Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile…

 

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Spring Breakers affiche31,7 millions de dollars de recettes récoltées à travers le monde pour un budget avoisinant les 5 millions de billets verts à sa sortie dans les salles en mars dernier. Le Spring Breakers d’Harmony Korine (scénariste de Kids et de Ken Park de Larry Clark, et réalisateur de GummoMister Lonely, Trash Humpers) reste un succès de prestige, mais un succès surprise quand même, et qui vaut bien une séance de rattrapage. Le long-métrage, sorti en DVD et Blu-ray le 10 juillet, pourrait même devenir un objet de culte générationnel avec le temps, tant il fut incontestablement l’une des bouffées d’air de ce printemps 2013, et tant il n’a pu laissé indifférents les quelques 600 000 spectateurs français venus le voir. Attention, pas une bouffée d’air frais trop évidente pour surprendre et essentiellement due aux jolis minois de Selena Gomez et Vanessa Hudgens – sorties de l’univers Disney – et d’Ashley Benson de la série Pretty Little Liars, vedettes du petit écran et idoles des moins de 15 ans. Il s’agit davantage d’une fraîcheur évanescente à la fois cruelle et fantasmagorique. Certes, cette histoire de jeunes filles qui vivent leur révolution en plein cauchemar solaire sous l’influence d’un malfrat local (James Franco, génialement sexué et déjanté) peut ne pas plaire à tout le monde. Certains argueront que tout ce spectacle n’est qu’un intermède moralisateur et anecdotique, un lointain remake de Thelma et Louise conçu comme un clip pour la génération MTV.

 

Spring Breakers

 

Mais on peut aussi regarder cette petite pépite noire comme un conte violent et grisant qui ne se contente pas de s’accrocher à son époque pour mieux la dépeindre. On retrouve malgré tout la critique de la société de consommation et de l’obsession de la beauté dans ce qu’elle a de plus vulgaire à travers cette soif d’excès en tout genre – sexe, argent, célébrité et drogue – dans lesquels les quatre demoiselles risquent de basculer. Le braquage improvisé de Candy, Brit et Cotty au début de leur voyage est ainsi filmé comme si les trois instigatrices, fières de leur coup, s’apprêtaient à la poster sur Youtube pour passer à la postérité. Tout va vite, très vite jusqu’à leur rencontre avec Alien, ce prince des ténèbres au look de rappeur blanc, incarné par un James Franco qui a dit s’être inspiré de Dangeruss pour son rôle. La vidéo des vacances printanières infernales tourne ensuite au ralenti, et Harmony Korine peut alors filmer plus en détail ce trip dangereux et hallucinogène qui aurait eu moins d’effets en lecture rapide. Mieux, il filme ses personnages en préparation, tels des comédiens répétant leurs scènes macabres avant la représentation générale.

 

Spring Breakers - Ashley Benson James Franco et Vanessa Hudgens

 

Deux scènes valent en ce sens le déplacement. Dans la première, aussi jouissive que flippante, le cinéaste américain met en scène une fellation simulée au revolver, témoignant de la folie des deux lolitas pas farouches Brit et Candy (Ashley Benson et Vanessa Hudgens)  qui, en bonnes élèves, ont supplanté le maître au jeu de la séduction poussive. La seconde séquence offre un décalage mêlant émotion et malaise, entre la douceur du Everytime de Britney Spears et la violence ‘‘muette’’ recouverte par le fameux titre. Alien le monstre au sourire argenté a envoûté, à coups de notes de piano et de balades en voiture, ses prétendantes qui refusent un retour à la réalité pour répondre à leurs pulsions, répétant l’expression « Spring Break » comme un magicien récite une formule maléfique. Le poison, à la fois doux et amer, sucré et mortel, leur ôte toute moralité, toute bienséance avant que ne survienne la tuerie finale, redoutée mais attendue. Il était une fois des princesses qui découvraient les trésors les plus sombres de leur subconscient dans un ailleurs artificiel et sensuel où le diable invite à outrepasser ses propres limites. Si Spring Breakers séduit autant, c’est aussi parce qu’il est plus facile, dans un plaisir coupable, d’y prendre part avec elles que de rentrer sagement à la maison.

 

 

 

SPRING BREAKERS, écrit et réalisé par Harmony Korine, sorti en DVD et Blu-Ray le 10 juillet, avec Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson, Rachel Korine, James Franco. Production : Muse Productions, O’Salvation, Radar Pictures, Division Films, Iconoclast. Directeur de la photographie : Benoît Debie. Musique : Cliff Martinez. Distributeur : Mars Ditribution. Editeur DVD : TF1 Vidéo. Durée : 1h32. Interdit aux moins de 12 ans à sa sortie en salles.

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