Ombre tragique dans l’univers du cinéma d’horreur, l’immense Wes Craven, créateur des deux sagas mythiques Scream et Les griffes de la nuit, nous a quitté le 30 août 2015, à l’âge de 76 ans, victime d’un accident cérébral dans sa demeure de Los Angeles. Hommage en cinq oeuvres majeures à ce Master of Horror…
Né le 2 août 1939 dans l’Ohio, Wes Craven arrive dans le cinéma en 1960 et commence à travailler pour une société de production de documentaire, basée à New York. En dépit de son seul bagage, quelques notions de montage, il se lance en 1972 dans la réalisation avec une œuvre choc et manifeste du genre rape and revenge, La Dernière Maison sur la Gauche réalisée pour trois fois rien (90 000 $), dans la mouvance de La Nuit des Morts Vivants (1968), et avant Massacre à la Tronçonneuse (1974). Ce premier long métrage, depuis devenu culte, lui a valu une haine farouche et les foudres de la censure.
Le cinéaste touche enfin le grand public avec Les Griffes de la Nuit en 1984, après une reconnaissance critique et des récompenses pour le survival La colline a des Yeux (1977). Ce succès lance la saga du croque-mitaine Freddy Krueger et fait entrer Wes Craven dans le panthéon des Masters of Horror aux côtés de Tobe Hooper, Dario Argento, Sam Raimi, John Carpenter ou George A. Romero pour ne citer que les plus illustres. S’ensuivent six autres volets de Freddy plus ou moins réussis, et confiés à d’autres réalisateurs comme Jack Sholder (Hidden) ou Renny Harlin (58 minutes pour vivre), avant de mettre à nouveau en scène son formidable ultime opus Freddy sort de la Nuit.
En parallèle de sa saga, Wes Craven poursuit avec quelques œuvres horrifiques et fantastiques plus ou moins intéressantes comme L’Amie mortelle, L’Emprise des Ténèbres, Shocker, Le Sous-Sol de la Peur, Un Vampire à Brooklyn. Avec La Musique de mon Cœur, il se démarque totalement puisqu’il signe l’une des seules productions non fantastiques de sa carrière, qui vaut en sus à Meryl Streep de remporter l’Oscar de la meilleure actrice.
Puis débarque en 1996 le phénomène Scream! L’occasion d’une nouvelle saga d’épouvante mémorable qui installe Wes Craven auprès de son public et de la critique, tout en décrochant le Grand Prix au Festival Fantastique de Gérardmer la même année. Si l’aura du cinéaste avait été un peu atténuée avec des longs métrages comme Cursed ou MY SOUL TO TAKE (notre critique) et ce, en dépit du remarqué Red Eye (2005), Scream 4 (son ultime réalisation) lui permet enfin de clore sa mythique saga en 2011.
Wes Craven a rejoint le monde des ténèbres auquel il a voué une vie de travail, nous offrant des instants de frayeur et d’angoisse, qui ont fait vibrer notre jeunesse comme un premier amour invité à venir frissonner dans une salle obscure du quartier ou devant la télévision pendant que les parents dormaient. Certains cinéastes contemporains du genre comme James Wan (Insidious, CONJURING – notre critique, ou encore Scott Derrickson (Sinister, L’Exorcisme d’Emily Rose) doivent tout à Wes Craven. Un héritage qui permet encore à de nombreux spectateurs d’éprouver l’une des plus fortes sensations au cinéma : la peur.
Son génie est d’avoir créé Freddy et Ghostface, deux grandes figures éternelles du cinéma d’horreur, au même titre que Jason ou Leatherface. Et ils sont peu nombreux à pouvoir en dire autant…
Rest in Peace Wes ! Hommage…