’art du mashup et du collage est souvent utilisé à but humoristique, Julien Lahmi décide plutôt de prendre son histoire avec un premier degré salutaire, lui conférant ainsi une certaine poésie décalée qui n’est parfois pas sans rappeler l’œuvre de David Lynch. Dans la forme aussi, Tralala Bang Bang, se veut assez original. Là où la plupart des représentants du style s’amusent surtout à faire dire autre chose aux images en se basant sur le décalage entre son et image, ou sur le montage, Lahmi modifie, taille, découpe, sculpte, désassemble et réassemble son formidable matériau pour en tirer un tout nouveau résultat.
Le jeu sur les teintes est par exemple central. Le noir et blanc envahit des œuvres de toutes époques sous l’impulsion du maléfique Dark Vador, chassant la couleur hors des films. À l’inverse, la soif de découvertes et d’émerveillement de Victorine et Chrysaldo crée des éclats de couleurs qui rendent la vie aux extraits utilisés.
L’autre plaisir de la série vient bien évidemment du nombre impressionnant de films utilisés. Toutes les périodes et tous les genres de cinéma sont présents, sans échelle de valeur ni de jugement. Seule compte la force des images et la magie unique du septième art. Tralala Bang Bang fait ainsi dialoguer Charlie Chaplin avec Star Wars, Buster Keaton avec Matrix, le tout en parfaite harmonie.
La série s’adresse bien sûr à un public de cinéphiles et de passionnés des images. Ce sont eux qui seront le plus touchés par cette déclaration d’amour unique et un peu folle de Julien Lahmi au cinéma. À tout le cinéma.
Et Tralala Bang Bang à déjà conquis une partie de son public cible lors d’une fructueuse tournée des festivals internationaux. La série est ainsi lauréate, entre autres, du Prix de la meilleure web série au Cannes World Film Festival, au Prime International Film Festival Mumbaï et à l’International Cosmopolitan Film Festival of Tokyo, ainsi que du Prix du meilleur montage au Montréal Digital Webfest. En plus de ces récompenses et de nombreuses autres, Tralala Bang Bang a été projetée au Mashup Film Festival, à la Cinémathèque de Toulouse (festival « Histoires du cinéma ») et au Festival du court métrage européen de Brest.
Un palmarès déjà bien rempli pour une série qui ne demande plus qu’à rencontrer son public de fans de cinéma un peu fou.
Timothée Giret
- TRALALA BANG BANG
- Sortie : À venir
- Réalisation : Julien Lahmi
- Avec les voix de : Marie-Philippe Jocheray, Julien Lahmi, Â Laura Daniel
- Scénario : Marie-Philippe Jocheray, Julien Lahmi
- Etalonnage :Â Julien Lahmi
- Montage :Â Julien Lahmi
- Traduction : Olivia Hewson Bonneau, Leslie Vest
- Trucages : Julien Lahmi, Antonio Maria Da Silva
- Musique : John Williams, Steve Jablonsky, Richard Strauss, Johnny Hallyday, Edith Piaf, Dalida, Maurice Ravel, Charlie Chaplin…