Synopsis : Été 1985. Radford Miracle et sa famille posent leurs valises à Ocean City, Maryland pour les grandes vacances. Jeune adolescent solitaire mais sympathique, Rad est obsédé par le ping-pong, le hip-hop… et Stacy Summers, la fille populaire sur laquelle il a flashé dès son arrivée. Sportif médiocre, piètre danseur et a priori peu dragueur, cet été sera pourtant le sien : celui ou il va gagner son surnom de Radical Miracle.
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« Il est temps d’embrasser la fille ! ». Merci à Susan Sarandon de nous avoir sortis de notre léthargie au bout d’1h30. Toute l’émotion de Ping Pong Summer tient en quelque sorte dans cette réplique aux résonances populaires, sympathique climax prouvant quand même que cette comédie n’est pas complètement insignifiante et monotone. Replonger dans le cinéma reconstitué des années 1980, c’est toujours une bonne came visuelle et sonore. Encore plus si on l’a vécu. On peut pourtant rapidement déchanter quand les souvenirs personnels dudit réalisateur se résument seulement aux vêtements, aux accessoires (radio double cassette) et au maquillage multi-couleurs acidulées sans faire jaillir toute l’effervescence de cette décennie électrisante. C’est le cas ici. Michael Tully, qui écrit et réalise son quatrième long métrage, livre un teen movie vintage assez terne, alimenté par un traitement narratif d’une platitude déconcertante. De plus, l’affiche française est moins évocatrice que celle américaine bien plus attractive présentant tous les personnages principaux. Ping Pong Summer réussit néanmoins à nous toucher et à nous dérider par moments les zygomatiques, mais davantage par son côté nostalgique intrinsèque que par son récit prévisible et en manque de désinvolture, d’intensité et de bande son bien pop rock FM. Car même du point de vue du casting, emmené principalement par de jeunes inconnus, l’empathie peine à s’imposer. A commencer par Marcello Conte, dont c’est le premier rôle au cinéma. Ce garçon incarne notre héros de 13 ans, timide, solitaire et obsédé par le ping-pong, les vêtements Nike, le hip-hop et le beatbox, qui a bien dû mal à nous attirer vers lui avec sa mollesse constante.
On le suit au cours de ses flâneries quotidiennes pendant ses vacances d’été à la mer dans le Maryland en 1985, avec ses parents et sa sÅ“ur gothique/new wave. Il y fait la rencontre de son futur nouveau meilleur ami breakdancer, interprété par Myles Massey, qui ne parvient pas non plus à s’imposer, avec son jeu maladroit et pas toujours très juste. Bien sûr les jeunes compères vont se confronter à deux gosses de riches tyranniques parfaitement pathétiques, dont l’un (Joseph McCaughtery) maîtrise le ping-pong et courtise la jolie fille populaire (Emmi Shockley) qui plait à notre héros et développe de son côté une forte dépendance au sucre pétillant. Il est clair que dans la construction des personnages adolescents virginaux, Michael Tully n’est pas John Hughes, même si l’on n’en attendait pas tant. Malheureusement même constat au niveau des adultes. Susan Sarandon ne parvient pas à redonner de l’élan à cette comédie dans son rôle de mentor baroque et énigmatique, brandissant un gros poisson mort dans une scène pour effrayer les deux tyrans, en dépit de sa fameuse réplique précitée. Et encore moins Léa Thompson qui se perd ici en mère totalement cruche. C’est d’autant plus dommage que cette dernière nous projette dans de savoureuses réminiscences avec ses quelques rôles cultes des années 1980 comme ceux de Lorraine McFly dans Retour vers le Futur, la lycéenne populaire Amanda Jones dans L’Amour à l’Envers écrit par John Hughes, ou encore la petite amie d’Eric Stoltz dans The Wild Life écrit par Cameron Crowe. Ping Pong Summer ne se réapproprie certes pas les codes et conventions du genre malgré toute l’affection de Michael Tully sur ce récit personnel, développé depuis une vingtaine d’années, mais son souci du détail sur les tendances de l’époque reste néanmoins attachant comme celui de sentir la pochette d’une cassette audio que la génération des trentenaires ne peut oublier…
- PING PONG SUMMER écrit et réalisé par Michael Tully en salles le 16 juillet 2014.
- Casting : Marcello Conte, Lea Thompson, John Hannah, Susan Sarandon, Helena Seabrook, Emmi Shockley, Myles Massey, Joseph McCaughtry, Andy Riddle, Maddie Howard, Judah Friedlander, Amy Sedaris, Robert Longstreet.
- Production : Jeffrey Allard, Brooke Bernard, Michael Gottwald, Lori Krein, Billy Peterson, George Rush, Ryan Zacarias
- Photographie : Wyatt Garfield
- Montage : Marc Vives
- Musique : Michael Montes
- Décors : Bart Mangrum
- Costumes : Stephani Lewis
- Distribution : Potemkine Films
- Durée : 1h32
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