Synopsis : Luc Jacquet met en scène l’aventure de Claude Lorius, parti en 1957 étudier les glaces de l’Antarctique. Il nous raconte l’histoire d’une vie extraordinaire de science et d’aventure, consacrée à percer au plus profond des glaces de l’Antarctique les secrets bien gardés du climat.
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Le documentaire biographique sur fond écologique de Luc Jacquet a clôturé la 68e édition du Festival de Cannes. Rien de révolutionnaire avec La Glace et le Ciel, qui emprunte un sentier bien connu pour éveiller les consciences. L’œuvre bénéficie d’une mise en scène soignée, qui a pris le temps d’immortaliser Mère Nature. Les plans d’ensemble sont magnifiques et dévoilent des décors glacés impressionnants. La voix off est omniprésente et guide un récit au rythme ludique. Beaucoup d’images d’archives de Claude Lorius sont montrées et construisent ainsi un tableau fidèle et intéressant de l’homme, glaciologue. On voyage également beaucoup dans ce documentaire qui nous emmène jusqu’en Antarctique. Les données informatives sont facilement compréhensibles sans être trop vulgarisées. Le réalisateur de La Marche de l’Empereur arrive ainsi à s’adresser à un public assez large. Le propos que l’on connaît déjà a l’intelligence d’être traitée par le biais du personnage qui traverse les époques. La dimension humaine est donc bien mise en avant et participe à l’individualisation du propos avec un déterminisme sans faille. L’incarnation par le scientifique solitaire est digne d’intérêt. Malheureusement, l’ensemble bascule dans un militantisme trop évident. Lorius est en effet désigné comme le premier dans les années 70 à avoir prévenu la société et les politiques de l’aggravation du climat. La Glace et le Ciel s’achève sur une réplique qui s’adresse d’ailleurs directement au public. Le sentimentalisme écologique devient alors beaucoup trop présent, s’imposant dans un découpage destiné à héroïser le glaciologue de manière trop appuyée. Il est filmé en effet de manière solitaire face aux glaciers. On assiste dès lors davantage à un plaidoyer qu’à une réflexion poussant ce documentaire dans ses retranchements.La Glace et le Ciel se révèle comme Une Vérité qui dérange humaniste, emporté par un discours trop fleur bleue, qui reste néanmoins fondamentalement alarmant. Un constat d’urgence qui aurait gagné à ne pas être trop axé sur une ligne aussi poétique.
- LA GLACE ET LE CIEL écrit et réalisé par Luc Jacquet en salles le 21 octobre 2015.
- Avec : Claude Lorius
- Producteur : Richard Grandpierre
- Photographie : Stéphane Martin
- Montage : Stéphane Mazalaigue
- Musique : Cyrille Aufort
- Distribution : Pathé Films
- Durée : 1h29
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