Synopsis : La relation entre un arnaqueur professionnel et une apprentie criminelle vient perturber les affaires de chacun, quand ils se recroisent quelques années après leur première rencontre.
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Diversion ne signera probablement pas le retour en grande pompe de Will Smith. Après la déception After Earth de M. Night Shyamalan, la cote de popularité et le capital sympathie de l’ancien prince de Bel-Air a considérablement baissé. Ce film d’escroquerie du duo Ficarra/Requa, déjà à l’Å“uvre derrière les excellents I Love You Philip Morris et Crazy, Stupid Love, reste un sympathique divertissement du dimanche soir. Car l’insatisfaction pointe. Diversion souffre en effet d’un sérieux problème de rythme, là où la majorité des films de braquage comme Ocean’s Eleven font monter la pression sans interruption. Il manque aussi d’enjeux forts pour qu’on se sente un tant soit peu concernés par l’histoire qui démarre pourtant correctement dès l’ouverture. La structure narrative composée de deux actes finalement similaires provoque de facto un effet de répétition qui supplante les rebondissements dans le dénouement. Les cinéastes tentent de manipuler l’audience en jouant sur le bluff et les apparences autour de cette arnaque dans le premier acte. Mais ils ratent les révélations avec une utilisation de flashbacks trop appuyés. Idem pour le montage à la cisaille. Même avec des ralentis, on ne peut pleinement prendre conscience des larcins en dépit de leurs exécutions techniquement de qualité. On reste dès lors indifférents devant les actes commis par les protagonistes car on ne ressent quasiment aucune empathie pour eux.
Will Smith, ici roi de l’arnaque, nous ressert inlassablement les mêmes gimmicks. Margot Robbie, la séduisante apprentie blonde dont il s’éprend, se contente de jouer essentiellement avec son physique avantageux bien qu’elle parvienne à se débrouiller avec son personnage peu élaboré. Les seconds couteaux ne sont pas non plus marquants. Le plus navrant est sans doute la première arnaque qui repose en grande partie sur l’interprétation de B.D Wong (principalement connu dans la série New York Unité Spéciale). Catastrophique à tous niveaux. Son personnage asiatique trop surjoué se vautre dans le cliché. C’est à se demander si Diversion n’est pas plutôt une comédie ratée ou une mauvaise série B dotée d’un budget conséquent jeté par les fenêtres. Car les décors, situés entre la Nouvelle-Orléans et l’Argentine, sont un réel dépaysement. La musique de Nick Urata, déjà en collaboration avec les réalisateurs dans leurs précédentes productions, est également prenante devenant un véritable soutien à l’intrigue. Malgré certaines idées originales et son genre parfaitement distrayant, Diversion ne parvient pas à nous convaincre en raison de son rythme saccadé et ce manque d’alchimie entre le couple star. Les cinéastes ne nous ont pas bluffés nous invitant finalement en sous-texte à attendre patiemment la diffusion à la télévision…
- DIVERSION écrit et réalisé par Glenn Ficarra et John Requa en salles le 25 mars 2015.
- Avec : Will Smith, Margot Robbie, B.D Wong, Rodrigo Santoro, Gerald McRaney, Adrian Martinez, Robert Taylor, Dominic Fumusa, Griff Furst, Stephanie Honore, Joe Chrest, Don Yesso…
- Production : Denise DiNovi
- Photographie : Xavier Pérez Grobet
- Montage : Jan Kovac
- Décors : Beth Mickle
- Costumes : Dayna Pink
- Musique : Nick Urata
- Distribution : Warner Bros
- Durée : 1h45
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