Synopsis : Freddy et April se rendent en Floride pour les vacances, mais bientôt, une nouvelle tempête de type « Sharknado » menace toute la côte est des Etats-Unis…
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Sharknado est de retour sur nos écrans plats. Ce 23 juillet dernier, à l’heure de la diffusion sur SyFy France du troisième opus Sharknado : Oh Hell No !, encore plus décervelé que les précédents, force est de constater que la franchise relève toujours du phénomène inexplicable. Personne n’a échappé au buzz suscité par la chaîne américaine qui, lors du premier épisode, avait battu des records de tweets aux Etats-Unis. Des millions de jeunes spectateurs s’étaient pris de passion et de rigolade à la vue de ce concept hors-norme devenu culte : de violentes tornades font pleuvoir des requins tout droit sortis de l’océan. Une nouveauté donnant lieu à un florilège de combats sanglants improbables, agrémentés d’un sens très particulier du ‘bon’ goût. Sans oublier les nombreux acteurs et figurants souvent célèbres, ravis de s’offrir ici une publicité (rémunérée) à l’autodérision rafraîchissante. Mais qu’en est-il réellement des films ? Une overdose de n’importe quoi encore plus poussive à chaque épisode. Une mécanique de l’éclate qui s’appuie sur les codes du nanar. Car si Sharknado joue la carte de l’excès absolu, il ne demeure qu’une parodie. Sa particularité pourrait être définie ainsi : vraie série Z mais faux nanar. Vraie série Z car micro budget et contraintes démesurées tant l’ambition requiert effets spéciaux dantesques et action non-stop. Faux nanar tant chacun joue son rôle en connaissant les tenants et les aboutissants du projet. Personne n’y croit, en dehors des spectateurs du premier volet qui n’ont peut-être pas d’emblée saisi le cynisme. Or, le vrai nanar est réalisé sans que personne n’en prenne vraiment conscience, une condition sine qua non des perles du genre, à l’opposé de l’approche assumée des producteurs de la saga. Une approche qui permet au film de sortir des carcans de la série Z pour élargir son public et faire le buzz, mais qui laissera sans doute de marbre les véritables aficionados du genre.
Dès lors, que reste-il du phénomène Sharknado ? Un film de potes à déguster sur canapé et sans retenue. Un troisième volet qui reprend tous les ingrédients du précédent avec toujours plus d’absurdité et un gigantisme nouveau : Washington est pris d’assaut par les requins, la Maison-Blanche s’effondre, le président relève ses manches et mitraille du requin. Tout est écrit n’importe comment, joué n’importe comment et filmé n’importe comment. Sauf que non. Tout est évidemment conçu pour donner l’impression de ce « n’importe quoi » malgré un millimétrage précis dans un souci constant d’efficacité parodique. De ce point de vue, l’approche tient sa promesse, renforcée par un casting où se démènent toujours Ian Ziering et Tara Reid, avec nombre de guests (David Hasselhoff, Bo Derek, Frankie Muniz, Mark Cuban et même le Français Bruno Salomone) côtoyant d’immondes effets spéciaux. Musique grandiloquente, lumières insensées, dialogues risibles, tout est là pour garantir l’outrance, marque de fabrique de la franchise, et nous inviter à revenir sans cesse pour une nouvelle dose de n’importe quoi. Une addiction que certains vont assouvir rapidement devant Sharknado 4 déjà en préparation. Pauvre de nous !
- SHARKNADO 3 : OH HELL NO ! de Anthony C. Ferrante, diffusé sur SyFy et Canalsat le 23 juillet 2015.
- Avec : Ian Ziering, Tara Reid, Cassie Scerbo, Bo Derek, Mark McGrath, Frankie Muniz, Ryan Newman, Mark Cuban, Jack Griffo, David Hasselhoff, Bruno Salomone…
- Scénario : Thunder Levin
- Production : The Asylum, SyFy Films
- Photographie : Ben Demaree
- Montage : Ana Florit
- Décors : Caitlin Laingen, Kalise Wallace
- Costumes : Tye Lombardi
- Musique : Christopher Cano, Chris Ridenhour
- Distribution : Canalsat / SyFy
- Durée : 1h28
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